La France a commémoré la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, un an après

  • Le Premier ministre Manuel Valls s'exprime lors d'une cérémonie organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en hommage aux victimes de la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2016 à Paris
    Le Premier ministre Manuel Valls s'exprime lors d'une cérémonie organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en hommage aux victimes de la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2016 à Paris AFP - JACQUES DEMARTHON
  • Le Premier ministre Manuel Valls  salue des gens lors d'une cérémonie organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)en hommage aux victimes de la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2016 à Paris
    Le Premier ministre Manuel Valls salue des gens lors d'une cérémonie organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)en hommage aux victimes de la prise d'otages sanglante de l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2016 à Paris POOL/AFP - JACQUES DEMARTHON
  • Le président français François Hollande et le maire de Montrouge déposent une couronne en hommage à la policière municipale tuée il y a un an, le 9 janvier 2016 à Montrouge
    Le président français François Hollande et le maire de Montrouge déposent une couronne en hommage à la policière municipale tuée il y a un an, le 9 janvier 2016 à Montrouge POOL/AFP - Michel Euler
  • Des proches de Clarissa Jean-Philippe rendent hommage à la policière tuée il y a un an, le 9 janvier 2016 à Montrouge près de Paris
    Des proches de Clarissa Jean-Philippe rendent hommage à la policière tuée il y a un an, le 9 janvier 2016 à Montrouge près de Paris POOL/AFP - Michel Euler
  • Les départs de juifs de France
    Les départs de juifs de France AFP - K. TIan/J. Jacobsen
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Centre Presse Aveyron

La France a commémoré samedi la prise d'otages dans un supermarché casher, où quatre juifs ont été tués le 9 janvier 2015 par le jihadiste Amédy Coulibaly, qui avait abattu la veille une jeune policière municipale.

Un "rassemblement unitaire d'hommage" aux victimes des attentats de janvier 2015 a commencé dans la soirée, à l'issue du shabbat - le jour de repos juif - devant l'Hyper Cacher dans l'est de Paris, à l'appel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Sur une estrade ont été alignées 19 bougies: 17 pour les morts des attentats de janvier 2015 dont les victimes de la fusillade dans les locaux du journal Charlie Hebdo, une pour celles du 13 novembre et une dernière pour toutes les victimes du terrorisme.

Les attentats de janvier ont fait basculer la France dans une nouvelle ère de menace jihadiste, et ont été suivi par d'autres attaques ou projets, souvent avortés. Le 13 novembre, des attaques multiples ont fait 130 morts à Paris.

Les bougies ont été allumées une à une par plusieurs responsables dont le grand rabbin de France, Haïm Korsia, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, et le dirigeant du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech.

Plusieurs centaines de personnes, agitant parfois des drapeaux tricolores, se pressaient derrière des barrières de sécurité, applaudissant plusieurs officiels à leur arrivée, dont le Premier ministre Manuel Valls et le président du parti Les Républicains (droite), l'ancien président de la république Nicolas Sarkozy, qui ont également allumé des bougies.

Des ex-otages de Coulibaly et des proches des victimes étaient présents, sous bonne garde d'un important dispositif de sécurité. Ainsi que Lassana Bathily, l'ex-manutentionnaire de l'épicerie casher, salué comme un "héros" après avoir réussi à s'enfuir puis fourni des informations précieuses à la police pour son intervention.

Coulibaly avait pris en otages les clients et employés de l'Hyper Cacher, et tué quatre d'entre eux, tous juifs, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada, avant d'être tué par la police. Au même moment, les frères Kouachi, auteurs du massacre à Charlie Hebdo, étaient abattus lors d'un assaut contre une imprimerie de la région parisienne où ils s'étaient retranchés au troisième jour de leur fuite.

Dans une vidéo, Coulibaly s'était réclamé de l'EI, tandis que les Kouachi avaient évoqué Al-Qaïda.

- "Arbre du souvenir" -

Si la communauté juive s'est habituée à la présence impressionnante de soldats devant plus de 700 synagogues, écoles juives, centres communautaires, l'inquiétude persiste et se traduit notamment par une émigration vers Israël: la France a vécu en 2015 une deuxième année consécutive record, avec près de 7.900 départs.

Coulibaly avait fait une première victime la veille de sa prise d'otages, le 8 janvier à Montrouge en banlieue parisienne, lorsqu'il avait tué une policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, 26 ans.

Samedi matin, le président François Hollande a dévoilé une plaque à la mémoire de la jeune femme, "victime du terrorisme", tuée "dans l'accomplissement de son devoir".

La policière municipale, originaire de l'île de la Martinique (Antilles françaises), avait été tuée en pleine rue lorsqu'elle avait été appelée pour un banal accident de la circulation. Les enquêteurs se demandent si Coulibaly ne visait pas initialement une école juive située à proximité.

Parallèlement à ces cérémonies, le CFCM organisait ce week-end une opération portes ouvertes d'une ampleur inédite dans de nombreuses mosquées, pour un "thé de la fraternité" visant à défendre un islam de "concorde" et "tordre le cou à ces clichés de liens avec la violence et le terrorisme".

La semaine de commémoration des attentats de janvier prendra fin dimanche, avec un hommage populaire place de la République, dédié aux 149 personnes tuées en France par des jihadistes en 2015.

Une plaque sera dévoilée au pied d'un "arbre du souvenir", un chêne de dix mètres planté pour l'occasion, puis le chanteur Johnny Hallyday interprétera "Un dimanche de janvier" pour saluer la mobilisation du 11 janvier, quand près de quatre millions de personnes ainsi avaient défilé contre le terrorisme à Paris et partout en France.

Source : AFP

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