Pression fiscale : un Castonétois envoie son relevé bancaire aux élus

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    Pression fiscale : un Castonétois envoie son relevé bancaire aux élus
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

A quelques jours de Noël, un Castonétois a interpellé les élus aveyronnais au sujet de sa situation financière pour le moins difficile, conséquence selon lui d'une pression fiscale trop élevée. Morceaux choisis. 

Sans doute inspiré par la célèbre rubrique «Porte-monnaie au rayon X» dont Rue 89 s'est fait une spécialité, un Castonétois a interpellé ses élus pour leur dire combien il sera difficile pour lui de boucler la fin du mois. Au delà du cas particulier, ce père de famille, son relevé de compte bancaire en main, a voulu "attirer l'attention, mettre le focus sur l'étranglement fiscal d'un citoyen ordinaire d'une commune aveyronnaise". S'il refuse de se plaindre, -"j'ai un CDI et une épouse qui s'occupe de deux enfants formidables" annonce-t-il en préambule-, cet anonyme explique sa situation, sans langue de bois ni fausse pudeur :  

"Ayant récemment emménagé dans une maison "normale" sur Onet le Château, il faut dire que l'impossibilité de mensualiser les paiements ne nous a pas facilité la tâche non plus, mais les faits sont là : en novembre on se retrouve à devoir payer (j'arrondis) 600 euros de taxe d'habitation et 1500 euros de taxe foncière, là, comme ça, immédiatement. J'obtiens un étalement sur trois mois pour la taxe foncière. Je vous livre donc la situation de mon compte en banque en date du 9 décembre". 

Pression fiscale : un Castonétois envoie son relevé bancaire aux élus
Pression fiscale : un Castonétois envoie son relevé bancaire aux élus

"Sans une certaine solidarité familiale nous serions dans le rouge"

"Pour résumer, il me reste à peine 10 % de mon salaire seulement une semaine après son versement, sans m'accorder la moindre fantaisie. Les frais d'essence particulièrement élevés ce mois-ci proviennent d'obligations professionnelles. Sur cet historique de 15 jours ne figurent pas, en vrac, le coût de l'eau (potable et usée), les assurances obligatoires (près de 900 euros par an), la cantine des enfants (environ 80 euros par mois), les frais de santé, les coûts inhérents aux travaux indispensables pour l'habitabilité de la maison... On notera que sans une certaine solidarité familiale nous serions dans le rouge avant même le milieu du mois !" poursuit Fabien.  

Loin d'être isolé -une récente étude LH2 observe que 31% des Français ont des revenus insuffisants en fin de mois, 20% sont contraints à puiser dans leurs économies et 11% s'en sortent avec une aide extérieure ou un crédit-, le cas de ce Castonétois confirme le ressenti des Français,  nombreux aujourd'hui à renoncer à certaines dépenses pour équilibrer le budget. 

Pression fiscale

Réalisé du 10 au 11 janvier 2015 sur un échantillon représentatif de 1055 personnes, ce même sondage montre qu'une large majorité de Français (78%) ressent l'augmentation de la pression fiscale. Sur ce point, un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur les recettes publiques, ne leur donne pas tort. Entre 2007 et 2014 en France, l’impôt sur le revenu, pour ne parler que de lui, est passé de 7,2 % à 8,4 % du PIB. Pis, des 34 membres de l'OCDE, la France est le deuxième pays affichant le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé, à 45,2 % en 2014, après le Danemark (50,9 %), et devant la Belgique (44,7 %). Un classement identique à celui de 2013.

"Le mois de janvier risque fort de ressembler à décembre"

Si la France n’est tout de même pas le pays où les prélèvements obligatoires ont le plus augmenté entre 2013 et 2014, difficile selon l'expression consacrée de faire "tourner le commerce" explique Fabien : "Vous ne pourrez malheureusement pas compter sur nous pour "dynamiser" ou "soutenir" les commerces ruthénois en cette période festive...Le mois de janvier risque fort de ressembler à celui de décembre, entre les assurances et le troisième tiers de la taxe foncière, ce sera même pire. Youpi ;)".  Un constat plutôt amer pour ce père de famille qui invite finalement les élus à garder son exemple en tête. "En espérant que vous aurez une petite pensée à notre égard lors des prochains débats sur les taxes locales, en vous souhaitant quand-même un joyeux Noël, bien cordialement. Fabien T".

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