Attentats à Paris: "On ne peut pas oublier" estime Deschamps

  • Le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps en conférence de presse, le 16 novembre 2015 à Wembley
    Le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps en conférence de presse, le 16 novembre 2015 à Wembley AFP - JUSTIN TALLIS
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Centre Presse Aveyron

"On ne peut pas oublier", a expliqué lundi le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps, les traits tirés et particulièrement ému, à propos des attentats de Paris qui seront l'objet d'un hommage de la part du public de Wembley lors du match amical contre l'Angleterre, mardi.

Q: Quel a été votre discours pour convaincre les joueurs de jouer le match?

R: "Cela ne sert à rien de revenir sur une décision prise samedi matin. Nous sommes là et on sera sur le terrain pour représenter notre pays et nos couleurs, le bleu-blanc-rouge, avec encore plus de fierté."

Q: Comment avez-vous vécu la soirée de vendredi?

R: "Nous étions dans notre match (contre l'Allemagne, NDLR) sans avoir entendu les explosions et sans savoir ce qui s'était passé. On a été réellement mis au courant à la fin de notre match. On s'est rendu bien évidemment compte du désastre autour du stade et dans le centre de Paris. La délégation allemande a été mise sous la responsabilité de l’État français. Indépendamment des problèmes de sécurité, on est resté avec eux. J'ai échangé avec Joachim Löw et les responsables allemands. C'était important pour moi de rester avec eux jusqu'à ce qu'une décision soit prise. On est parti tardivement et on est arrivé dans la nuit à Claire fontaine en essayant de manger et d'essayer de dormir. Mais je ne vous cache pas que la nuit a été très courte pour tout le monde."

Q: Qu'auriez-vous à dire aux terroristes?

R: "Difficile de trouver les mots face à une telle barbarie. On pense aux victimes et à la douleur des familles. Je ne veux pas commenter plus que ça. Le match de demain n'aura pas de dimension sportive mais bien plus. Nous sommes là avec les joueurs, le staff, pour représenter notre pays et montrer que nous sommes fiers d'être français dans une enceinte historique, merveilleuse, avec un peuple et des supporteurs anglais que je remercie pour tous leurs témoignages de solidarité. Je suis convaincu que le match de demain sera plein d'émotions."

Q: C'est la première fois en France qu'un stade est la cible d'un attentat...

R: "Le sport est un symbole dans la vie sociale, économique. Nous avons toujours considéré que c'était un honneur et une fierté de représenter ce pays, de porter ce maillot. Aujourd'hui, cette responsabilité est encore plus importante. Le sport est une représentation de l'union, de la diversité. Pour reprendre les paroles de Lassana Diarra qui a publié un message remarquable (pour annoncer la mort de sa cousine dans les attentats, NDLR), le sport n'a pas de couleur et de religion. Cela a toujours été le cas et ça doit le rester."

Q: Comment avez-vous travaillé depuis 3 jours?

R: "Même si on était ensemble à Clairefontaine, on n'était pas coupé du monde. On a suivi chacun d'entre nous les nouvelles désastreuses qui étaient communiquées. J'ai fait en sorte de discuter. Les joueurs ont aussi discuté entre eux. On ne peut pas oublier, on a eu deux jours pour évacuer cette immense tristesse. Aujourd'hui, on est là et notre énergie doit être focalisée sur la préparation de ce match avec le plus de dignité et de sobriété possible."

Q: Y aura-t-il un avant et un après 13 novembre pour votre jeune équipe?

R: "On est tous fiers d'être Français et on sera tous marqués par ce qui est arrivé. Dans des moments de douleur aussi forts et de tristesse, chacun a sa propre analyse et sa réflexion. Le fait d'être en équipe nationale n'est pas anodin et singulier. Porter le maillot de son équipe nationale, c'est au-dessus de tout en terme sportif. Cela oblige à des responsabilités de la part de tout le monde."

Q: Deux de vos joueurs, Lassana Diarra, qui a perdu sa cousine, et Antoine Griezmann, dont la soeur a réussi à sortir indemne du Bataclan, ont été directement touchés par les attentats. Comment avez-vous géré cette situation?

R: "Nous avons deux joueurs qui sont plus touchés mais différemment. Pour Antoine Griezmann, les circonstances sont heureuses. Dans son cas, c'est un soulagement, le bonheur et le plaisir d'avoir pu garder auprès de lui sa soeur, qui était présente durant le spectacle au Bataclan. Lass est lui touché dans sa chair par rapport à une personne qui lui est très proche. Lass a tenu à rester parmi nous et il tient à ces valeurs d'unité, de solidarité. Sa présence parmi nous est rassurante."

Source : AFP

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