Bourse: la Chine suspend son "coupe-circuit" automatique après une nouvelle chute de 7%

  • Des investisseurs devant des écrans de cotation dans une société de Bourse à Pékin le 7 janvier 2015
    Des investisseurs devant des écrans de cotation dans une société de Bourse à Pékin le 7 janvier 2015 AFP - FRED DUFOUR
  • Indice composite de Shanghai
    Indice composite de Shanghai AFP - Vincent LEFAI
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Centre Presse Aveyron

La Chine a décidé de suspendre à partir de vendredi son système d'interruption automatique des échanges en Bourse en cas de chute trop brutale, après nouvel un effondrement de plus de 7% jeudi qui a ébranlé les marchés mondiaux.

Ce mécanisme, dit de "coupe-circuit", a provoqué jeudi une fermeture prématurée des marchés chinois pour la deuxième fois cette semaine. Les Bourses de Shanghai et Shenzhen avait dû fermer lundi après avoir déjà plongé de plus de 7%.

"Après avoir pesé le pour et le contre, il s'avère que les effets négatifs l'emportent sur les effets positifs. C'est pourquoi, afin de maintenir la stabilité des marchés, la CSRC a décidé de suspendre le mécanisme de coupe-circuit", a annoncé l'autorité de supervision des marchés, dans un communiqué.

Des analystes avaient exprimé leur scepticisme sur l'efficacité du mécanisme.

- Panique des investisseurs -

"L'utilisation du mécanisme disjoncteur est la raison principale de ces chutes (boursières) car les investisseurs ont paniqué après avoir vu son déclenchement lundi", a déclaré à l'AFP Chen Xingyu, analyste chez Phillip Securities.

Ce système de court-circuit, basé sur l'indice CSI 300, avait été utilisé pour la première fois lundi. Il visait à enrayer la volatilité des marchés d'actions et éviter un effondrement des cours.

Si l'indice perdait 5%, les marchés étaient suspendus durant 15 minutes. Mais lorsque les échanges ont repris jeudi après leur interruption d'un quart d'heure, il n'a fallu qu'une minute pour descendre sous la barre des 7% qui déclenchait un arrêt des cotations pour la journée.

La dégringolade boursière en Chine fait suite à l'annonce officielle d'une baisse du yuan, la plus forte depuis août, sur fond d'inquiétude sur la santé de la deuxième économie mondiale.

Au moment de la fermeture anticipée de jeudi, moins d'une demi-heure après le début des échanges, l'indice composite de la Bourse de Shanghai s'effondrait de 7,32% et celle de Shenzhen de 8,35%.

Au final, la Bourse de Shanghai a affiché une dégringolade de 7,04% (-236,84 points) à 3.125,00 points et Shenzhen de 8,24% (-175,87 points) à 1.958,09 points.

A Hong Kong, l'indice composite Hang Seng a perdu 3,09% à 20.333,34 points.

Les autorités ont encore abaissé jeudi le cours de référence du yuan face au billet vert de 0,51%, à 6,5646 yuans pour un dollar, soit le taux le plus bas depuis mars 2011.

Il s'agit du huitième mouvement de baisse consécutif et, selon Bloomberg News, de la plus forte baisse depuis août lorsque Pékin avait décidé d'une dévaluation-surprise du yuan de quasiment 5% en une semaine.

La monnaie chinoise est autorisée à fluctuer face au dollar dans une marge de plus ou moins 2% de part et d'autre d'un taux de référence défini par la banque centrale chinoise (PBOC). Et si un yuan plus faible rend les exportateurs chinois plus compétitifs à l'international, il renchérit les importations du pays.

"Le marché s'attend désormais à ce que le yuan se déprécie en raison du ralentissement économique" chinois, a déclaré à l'AFP Claire Huang, économiste Chine pour la Société Générale.

Le chiffre attendu de la croissance chinoise pour 2015 devrait être de 6,9%, son niveau le plus bas depuis un quart de siècle, selon la PBOC.

Afin de rassurer les investisseurs, la Commission de régulation des marchés financiers (CSRC) a également annoncé jeudi la prolongation de restrictions de ventes par les actionnaires possédant plus de 5% d'une entreprise cotée appliquées depuis juillet. L'interdiction faite à ces actionnaires de vendre leur participation est toutefois remplacée par une règle empêchant de céder plus de 1% de l'entreprise tous les trois mois.

La Bourse de Shanghai avait plongé lundi de 6,86% avant sa fermeture, après la publication d'indicateurs montrant une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en décembre en Chine. L'indice composite shanghaïen avait perdu 0,26% mardi, puis repris plus de 2% mercredi.

Mais ce rebond semblait lié à des rachats de titres par des organismes publics qui ont dépensé des centaines de milliards de dollars durant les derniers mois.

Mardi, la Banque populaire de Chine (PBOC) avait indiqué avoir injecté 130 milliards de yuans (18,4 milliards d'euros) de liquidités dans le marché.

Les autorités chinoises sont également intervenues massivement pour soutenir le yuan. Les colossales réserves de changes du pays ont d'ailleurs connu une baisse record en décembre, tombant à leur plus bas niveau en trois ans, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Fin décembre, les réserves de la Chine étaient descendues à 3.300 milliards de dollars et la baisse des réserves en 2015 a atteint 513 milliards de dollars.

Source : AFP

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