Michel Poisson : «Au Vélodrome, c’était injouable ! »

  • Michel Poisson.
    Michel Poisson. Repro CP
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Mathieu Roualdés

Entretien. Le plus célèbre des entraîneurs ruthénois revient sur la fabuleuse épopée des siens en 1991.

Ce 2 juin 1991, ils étaient 14 à fouler la pelouse du Stade Vélodrome pour écrire la plus belle histoire du football ruthénois. Plus de 24 ans après les héros de la demi-finale de la Coupe de France face au grand OM de l’époque (4-1) seront à nouveau présents samedi à Rodez pour assister, des tribunes cette fois, à la rencontre entre le RAF et Marseille II. Pour l'occasion, le plus célèbre des entraîneurs ruthénois revient sur la fabuleuse épopée des siens en 1991.

Ce Marseille - Rodez de 1991 est-il le plus beau souvenir de votre carrière ?

Non. Ça l’est pour les supporters mais moi, je préfère retenir la montée en Division 2 lors de la saison 1988-1989! Car cela représente plus de 10 ans de travail... Cette période était extraordinaire dans l’état d’esprit notamment. Après, les agents de joueurs ont commencé à pointer le bout de leur nez et cela a fait beaucoup de mal au club. Des mecs sont passés de 3000 à 30 000 Francs mensuels ! On est tombé dans ce panneau et cela n’a pas tenu malheureusement...

Ce soir, vous êtes invité à regarder de nouveau cette demi-finale. Cela vous tient-il à cœur ?

Je n’ai jamais revu cette rencontre. Mais ce soir, je veux regarder la finale de la coupe du monde de rugby (rires) ! J’ai la cassette vidéo chez moi et je n’ai jamais voulu la regarder car je n’aime pas vivre dans le passé.

Vingt-quatre ans après, avez-vous toujours des regrets quant au score final ?

Aucun car c’était la grande équipe de Marseille et qu’au Vélodrome, c’était injouable ! J’ai juste des regrets sur la nuit ayant précédé la rencontre. De nombreux impresario avaient alors approché mes joueurs leur faisant croire monts et merveilles! C’était affreux et le souci, c’est que lors du match, nombreux des joueurs ont joué pour se montrer. Et non pour le collectif. Alors que c’était notre force première.

Il semble que vous ne portez pas les agents de joueurs dans votre cœur...

Ils ont fait du bien pour les joueurs. Pas pour le football. Le souci, c’est qu’ils ont tué les clubs de villes moyennes comme Rodez. Avec les agents, c’est tout pour les clubs riches. Aujourd’hui, Rodez fait de la formation. C’est très bien. Mais il ne peut plus garder ses bons éléments à cause des agents. Si à l’époque, on était arrivé aussi haut, c’est qu’on avait gardé toutes nos pépites.

Vous aviez tout de même fait venir de nombreux joueurs dont la fameuse «Yougo connection»...

Ce n’est pas la «Yougo connection» qui nous a fait monter! En revanche, elle nous a permis d’accéder à cette demi-finale. On avait recruté seulement lorsque nous étions professionnels. Pas avant! L’histoire du club, ce sont les Aveyronnais.

Aujourd’hui, vous vous êtes retiré du football. N’avez-vous pas l’envie d’une dernière expérience ?

Comme j’ai toujours dit: place aux jeunes! Je ne comprends pas les gens qui continuent de travailler alors qu’ils sont à la retraite. Si je reprenais du service, je volerai la place d’un jeune. Et ça, je ne le veux pas. Pour moi, c’est pire que le cumul des mandats en politique.

Suivez-vous toujours le football ?

]Oui. Quand on me demande des conseils, j’en donne volontiers. Je suis toujours Rodez mais je choisis davantage mes matches qu’à l’époque. Je ne vais pas vous mentir mais j’adore regarder le Barça désormais... Pour moi, le jeu pratiqué par ce club est fabuleux. Il ne leur manque qu’un Pogba pour le jeu de tête et ils seront imbattables!

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