Poutine et Modi accroissent leur partenariat économique sans évoquer les missiles S-400

  • Le président russe Vladimir Poutine (g) et le Premier ministre indien Narendra Modi, le 24 décembre 2015 à Moscou
    Le président russe Vladimir Poutine (g) et le Premier ministre indien Narendra Modi, le 24 décembre 2015 à Moscou POOL/AFP - MAXIM SHIPENKOV
  • Sur le plan économique, les deux chefs d'Etat cherchent à renforcer leurs échanges commerciaux qui ont reculé ces derniers mois
    Sur le plan économique, les deux chefs d'Etat cherchent à renforcer leurs échanges commerciaux qui ont reculé ces derniers mois AFP - ALEXANDER NEMENOV
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Centre Presse Aveyron

Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont assurés jeudi à Moscou de leur soutien mutuel sur la scène internationale et ont promis de renforcer leurs liens économiques, sans annoncer les progrès espérés dans la vente des missiles russes dernier cri S-400.

Un an après avoir accueilli M. Poutine en Inde et lui avoir apporté un soutien économique et diplomatique en pleine crise ukrainienne, Narendra Modi a répété ses éloges envers le président russe.

"Lorsque je regarde le futur, je vois en la Russie un partenaire important pour la transformation économique de l'Inde et pour la création d'un monde équilibré, stable et multipolaire", a déclaré M. Modi à l'issue de deux jours de visite, qualifiant ses discussions avec M. Poutine de "formidables" et "très productives".

Il a assuré qu'elles avaient donné une "nouvelle direction" et une "impulsion supplémentaire" au partenariat stratégique privilégié entre les deux pays, considérés comme des alliés proches depuis les années 1950 et qui collaborent déjà au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de plusieurs autres organisations régionales.

Au moment où s'esquisse un rapprochement entre la Russie et les Occidentaux concernant la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, Moscou et New Delhi "sont convaincus qu'il est dans l'intérêt de la communauté internationale de former une large coalition" contre le terrorisme, a martelé M. Poutine.

Sur le plan économique, les deux dirigeants cherchent à renforcer leurs échanges commerciaux qui ont reculé ces derniers mois, ce que M. Poutine a mis sur le compte de la baisse des prix de l'énergie et de la conjoncture mondiale.

Au total, a indiqué le président russe, les deux pays se sont mis d'accord sur des investissements communs représentant un milliard de dollars.

Concrètement cependant, il a surtout question de poursuivre les projets engagés plus que d'en dévoiler de nouveaux.

Dans le nucléaire, New Delhi, très dépendante de l'étranger pour son approvisionnement énergétique, avait annoncé l'année dernière sa volonté de construire dix nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol en coopération avec la Russie.

Alors que la construction de quatre réacteurs a été déjà décidée (dont un fonctionne déjà), M. Poutine a indiqué qu'un deuxième site pour accueillir une centrale de conception russe avait été désigné.

- Pas d'annonce sur les S-400 -

Dans le pétrole, le géant public Rosneft prévoit de livrer 10 millions de tonnes d'or noir par an pendant dix ans à l'Inde, a souligné le président russe.

Le groupe russe a par ailleurs renforcé ses liens avec l'indien ONGC, qui pourrait augmenter sa participation dans le gisement géant de Vankor dans le Grand Nord. Il a également signé avec Oil India un mémorandum d'entente en vue de projets communs.

"J'attends la visite du président Poutine deux fois en Inde: au prochain sommet des BRICS et au sommet (bilatéral) annuel" tenu entre les deux pays, a souligné M. Modi.

Sur le plan militaire, le président russe a souligné la "coopération technologique étroite" entre les deux pays. La Russie est le premier fournisseur historique d'équipement militaire de l'Inde, elle-même premier importateur mondial d'armement conventionnel. L'Inde cherche à développer ses propres capacités de production d'armement.

Mais MM. Poutine et Modi n'ont pas prononcé un mot devant la presse sur une contrat éminemment stratégique: celui de la vente des système antiaériens russes dernier cri S-400. Une telle acquisition, sur laquelle spéculait la presse russe et indienne, ferait de l'Inde le deuxième pays étranger doté de tels missiles après la Chine.

Dans un communiqué, la holding indienne Reliance, notamment présente dans l'industrie militaire, avait pourtant rapporté que le ministère de la Défense indien avait donné son feu vert théorique pour l'acquisition des systèmes antiaériens russes, "créant des opportunités commerciales de près de 6 milliards de dollars".

"Ce contrat nécessitera davantage de négociations pour déterminer par exemple la quantité à acheter, la fabrication, les transferts de technologie, les autorisations ou encore combien seront produits en Inde", tempérait plus tôt cette semaine l'expert militaire Dipankar Banerjee.

"Le pays est vulnérable face au Pakistan et à la Chine en terme d'attaques de missiles et de bombardements aériens. Les S-400 sont pour l'Inde un équipement très très séduisant, bien qu'il reste très onéreux", résume Dipankar Banerjee.

Source : AFP

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