Attentats: l'enquête s'accélère en région parisienne, la France mobilise ses alliés

  • Le président Hollande et le secrétaire d'Etat américain John Kerry sur le perron de l'Elysée, le 17 novembre 2015
    Le président Hollande et le secrétaire d'Etat américain John Kerry sur le perron de l'Elysée, le 17 novembre 2015 AFP
  • Attentats : de la Syrie à la Belgique
    Attentats : de la Syrie à la Belgique AFP - S.Ramis/A.Bommenel, abm/sim
  • Des policiers autour d'une voiture qui aurait pu servir à la préparation des attentats, retrouvée le 17 novembre 2015 dans le 18ème arrondissement à Paris
    Des policiers autour d'une voiture qui aurait pu servir à la préparation des attentats, retrouvée le 17 novembre 2015 dans le 18ème arrondissement à Paris AFP
  • Montage de quatre hommes impliqués dans les attaques du 13 novembre 2015 à Paris: Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé, Salah Abdeslam, qui serait le huitième homme des attentats, Bilal Hadfi et Samy Amimour, assaillants morts(Haut en bas dans le sens des aiguilles d'une montre) Montage de quatre hommes impliqués dans les attaques du 13 novembre 2015 à Paris: Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé, Salah Abdeslam, qui serait le huitième homme des attentats, Bilal Hadfi et Samy Amimour, assaillants morts(Haut en bas dans le sens des aiguilles d'une montre)
    Montage de quatre hommes impliqués dans les attaques du 13 novembre 2015 à Paris: Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé, Salah Abdeslam, qui serait le huitième homme des attentats, Bilal Hadfi et Samy Amimour, assaillants morts(Haut en bas dans le sens des aiguilles d'une montre) HO/AFP
  • Policiers déployés le 17 novembre 2015 place de la République à Paris
    Policiers déployés le 17 novembre 2015 place de la République à Paris AFP
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Centre Presse Aveyron

Les enquêteurs ont continué mardi de reconstituer le parcours des auteurs des attentats parisiens de vendredi, dont au moins un, peut-être armé, est toujours en fuite, tandis que le gouvernement mobilisait ses alliés contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

François Hollande rencontrera Barack Obama à Washington le 24 novembre et Vladimir Poutine à Moscou le 26, dans l'espoir de parvenir à une coalition unique pour "détruire" l'EI, qui a revendiqué les attentats.

Le président russe, avec qui le président français a discuté mardi au téléphone, a ordonné à sa marine de "coopérer" avec la France. Le chef de l'Etat s'est aussi entretenu à l'Elysée avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Paris a aussi réclamé l'assistance militaire des pays de l'Union européenne (UE), après une nouvelle nuit de bombardements français à Raqa, fief de l'EI. L'UE a fait part de son soutien "unanime" et lui a laissé entrevoir de la bienveillance face à de nouveaux dérapages budgétaires, liés au renforcement des effectifs des forces de l'ordre et de la justice annoncé lundi.

- Peut-être un deuxième fuyard -

L'enquête sur les tueries perpétrées le 13 novembre par au moins sept kamikazes, qui ont fait 129 morts (dont 117 ont été identifiés) et 352 blessés (dont encore 221 hospitalisés) près du Stade de France, dans la salle de concert du Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants de la capitale, s'est concentrée mardi sur la région parisienne.

Une Clio noire immatriculée en Belgique, qui a pu servir à la préparation des attentats, a été retrouvée dans le nord de Paris. Elle a été louée par Salah Abdeslam, suspect-clé, peut-être armé et toujours traqué par les enquêteurs, qui n'excluent pas l'hypothèse d'un deuxième fuyard.

Cet homme de 26 ans a également loué une Polo noire retrouvée devant le Bataclan, où 89 personnes ont péri. Les enquêteurs pensent qu'il a formé avec son frère Brahim, qui s'est fait exploser boulevard Voltaire, l'équipe qui a criblé de balles des terrasses de restaurants, avant d'être exfiltré par deux complices en Belgique.

Deux hommes arrêtés samedi dans le quartier bruxellois de Molenbeek, plaque tournante du jihadisme, et inculpés par la justice belge pour "attentat terroriste", sont soupçonnés d'être ces complices: Mohammed Amri, 27 ans, et Hamza Attou, 20 ans.

En Belgique, où le niveau d'alerte a été relevé, un frère du suspect, Mohamed, -un temps placé en garde à vue-, lui a conseillé mardi "de se rendre", dans un entretien à BFMTV.

- Un Français a revendiqué les tueries -

En France, des perquisitions ont été menées dans un hôtel d'Alfortville, en banlieue parisienne, où deux chambres, louées la veille des attentats avec la carte bancaire de Salah Abdeslam, pourraient avoir servi de planque.

Ce fuyard a côtoyé un jihadiste belge qui vivrait en Syrie, Abdelhamid Abaaoud, possible "inspirateur" du carnage. Ce membre très actif de l'EI, 28 ans, déjà soupçonné d'avoir commandité des attentats projetés en Belgique, est recherché depuis janvier.

Autre jihadiste, français cette fois, qui intéresse les enquêteurs: Fabien Clain, 35 ans, vétéran toulousain des filières radicales, est celui qui a revendiqué dans un enregistrement les attaques parisiennes par l'EI, ont affirmé à l'AFP des sources proches de l'enquête.

Ces attentats "ont été décidés et planifiés en Syrie, préparés et organisés en Belgique, perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises", selon les mots du président Hollande.

Plusieurs des sept kamikazes ont déjà été identifiés, tous français: Samy Amimour (28 ans), Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans), Bilal Hadfi (20 ans) et Brahim Abdeslam (31 ans).

Mostefaï, Amimour et Hadfi sont allés en Syrie dans les zones de jihad. C'est très probablement le cas aussi des deux frères Abdeslam et d'un cinquième kamikaze, près duquel a été retrouvé un passeport syrien. L'identité figurant sur ce document pourrait correspondre à celle d'un soldat de Bachar al-Assad tué il y a plusieurs mois, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.

Six personnes étaient toujours en garde à vue mardi en France dans l'entourage de Mostefaï et trois dans celui d'Amimour.

Dans la nuit de lundi à mardi, 128 nouvelles perquisitions, donnant lieu à dix interpellations, ont été réalisées dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats, a annoncé le gouvernement, écartant toute défaillance des services de renseignements.

- Matchs de Ligue 1 maintenus -

L'ambiance n'était plus à l'union nationale mardi à l'Assemblée, où les questions au gouvernement, quasiment toutes consacrées aux attentats, se sont déroulées dans un climat tendu entre droite et gauche.

Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "115.000 policiers, gendarmes, militaires" sont mobilisés pour "la protection des Français". Les contrôles sont renforcés dans les aéroports, notamment à Paris-Orly et Roissy-CDG.

Mardi, dernier des trois jours de deuil national, des dizaines de personnes se recueillaient encore devant les lieux des attentats, dans les Xe et XIe arrondissements de Paris, dans une ambiance pesante et silencieuse.

"Ils ont les armes, on les emmerde, on a le champagne", titre dans son numéro à paraître mercredi le journal satirique Charlie Hebdo, dont la rédaction a été décimée par l'attaque islamiste qui avait déjà traumatisé la France le 7 janvier.

Les musulmans sont appelés à se rassembler vendredi devant la mosquée de Paris "contre le terrorisme" et l'"amalgame".

Recueillement, également, mardi soir à Londres: l'équipe de France de football affronte l'Angleterre à 21h00 (20H00 GMT) au stade de Wembley, un match amical au cours duquel les spectateurs anglais sont invités à chanter "La Marseillaise". La rencontre amicale Belgique-Espagne prévue mardi à Bruxelles a en revanche été annulée.

En France, les matches de foot du weekend sont maintenus. "Pas question" non plus d'annuler l'Euro-2016, a assuré le ministre des Sports Patrick Kanner.

Source : AFP

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