Antonin Artaud et les traces du surréalisme à Rodez
Témoignage. Mireille Larrouy, la présidente de l’association Artaud évoque la rencontre à Rodez de l’artiste avec le psychiatre Gaston Ferdière et le peintre Frédéric Delangrade.
Le nom, l’œuvre et la vie tourmentée d’Antonin Artaud sont souvent associés à la ville de Rodez, où l’artiste fut interné à l’asile Paraire, de 1943 à 1946, quelques années seulement avant sa mort. Unique vestige de l’asile d’aliénés de l’époque, la chapelle ruthénoise du même nom accueille désormais un espace Antonin-Artaud, où sont régulièrement présentées des animations et autres expositions sur cet artiste aux multiples facettes, à propos duquel Serge Gainsbourg écrivait dans l’une de ses chansons : «Çui-là pour l'égaler faut s’lever tôt, Ouais le génie ça démarre tôt, J’veux parler d'Antonin Artaud, Mais y a des fois ça rend marteau.»
Dans le dernier numéro du magazine «Midi-Pyrénées Patrimoine» consacré au surréalisme et à ses empreintes méridionales dans le midi toulousain notamment, on peut lire un article de la présidente de l’association Rodez-Antonin Artaud, Mireille Larrouy, sur le rapport d’Artaud au surréalisme, à travers sa rencontre à Rodez avec le psychiatre Gaston Ferdière et le peintre Frédéric Delanglade. Avant guerre, les trois hommes, liés au poète André Breton, qui possédait une maison à Saint-Cirq-Lapopie, dans le Lot, ont participé aux activités du groupe surréaliste.
«Un personnage assez raide, difficile à côtoyer»
L’association Antonin-Artaud a vu le jour le 4 mars 1998. Le jour du 50
«On ne peut pas dire que le surréalisme ait vraiment laissé des traces à Rodez»
Fait prisonnier, lors de l’offensive allemande de 1940, le peintre Frédéric Delanglade s’était évadé après avoir dessiné de faux papiers. Passionné par les travaux sur l’inconscient et le rapport à l’art des malades mentaux, il se réfugia chez son ami Gaston Ferdière, à Rodez, en 1943. «Delangrade a beaucoup sympathisé avec Artaud. Il animait des cours de dessin auxquels Artaud participait, raconte Mireille Larrouy, mais l’on ne peut pas dire que le surréalisme ait vraiment laissé des traces à Rodez. Dans les esprits, peut-être un peu.» Et de rappeler qu’en 1952, quelques années après la mort d’Artaud, le poète lotois Jean Digot a créé les Journées internationales de poésie, au cours desquelles on remettait, chaque année, le prix littéraire Antonin-Artaud.
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