Cinquante artistes et artisans pour lutter ce week-end contre l’illettrisme

Deux millions cinq cent mille Français sont touchés par l’illettrisme, ce « tabou social » dont personne n’ose parler. Soit 7 % de la population. Parti de ce constat, le club Soroptimist international a décidé de se pencher sur ce thème, l’illettrisme, pendant deux ans. À noter la différence avec l’analphabétisme, qui concerne des personnes n’ayant jamais eu accès à l’éducation, contrairement aux illettrés qui, malgré l’apprentissage du français, ne maîtrisent pas les fondamentaux de la langue.

Ecrivains, stylistes, peintres, sculpteurs...

Ainsi, chaque club s’active, à l’échelle locale, pour organiser des actions en ce sens. Le club ruthénois a, dans le but de récolter des fonds pour le Comité rouergat d’aide à l’insertion sociale par l’apprentissage du français (Craisaf), décidé d’organiser le Salon des talents aveyronnais. Club de services exclusivement destinés aux femmes, les Soroptimist (« soeurs pour le meilleur », éthymologiquement) s’attachent à améliorer le quotidien de toutes les femmes. Après 2011 et 2013, la troisième édition de ce salon prendra ses quartiers, ces samedi et dimanche, à la salle des fêtes de Rodez. Est conviée une cinquantaine d’artistes et d’artisans aveyronnais. Ils sont écrivains, stylistes, graveurs, doreurs, peintres, sculpteurs, tisserands, ébénistes, céramistes, photographes, verriers, etc.

«Nous avons fait de l’éducation notre fer de lance»

«Les premières éditions ont rassemblé 800 puis 1000 visiteurs sur le week-end, nous espérons continuer à grimper cette année, commente Ghyslaine Calvo, présidente, pour deux ans, du club ruthénois. Nous avons fait de l’éducation notre fer de lance : pour que les femmes aient accès aux savoirs de base et à une éducation de qualité, indispensables au développement individuel. » Fixés à 2,5 € (gratuit moins de 12 ans), les frais d’entrée du public comme ceux d’entrée des exposants seront entièrement reversés au Craisaf, situé rue Saint-Cyrice à Rodez. Ils serviront à la location de salles, à l’achat de matériels pédagogiques, aux frais d’encadrement. Sur ce dernier point, les Soroptimist travaillent à un partenariat avec les étudiants de l’université Champollion. Le Craisaf sera présent sur le Salon pour sensibiliser aux problématiques sociales de l’illettrisme. Plusieurs démonstrations et animations sont également au programme.