Jérôme Sudriès, du vélo aux jeux vidéo

  • L’Aveyronnais a été champion du monde en octobre, en tant que sélectionneur de l’équipe de France.
    L’Aveyronnais a été champion du monde en octobre, en tant que sélectionneur de l’équipe de France. Repro CP
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Guillaume Verdu

Bozouls. Il rêvait de devenir cycliste professionnel, mais un genou récalcitrant en a décidé autrement. Le jeune homme de 27 ans gagne désormais sa vie en étant manager d’une équipe de jeux vidéo. 

Gagner sa vie grâce aux jeux vidéo. Quel adolescent n’a jamais rêvé de passer son temps derrière sa console ou son ordinateur, avec en plus la possibilité d’en faire son métier ? C’est ce qu’est en train de réaliser Jérôme Sudriès, spécialisé dans la saga Counter strike, jeu de tir à la première personne (FPS).

«Cela fait deux ans que j’en vis», confirme-t-il. À ceci près que le Bozoulais ne fait pas carrière en tant que joueur, mais en tant que manager. Et surtout, il n’a jamais imaginé travailler dans ce domaine. Dans sa jeunesse, l’Aveyronnais a toujours préféré le vélo aux jeux vidéo et se voyait devenir cycliste professionnel.

Mais après plusieurs années au Creps de Toulouse et des sélections en équipe de France junior, il a dû renoncer à ses rêves de petite reine et de Grande Boucle, en raison de blessures récurrentes à un genou.

«À la base, je n’étais pas adepte de jeux vidéo»

«C’est à ce moment que j’ai découvert les compétitions de jeux vidéo, poursuit-il. Un ami qui participait à des tournois de Counter strike m’a demandé des conseils au niveau de la préparation et de l’organisation. Cela m’a intéressé, car j’adore la compétition. Mais à la base, je n’étais pas vraiment adepte de jeux vidéo.»

Depuis, Jérôme Sudriès a fait son trou dans l’e-sport, nom donné à la pratique de jeux vidéo en compétition. L’équipe dont il s’occupe est considérée comme l’une des meilleures de la planète. Il est même l’actuel sélectionneur de l’équipe de France, avec qui il a été champion du monde en octobre. «Mais en e-sport, les compétitions des équipes nationales sont moins importantes que celles des clubs», nuance-t-il. 

Jusqu’à 9 heures d’entraînement par jour

Le quotidien du jeune homme de 27 ans, qui vit à Toulouse, s’articule autour des membres de son équipe. «Notre formation est en place depuis sept ans. Il y a cinq joueurs et moi, qui occupe à la fois le rôle de manager et de coach.»

«Mon rôle consiste à s’occuper de la gestion des entraînements collectifs, de la logistique, de la communication, de la recherche de sponsors... », énumère Jérôme Sudriès. Comme les sportifs de haut niveau, les adeptes de sport électronique ont besoin de s’entraîner. «Nous effectuons des séances collectives cinq jours par semaine, de 17 heures à 23 heures ou minuit. En plus de cela, chaque joueur s’entraîne individuellement, une à deux heures par jour.»

L’Aveyronnais a été champion du monde en octobre, en tant que sélectionneur de l’équipe de France.
L’Aveyronnais a été champion du monde en octobre, en tant que sélectionneur de l’équipe de France. Repro CP

«Nous ne pouvons pas nous projeter sur 10 ans»

S’il s’épanouit dans son métier, le Bozoulais ne pense pas l’exercer toute sa vie. «De toute façon, nous ne pouvons pas nous projeter sur 10 ans, prévient le diplômé en marketing et communication. Même si la discipline se développe, nous ne savons pas quelle est la durée de vie d’un jeu vidéo. Concernant Counter strike, la franchise existe depuis 15 ans, de nouvelles versions sortent régulièrement et offrent de nouvelles possibilités. Mais il arrive que des jeux soient dépassés plus rapidement. La carrière des joueurs s’arrête alors en même temps que celle du jeu.» Mais en attendant de passer à autre chose, Jérôme Sudriès n’est pas prêt de freiner son plaisir. 

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