Anne-Lise Rousset, la «course de (sa) vie»

  • Après un peu plus de 8h30 de course, les nerfs ont lâché chez Anne-Lise Rousset, submergée par la fatigue, l’ambiance et une 2e place 
à laquelle elle n’osait pas rêver.
    Après un peu plus de 8h30 de course, les nerfs ont lâché chez Anne-Lise Rousset, submergée par la fatigue, l’ambiance et une 2e place à laquelle elle n’osait pas rêver. Gaetan Granger
Publié le
Maxime Raynaud

La traileuse aveyronnaise de 27 ans a accompli dimanche un exploit en décrochant la 2e place de la plus grande épreuve au monde d’ultramarathon, la Transvulcania.

Tout va très vite avec Anne-Lise Rousset. Hier, la Cantalienne «a remis (ses) bottes» et repris le cours normal de sa vie. Celle d’une vétérinaire de 27 ans qui sillonne l’Aveyron entre les vêlages et autres soins du quotidien. Trois jours plus tôt, pourtant, l’Aveyronnaise d’adoption a déboulé à la face du monde de l’ultramarathon. La faute à une 2e place (29e au scratch) qui vaut de l’or, décrochée au bout de 74 km de montagnes et de 8h 31’53” de dépassement de soi sur la plus grande course du monde, la Transvulcania, aux Canaries.

La faute ? Un peu, car Anne-Lise Rousset aime la discrétion. Et surtout pas le clinquant. Samedi, avant le grand départ de nuit, elle ne savait d’ailleurs pas trop où se mettre. Elle, la vice-championne de France de trail, 4e des Mondiaux par équipes, propulsée au milieu des plus grandes carnassières, les reines professionnelles du Team Salomon Anna Frost et Mira Rei notamment. «Elle tremblait au départ, raconte Adrien Séguret, entraîneur-compagnon-coéquipier contraint de s’arrêter, lui, au 42e kilomètre à cause de son genou. Elle était gênée. Elle m’a dit: “Je me sens comme un marque-page au milieu d’un magazine de trail international!”»

Un chrono 2014 amélioré de... 40 minutes !

Ces stars, même un brin gênée, elle les doublera finalement une à une, sauf la vainqueur suédoise Ida Nilsson (8h 14’18”). Ce week-end, en Espagne, Anne-Lise Rousset était tout simplement bien dans ses baskets.

«Ça a été dur bien sûr, glisse-t-elle, encore sur son petit nuage. Mais les sensations étaient super bonnes. Même dans la descente finale, qui avait été un supplice en 2014 et que j’ai faite cette fois avec Clément Barret, je me suis sentie bien.»

La preuve de cette forme réside dans son chrono, amélioré de... 40 minutes par rapport à la 5e place de 2014 ! La progression est fulgurante. Au point de faire craquer la jeune femme au passage de la ligne et d’une ambiance «digne d’un Tour de France ! À l’arrivée, avec la fatigue, c’est une telle émotion... Jamais je n’aurais pensé à un tel résultat.»

Adrien Séguret : «Elle peut rêver de tout»

C’était «la course de (sa) vie», a-t-elle écrit sur sa page Facebook, confiant ensuite que «des portes vont s’ouvrir grâce à ce résultat». Dimanche, elle a déjà eu les honneurs de la presse spécialisée américaine (irunfar.com). Mais Adrien Séguret en est persuadé : le plus beau est encore à venir.

«Elle n’a pas atteint ses limites, juge l’entraîneur. Tous les mois, elle franchit un cap, notamment parce qu’elle développe son esprit de compétition.» De quoi repousser d’autres barrières. Comme celle des Mondiaux, le 29 octobre prochain, près de Braga (Portugal). «Elle ne le dira pas, sourit Séguret, mais elle peut rêver de tout.» Tout va tellement vite avec Anne-Lise Rousset.

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