Rousset-Séguret : « On se connaît par cœur »

  • À l’entraînement depuis 2009, en couple depuis 2013, la trajectoire d’Anne-Lise Rousset et d’Adrien Séguret se vit à deux.
    À l’entraînement depuis 2009, en couple depuis 2013, la trajectoire d’Anne-Lise Rousset et d’Adrien Séguret se vit à deux. Jean-Louis Bories / Centre Presse
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Maxime Raynaud

Amour et sport. Cette équation, les traileurs Anne-Lise Rousset et Adrien Séguret la vivent au quotidien. Invités de la rédaction pour la Saint-Valentin, nous leur avons demandé de lever un (léger) voile sur une intimité forcément atypique.

Vous êtes-vous rencontrés sur une course?

Anne-Lise Rousset: Sur le Raid Nature 46, en novembre 2009.

Adrien Séguret: Mais il ne s’est rien passé! On s’est seulement rencontré...

A-L. R.: En fait, « Adri » était en recherche de féminines pour compléter son équipe de raid. Alors on en a discuté.

AS: Dès que je l’ai vu courir, pour moi elle était différente, dans sa foulée notamment. Alors j’ai cherché ses coordonnées sur internet, sans aucune arrière-pensée. Elle a intégré mon groupe d’entraînement et, jusqu’en 2013, nous sommes restés amis.

A-L. R.: Il me testait! (rires)

Adrien, vous entraînez Anne-Lise, tout en courant de votre côté. Comment organise-t-on une relation de couple à côté d’une démarche sportive?

AS: Déjà, j’ai essayé de ne jamais être comme un certain Lucas (Philippe, ex-entraîneur de la nageuse Laure Manaudou, réputé notamment pour sa sévérité, NDLR). Sinon, on n’aurait jamais été en couple (rires). Mais du coup, il me semble que c’est plus facile pour s’adapter. Par exemple, dès le lever, je sais dans quelle forme est Anne-Lise, ce que je vais pouvoir faire.

Mais le fait d’être en couple peut-il donner envie de moins en faire?

A-L. R.: Au contraire. C’est sûr, il y a des jours où je suis moins motivée mais je ne le cache pas.

Et l’entraîneur peut-il être tenté de moins pousser?

AS: Pas du tout! On fait la part des choses, on ne mélange pas.

A-L. R.: Non, ça n’interfère pas.

AS: Elle a beau faire du charme pour ne pas faire du vélo par exemple, ça ne tient pas 10 minutes (sourire).

Vous dites faire la part des choses. Comment s’y prend-on?

AS: Notre vie ne tourne pas qu’autour de la course. Bien sûr, c’est beaucoup à travers notre sport mais, au quotidien, on essaie de couper.

A-L. R.: On ne se prend pas la tête, surtout.

AS: La course, c’est ce qu’on aime mais on ne veut pas s’y abrutir.

Une mauvaise semaine, une blessure n’influence-t-elle pas la vie de couple?

AS: Pas la vie de couple non. Mais moi, les blessures peuvent m’impacter, au niveau humeur notamment.

A-L. R.: Ça nous chagrine tous les deux quand un ne peut pas. Ça influe forcément. Ce qu’on veut, c’est pouvoir s’entraîner ensemble. Alors dès qu’un doit rester à la maison, c’est frustrant.

À l’inverse, connaître l’état émotionnel, les réactions de l’autre doit être un avantage?

AS: Cela permet de mieux gérer l’autre, c’est évident. Par exemple, Anne-Lise n’est pas très portée sur l’aspect compétition donc elle va me décontracter avant une course. Alors que moi, je vais essayer de la pousser.

Que signifierait un changement d’entraîneur d’Anne-Lise?

AS : C’est divorce! (rires) Si c’était le cas, c’est qu’il y aurait une raison valable.

A-L. R.: Ah non! Ça ne marcherait pas, ou moins. Avec mon rythme actuel (elle est vétérinaire, NLDR), un entraîneur classique ne comprendrait pas. Il faut voir la vie à côté. «Adri» est le mieux placé. Et je ne me suis jamais posé la question.

Au quotidien, comment se passe la relation sportive?

AS: Mes autres sportifs, je leur envoie leur programme par mail. Anne-Lise, je lui mets sur le frigo (sourire) et je m’adapte toujours à son boulot. Lorsqu’elle rentre de sa journée, on évoque très vite l’entraînement puis on passe à autre chose.

Finalement Anne-Lise, vous disposez d’un coach 24h/24?

AR: Oui exactement, c’est du 100%. Avec mon travail, c’est obligatoire.

AS: Mais elle paye cher (rires). C’est du 100% oui mais on n’a pas besoin d’en parler beaucoup. On se connaît par cœur.

Pour vous, une Saint-Valentin serait donc un trail?

A-L. R.: Oui ou à la montagne mais je suis de garde ce dimanche alors même pour le repas...

Il est souvent évoqué le prétendu apport de relations sexuelles avant l’effort. Qu’en pensez-vous?

AS: (rires) Ça dépend des gens. Mais je ne crois pas que ça ait vraiment une influence. Il y a eu une légende qui a circulé mais hormis ne pas dormir de la nuit et être cramé le lendemain, je ne vois pas où peut être l’apport.

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