L'assaillant de la mosquée de Valence mis en examen pour tentatives de meurtres

  • Des gendarmes montent la garde devant la mosquée de Valence le 2 janvier 2016
    Des gendarmes montent la garde devant la mosquée de Valence le 2 janvier 2016 AFP - PHILIPPE DESMAZES
  • Des policiers et des soldats devant le véhicule d'un homme qui a tenté d'attaquer des militaires, devant la mosquée de Valence, le 1er janvier 2016
    Des policiers et des soldats devant le véhicule d'un homme qui a tenté d'attaquer des militaires, devant la mosquée de Valence, le 1er janvier 2016 AFP - PATRICK GARDIN
  • Une voiture fonce sur un militaire à Valence Une voiture fonce sur un militaire à Valence
    Une voiture fonce sur un militaire à Valence AFP - Kun TIAN, Thomas SAINT-CRICQ
  • Le procureur de Valence Alex Perrin, au tribunal de Valence le 2 janvier 2016
    Le procureur de Valence Alex Perrin, au tribunal de Valence le 2 janvier 2016 AFP - PHILIPPE DESMAZES
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le jeune Français d'origine tunisienne qui avait foncé vendredi au volant de sa voiture sur quatre militaires en faction devant la mosquée de Valence a été mis dimanche en examen pour tentatives d'homicides, l'enquête n'ayant pas permis à ce jour de conclure à la préméditation en dépit de la découverte de propagande jihadiste dans son ordinateur.

Jusque-là inconnu des services de renseignement et de la Justice, Raouf El Ayeb a été entendu dimanche après-midi à la fin d'une garde à vue de 48 heures par le magistrat instructeur directement dans sa chambre d'hôpital, où il se remet d'une opération à une jambe et à un bras.

Vendredi, cet homme de 29 ans, originaire de Bron (banlieue lyonnaise), avait été grièvement blessé par les balles des militaires après avoir tenté de les percuter avec sa voiture à trois reprises.

Devant le juge, le jeune homme a été "en retrait" par rapport à ses déclarations initiales, affirmant n'avoir voulu que "renverser" les militaires.

On a pourtant "considéré qu'il y avait eu une volonté de tuer les quatre militaires en faction devant la mosquée", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Valence, Alex Perrin.

"La répétition de la charge (ndlr: avec sa voiture), qui était de nature à pouvoir tuer les militaires, et puis l'expression qui a été la sienne d'une intention illicite, suffisent à caractériser une volonté de meurtres", a-t-il souligné.

Lors de sa première audition samedi, Raouf El Ayeb n'avait pas, selon le parquet de Valence, "contesté la matérialité (des faits) et sa volonté effectivement de renverser les militaires, de les agresser, de les tuer peut-être aussi". Il avait déjà tenu des propos en ce sens vendredi dès sa prise en charge par les secouristes.

Il avait alors fait part de manière confuse "de sa volonté de se faire tuer par des militaires et de tuer des militaires", au motif que ceux-ci "tuaient les gens".

Un mandat de dépôt a été requis à l'encontre de l'assaillant qui devait être auditionné par le juge des libertés et de la détention dans la soirée pour une très vraisemblable mise sous écrou, sous l'autorité de l'administration pénitentiaire (AP).

- Hospitalisé sous surveillance -

Selon le procureur, Raouf El Ayeb devrait être privé "de toute liberté de mouvements" et "de visites". Deux agents de la pénitentiaire ont été postés devant sa chambre d'hôpital.

"Dès que son transport va être possible, il est probable qu'il sera orienté à l'initiative de l'AP sur une structure médicalisée en établissement pénitentiaire", a conclu M. Perrin.

Vendredi, vers 14H30, au volant d'un break rouge immatriculé en Savoie et appartenant à son épouse, le jeune homme avait foncé jusqu'à trois reprises sur les quatre soldats en faction, provoquant une riposte des militaires. L'un d'entre-eux avait alors été percuté par le véhicule à un genou et à un tibia.

Après sommations, les soldats avaient fait feu, blessant le conducteur au bras et à une jambe. L'enquête avait été aussitôt confiée à la police judiciaire par le parquet de Valence.

"C'est manifestement quelqu'un qui a agi en solitaire et sans lien particulier avec une mouvance" islamiste, avait précisé M. Perrin lors d'une conférence de presse samedi.

Selon ce dernier, la fouille de son domicile à Bron n'avait pas permis de trouver d'armes. L'exploitation de son ordinateur par les enquêteurs avait en revanche abouti à la découverte de d'"images de propagande jihadiste".

Musulman pratiquant "mais pas radical", Raouf El Ayeb, "fréquentait la mosquée de Bron et occasionnellement la mosquée de Valence", où vit sa belle-famille.

Cette attaque contre des militaires est survenue alors que la crainte de nouveaux attentats jihadistes sur le sol français est au plus haut, après une année 2015 notamment endeuillée par les massacres de janvier et du 13 novembre, qui ont fait 147 morts.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?