Alert(es), au plus près des discriminations sexuelles

  • Quatre des membres du bureau de l’association aveyronnaise. Elle rassemble quelque 45 adhérents sur le département.
    Quatre des membres du bureau de l’association aveyronnaise. Elle rassemble quelque 45 adhérents sur le département. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Lola Cros

Société. L’association Alert(es) Aveyron, créée en pleine mobilisation pour le mariage pour tous en 2012, soutient les droits des «LGBT» au quotidien.

Sensibilisation, action, revendication et communauté. Pour définir Alert(es), ce sont les mots que ses membres mobilisent. Ceux-là même qui guident leur engagement depuis près de quatre ans. Créée en pleine polémique sur la réforme du mariage pour tous, qui avait débouché en France sur d’immenses cortèges «pro» et «anti» sur plusieurs semaines, Alert(es) rassemble des personnes «soucieuses de lutter contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et affective, ou à l’identité de genre ».

Dans le détail, Alert(es) signifie l’«Aveyron en lutte pour l’égalité et le respect de tous et toutes». Au quotidien, ils sont cinq membres à répondre au téléphone. Tour à tour, ils sont «de garde» téléphonique (sur le 07 81 61 88 28), réceptionnent les messages laissés sur le répondeur et s’engagent à répondre dans les 72 heures.

«Nous avons à faire à des anonymes qui se posent des questions sur l’homosexualité, qui sont victimes de discrimination ou ont envie de se confier, explique Amanda Pardue. Selon les cas, nous sommes formés pour répondre ou alors nous orientons les personnes vers des associations partenaires plus spécialisées, notamment pour les cadres juridiques.»

Écoute et revendication

Le reste du temps, les bénévoles s’activent à l’organisation d’événements de prévention. Durant «la semaine des fiertés» autour du 17 mai, jour de lutte contre l’homophobie, ou pendant le festival cinématographique «Des images aux mots».

Aussi, une randonnée est organisée tous les derniers dimanches du mois, deux apéritifs les deuxième mardis et derniers samedis du mois. Autant d’occasions d’ouvrir le débat et de toucher des publics différents. «Mais nous avons également un rôle plus politisé et engagé, à savoir porter des revendications», ajoute Michel Megnin, un membre.

Homoparentalité, droits des personnes transexuelles, ouverture du don du sang aux homosexuels : «Des sujets dont nous discutons régulièrement entre nous, et même au niveau national puisque nous avons récemment participé aux premiers «états généraux LGBT» à Avignon en octobre», ajoute Marie Puech.

«Le plus difficile, c’est de se rencontrer»

Et si beaucoup d’actions sont aujourd’hui menées autour de Rodez, Alert(es) lance un appel aux Aveyronnais désireux de porter des projets dans tout le département. «Il est faux de croire qu’il y a plus d’homophobie à la campagne, rebondit Amanda Pardue. Le plus difficile en milieu rural, c’est de se rencontrer. Inévitablement, nous nous sentons plus isolés en Aveyron qu’en agglomération. C’est aussi notre rôle.»

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