Un jeune Ruthénois se fait sa place dans le cinéma américain

  • Denis Vandenbrouck marche sur les pas des acteurs américains.
    Denis Vandenbrouck marche sur les pas des acteurs américains. Repro CP
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Philippe Routhe

Gros plan. En 2011, Denis Vandebrouck a quitté Rodez pour les États-Unis. Objectif: faire du cinéma. Un pari osé qu’il est en train de réussir dans les studios de Los Angeles. Une belle histoire.

Qui sait si son histoire ne va pas devenir un film. Les Américains en sont en tout cas capables et Denis Vendenbrouck en sait quelque chose. Ce jeune Nordiste, qui a passé toute son adolescence à Rodez, est en train de gravir à vitesse grand V les marches qui mènent aux plus grands plateaux de cinéma américains. Et ça tombe bien puisque c’est son rêve qui est en train de se réaliser. Tout a démarré par une heureuse rencontre. Sur les marches du lycée François-d’Estaing, à Rodez. Où il est en série Audiovisuelle, forcément.

En 2010, une compagnie américaine basée à Olympia est de passage. Denis sympathise avec le boss de cette troupe, qui fait le forcing auprès de la direction de l’établissement pour que l’adolescent participe aux prochaines comédies musicales, aux États-Unis. Ça tombe bien, car l’école et lui, ça fait deux. La faute à une dyslexie et une dyspraxie qui lui pèsent dans son quotidien scolaire. Ces maladies, il les porte comme un fardeau, que ce soit aux collèges Kervallon et Saint-Joseph, où il effectuera sa quatrième, au collège Jean-Moulin, pour sa troisième et au lycée François-d’Estaing pour sa seconde et sa première.

Sur les marches du lycée François- d’Estaing, la rencontre

Après son expérience estivale avec le chorégraphe américain, c’est décidé: il file s’installer aux États-Unis. Sans passer le bac. Il débarque en 2011 à Seattle pour y poursuivre ses études et maîtriser l’anglais. «Au début, je téléphonais tous les jours chez moi, à Souyri, en pleurs. C’était vraiment dur», confesse Denis. Mais le garçon s’accroche. Et fait surtout pas mal de théâtre, ainsi que de la psychologie. Et obtient ses diplômes, en art notamment. «C’est beaucoup plus simple: les relations sont vraiment différentes entre les professeurs et les élèves», explique-t-il. Plus que jamais, son envie de faire du cinéma le motive. Il trouve un boulot afin de mettre un peu d’argent de côté et d’arriver avec un peu de marges financières à Los Angeles. «Je vendais des bonbons dans le Dakota; 80 heures par semaine. C’était dur, mais je savais pourquoi je le faisais». 

Billets bleus et billets jaunes

En septembre dernier, il déboule dans la cité des anges pour participer à des tournages en tant que figurants. «Un ami a eu la bonne idée de m’inciter à m’inscrire dans la plus grande agence de casting de L.A.. Ils prennent 50 personnes par semaines. Tout se fait beaucoup par les réseaux sociaux». Denis galère un petit peu au début, mais finit par trouver un bon filon. Il enchaîne les tournages. NCIS, Scandal pour les séries les plus connues en France. «C’est impressionnant. Tous les jours il y a un film où tourner». Il découvre aussi une particularité du monde du cinéma aux États-Unis: les billets bleus et les billets jaunes.

«Les billets bleus, c’est ce que l’on vous donne après chaque jour de tournage. Puis il y a les billets jaunes. Si vous arrivez à en décrocher trois, vous devenez “Union”. Et pouvez accéder au rang au-dessus de celui de figurant, moyennant 3000 dollars. Il faut payer pour jouer ici».

Ces billets sont délivrés avec des critères parfois étonnants. «Le premier, je l’ai eu parce que je ne me suis pas plaint sur un plateau difficile où tout le monde critiquait. Le deuxième, c’est parce que mon profil correspondait vraiment avec ce que voulait le réalisateur. Et le troisième, parce que j’avais sympathisé avec le directeur artistique... J’ai eu de la chance», sourit Denis. Avec ce sésame, un simple merci dans une scène peut désormais lui rapporter 800 ou 1000 dollars.

Les acteurs américains qui trônent en haut des affiches ont tous décroché ces trois billets jaunes. «C’est quand on les a que l’on cherche son nom de scène», sourit Denis, qui pourrait changer son nom. «Vandenbrouck, les Américains aiment bien, mais ils ont quand même un peu de mal à le prononcer», s’amuse-t-il. Depuis peu, il s’est attaché les services d’un agent. Mise beaucoup sur le renouvellement de son visa, pour croquer à pleines dents dans sa nouvelle vie. Et là, il n’est pas en train de se faire un film. 

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