"Plus aucune crédibilité à accorder à la Fifa", dénonce l'avocat de Platini à l'AFP

  • Michel Platini le 28 mai 2015 à Zurich
    Michel Platini le 28 mai 2015 à Zurich AFP/Archives - FABRICE COFFRINI
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Centre Presse Aveyron

"Plus aucune crédibilité à accorder à la Fifa", "burlesque": c'est avec ces mots que Me Thibaud d'Alès, avocat de Michel Platini, a dénoncé auprès l'AFP l'annonce de sanctions requises samedi par la justice interne de la Fifa.

Q: Que pensez-vous de cette annonce ?

R: "C'est une troublante coïncidence ! Au lendemain de notre saisine du tribunal arbitral du sport (TAS) sur la suspension provisoire de Michel Platini, l'instruction interne de la Fifa est soudain terminée pour Michel Platini et Sepp Blatter, alors qu'il est quand même reproché plus de choses au deuxième qu'au premier. Les juges de la Fifa ont mis un mois et 8 jours à rejeter notre appel et, comme par hasard, ils accélèrent ensuite. La Fifa ne fait même plus semblant".

Q: Quel sentiment avez-vous ?

R: "C'est burlesque. Cela pourrait prêter à rire si on ne parlait pas de l'avenir de la plus grosse institution non gouvernementale du monde. Il n'y a plus aucune crédibilité à accorder à la Fifa. Quelle crédibilité aura une décision prise dans un processus dévoyé, mené entièrement à charge ? Une décision prise par des juges qui ne respectent pas leurs propres règles n'a aucune valeur. Ils ont le toupet de parler de présomption d'innocence dans leur communiqué et d'écrire aussi que des sanctions sont requises".

Q: Il y a selon vous une volonté d'empêcher Michel Platini de se présenter la présidence de la Fifa ?

R: "Je croyais qu'on avait atteint le summum du cynisme en nous notifiant le rejet de notre appel interne à la Fifa sur la suspension provisoire, 15 jours après avoir pris la décision, ce qui nous a empêché d'aller devant le TAS dans ce laps de temps. C'était une première preuve manifeste d'une instrumentalisation du calendrier. La deuxième c'est aujourd'hui avec l'instruction bouclée et des sanctions requises le lendemain de notre saisine du TAS. Que peuvent ils faire de plus grave ? Les juges de la Fifa ont fait eux mêmes la preuve de leur déloyauté. Peut-être que certains membres du congrès qui leur ont donné leur mandat vont être mal à aise et leur demander des comptes. Continueront-ils comme ça en toute impunité ? A quand le droit d'inventaire ?"

Q: Que peut-il se passer maintenant ?

R: "Si les juges de la Fifa décident sur le fond avant que le TAS ne tranche sur notre appel sur la suspension provisoire, cela ne va peut être pas plaire au TAS. En cas de sanction sur le fond de la Fifa, il faudra à nouveau faire appel devant la Fifa, avant d'aller au TAS. Ce sont les juges de la Fifa qui ont le chrono pour lancer le match".

Q: Êtes-vous pessimiste ?

R: "Non. Enfin, on va avoir accès au dossier et pouvoir apporter contradiction à une personne (Vanessa Allard, chargée d'instruire ce dossier à la Fifa) qui a mené une instruction à charge, alors qu'elle était censée la mener aussi à décharge. Je pense ici aux 72 questions auxquelles nous avons dû répondre en 36 heures. Mais il n'y a rien pour l'instant qui fait que Michel Platini ne pourra pas se présenter. Pour moi, il n'y a rien d'infranchissable. Et Michel Platini a plus que jamais envie d'y aller".

Propos recueillis par Philippe GRELARD

Source : AFP

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