Le gouvernement va "ajuster" l'aide aux éleveurs, face à la multiplication des crises

  • Des agriculteurs manifestent le 21 janvier 2016, près de Plestan (Côtes-d'Armor) pour protester contre la baisse des prix de la viande
    Des agriculteurs manifestent le 21 janvier 2016, près de Plestan (Côtes-d'Armor) pour protester contre la baisse des prix de la viande AFP - THOMAS BREGARDIS
  • Des éleveurs bretons bloquent l'accès au Mans le 21 janvier 2016
    Des éleveurs bretons bloquent l'accès au Mans le 21 janvier 2016 AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement va "ajuster" son plan de soutien à l'élevage, doté de 600 millions d'euros, afin de prendre en compte la persistance et la multiplication des "crises" frappant les éleveurs toutes filières confondues, du lait au porc en passant par le canard.

En juillet, un plan d'urgence initial de 600 millions avait été annoncé pour répondre à la crise traversée par les éleveurs bovins laitiers et porcins, qui avait été complété en septembre par des mesures fiscales et sociales.

Jeudi, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a indiqué "être d'accord avec le Premier ministre Manuel Valls pour réajuster le plan de sauvetage de l'élevage. Nous allons discuter pour apporter des réponses supplémentaires", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Il a affirmé qu'"entre les crises sanitaires qui frappent les palmipèdes, les crises de marché qui touchent les secteurs du lait et du porc, un ajustement du plan sera bien sûr nécessaire", précisant que le secteur bovin, affecté par une centaine de cas de fièvre catarrhale ovine (FCO), sera également concerné.

A l'effondrement quasi généralisé des prix agricoles - lait, viande de porc et céréales - s'ajoutent les crises sanitaires qui frappent les élevages, comme les canards touchés par la grippe aviaire et les bovins par la fièvre catarrhale.

Les éleveurs d'oies et de canards de dix-huit départements sont ainsi sous le coup d'un gel de production pour plusieurs mois en raison de l'épizootie de grippe aviaire - une première en France.

M. Le Foll doit recevoir mardi les professionnels de la filière du foie gras pour caler avec eux les dispositions qui seront mises en œuvre: durée du "vide sanitaire" nécessaire à compter du 1er avril pour venir à bout de l'épizootie et mesures de compensation aux élevages.

Le même jour, le préfet de la région Bretagne recevra également les professionnels du porc.

- 'Le désarroi est tel' -

Par ailleurs, M. Le Foll a indiqué qu'il recevrait "dans les jours qui viennent" le président de la fédération des producteurs de lait (FNPL), Thierry Roquefeuil, qui a proposé mercredi à la filière (producteurs, industriels et distributeurs) la signature d'une charte qui permettrait de garantir les prix payés aux producteurs. Une initiative que le ministre a dit jeudi "soutenir entièrement".

Stéphane Le Foll a également affirmé qu'"aucun autre pays européen n'a adopté un plan de soutien équivalent à celui de la France".

Aucun détail n'a été donné concernant cet "ajustement", par exemple une éventuelle revalorisation du plan d'aide ou les nouvelles filières qu'il pourrait concerner.

Après les grandes crises et la mobilisation des éleveurs l'été dernier, plusieurs foyers de colère ont recommencé à se manifester, notamment dans l'ouest: jeudi, les forces de l'ordre ont délogé plusieurs dizaines d'éleveurs qui bloquaient avec leurs tracteurs l'axe principal de Rennes à Brest depuis la veille.

Les agriculteurs "ont le sentiment par moment qu’ils n’ont plus de ministre" et "ça fait plusieurs jours que les producteurs de porcs (…) attendent une expression forte, il a fallu attendre ce soir quand même pour que le ministre s’exprime et pour dire finalement +je n’ai pas vraiment les moyens de vous aider+, c’est un peu court quand même", a réagi le président de la FNSEA Xavier Beulin sur iTélé.

Jeudi matin, soit avant les déclarations de M. Le Foll, les Jeunes Agriculteurs, à la pointe de la mobilisation cet été, ont indiqué qu'ils n'entendaient cependant pas appeler à de nouvelles actions à grande échelle.

"Ce n'est pas en descendant dans la rue qu'on fera remonter les prix. Mais le désarroi est tel dans certains secteurs que les gens ont besoin d'exprimer leur ras le bol", a déclaré leur vice-président Stéphane Lecoq.

Source : AFP

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