Un couple de Montpellier en garde à vue dans une enquête antiterroriste

  • Une jeune Française convertie à l'islam et son compagnon, tous deux de Montpellier, sont en garde à vue depuis lundi soir dans une enquête antiterroriste menée à Paris, après la découverte d'un mystérieux faux ventre de femme enceinte
    Une jeune Française convertie à l'islam et son compagnon, tous deux de Montpellier, sont en garde à vue depuis lundi soir dans une enquête antiterroriste menée à Paris, après la découverte d'un mystérieux faux ventre de femme enceinte AFP/Archives - FRANCK FIFE
  • La maison des deux hommes mis en examen et écroués le 19 décembre 2015, ici le 23 décembre 2015 à Orléans, dans le centre de la France
    La maison des deux hommes mis en examen et écroués le 19 décembre 2015, ici le 23 décembre 2015 à Orléans, dans le centre de la France AFP - GUILLAUME SOUVANT
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Centre Presse Aveyron

Une jeune Française convertie à l'islam et son compagnon, tous deux de Montpellier, sont en garde à vue depuis lundi dans une enquête antiterroriste menée à Paris, après la découverte d'un mystérieux faux ventre de femme enceinte.

Ces gardes à vue interviennent alors que la tension est forte en France à l'approche des fêtes de fin d'année, près d'un mois et demi après les attentats de Paris. Mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé qu'un projet d'attentat avait été déjoué la semaine dernière près d'Orléans.

Le couple de Montpellier - elle est âgée de 23 ans, lui de 35 ans - avait été initialement placé en garde à vue pour apologie de terrorisme dans une enquête menée localement, a indiqué une source judiciaire, qui confirmait une information de Midi Libre.

Mais le parquet antiterroriste de Paris a ouvert le 17 décembre une enquête de son côté.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont découvert un faux ventre de femme enceinte qui aurait pu servir à dissimuler des objets, recouvert d'une couche d'aluminium. Un dispositif qui, selon le journal, aurait pu avoir pour finalité d'échapper à des détections. Le faux ventre avait été évidé artisanalement.

Aucun explosif n'a été retrouvé mais l'analyse des ordinateurs du couple a permis d'établir que des photos de jihadistes avaient été consultées, ou des recherches effectuées sur la fabrication d'engins explosifs, selon la source proche du dossier.

Le couple est uni religieusement. Sollicité, le parquet de Paris se refuse à tout commentaire tant que les gardes à vue sont en cours.

A Montpellier des voisins ont décrit le couple comme "sympathique, poli, gentil et très religieux". Le mari "était charmant, je n'ai jamais eu de problème avec lui. J'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour lui même s'il s'était radicalisé. Elle, je n'aimais pas trop parler avec elle", a ainsi déclaré Mireille une voisine septuagénaire. "Elle a horrifié tout le monde avec sa robe noire!", s'est toutefois exclamée une tante de la jeune femme jointe au téléphone par l'AFP.

"Menace élevée"

A l'issue du Conseil des ministres, mercredi, un peu moins d'un mois et demi après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, le Premier ministre Manuel Valls a estimé que "la menace n'a jamais été aussi élevée".

Mardi, M. Cazeneuve avait affirmé que le projet d'attaque contre les forces de l'ordre déjoué dans la région d'Orléans portait "à 10 le nombre d'attentats déjoués sur le territoire national depuis 2013".

Deux jeunes Orléanais ont été mis en examen et écroués samedi, âgés de 24 et 25 ans. L'un est originaire du Maroc et l'autre du Togo, selon une source policière.

Aucune cible concrète n'avait été décidée, selon une source proche de l'enquête, mais les deux hommes avaient engagé des démarches pour se procurer des armes, notamment des kalachnikov. Des casernes, des gendarmeries ou des commissariats semblaient susceptibles d'être visés.

Selon une source proche du dossier, l'un d'eux s'est rendu avec de l'argent liquide à Marseille il y a quelques semaines, mais semble être revenu sans armement.

Ils étaient en contact avec un Français, dont les services sont convaincus qu'il est en Syrie depuis l'automne 2014, selon une source proche du dossier. Un des deux mis en examen a d'ailleurs tenté de se rendre en Syrie.

Egalement orléanais, ce jihadiste semble avoir joué un rôle central, incitant depuis cet été les deux hommes à passer à l'action et leur envoyant des fonds. L'un des deux mis en examen avait attiré l'attention des services en appelant à des prières de rue à Orléans.

La semaine dernière, c'est un Tchétchène qui avait été arrêté à Tours. Se revendiquant de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), il était surveillé depuis plus de deux ans et avait été l'objet d'une perquisition administrative il y a trois semaines, dans le cadre de l'état d'urgence. Cet homme, dont les enquêteurs pensent qu'il a pu se rendre en Syrie en 2013, avait alors menacé des fonctionnaires, avant de suivre ostensiblement dans la rue une policière. Dans son ordinateur, une vidéo menaçante pour les policiers a été retrouvée.

Selon M. Valls, "le seuil des 1.000 individus ayant rejoint depuis la France les groupes jihadistes en Syrie ou en Irak vient d'être franchi". "Environ 600 d'entre eux y sont toujours et on estime à 148 le nombre d'individus ayant trouvé la mort", a-t-il ajouté, précisant que "250 sont revenus sur notre sol".

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