Efforts tous azimuts avant l'entrée en vigueur de la trêve en Syrie

  • Un convoi d'aide humanitaire à son arrivée le 23 février 2016 à Kafra Batna localité rebelle de la périphérie de Damas assiégée par le régime
    Un convoi d'aide humanitaire à son arrivée le 23 février 2016 à Kafra Batna localité rebelle de la périphérie de Damas assiégée par le régime AFP - AMER ALMOHIBANY
  • Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé un cessez-le-feu en Syrie qui prendra effet à partir du 27 février
    Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé un cessez-le-feu en Syrie qui prendra effet à partir du 27 février AFP - Adrian Leung/John Saeki, Kun TIAN
  • L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura à Genève, le 25 février 2016
    L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura à Genève, le 25 février 2016 UNITED NATIONS/AFP - Jean-Marc FERRE
  • Des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) près de la ville de Al-Hol, dans la province de Hasakeh, le 7 novembre 2015
    Des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) près de la ville de Al-Hol, dans la province de Hasakeh, le 7 novembre 2015 AFP - DELIL SOULEIMAN
  • Des sauveteurs cherchent sous les décombres des survivants dans le quartier de al-Kalasa, proche de Alep après un raid aérien contre les rebelles, le 4 février 2016
    Des sauveteurs cherchent sous les décombres des survivants dans le quartier de al-Kalasa, proche de Alep après un raid aérien contre les rebelles, le 4 février 2016 AFP/Archives - THAER MOHAMMED
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Centre Presse Aveyron

Russes et Américains se préparent à définir les modalités d'application du cessez-le feu en Syrie vendredi, une journée jugée "cruciale" par l'ONU à la veille de l'entrée en vigueur de cette trêve, qui serait la première du genre en cinq ans de guerre.

Le régime de Bachar al-Assad, l'opposition ainsi que les forces kurdes ont annoncé qu'ils respecteraient le cessez-le-feu, parrainé par les Etats-Unis et la Russie, et censé commencer samedi à 00H00 locale (vendredi 22H00 GMT), alors que des doutes subsistent sur son application.

Sont tenus par la trêve les forces du régime de Bachar al-Assad et les rebelles mais ceux-ci sont très affaiblis par la montée en puissance des groupes jihadistes et ne contrôlent plus qu'une partie minime du territoire, notamment près de Damas.

Les organisations jihadistes rivales du groupe Etat islamique (EI) et du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, qui occupent une grande partie du pays, sont exclus de l'accord de trêve et resteront par conséquent la cible du régime, des frappes aériennes de son allié russe et des raids de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Les modalités du cessez-le-feu qui s'annoncent très complexes sur le terrain seront examinées vendredi après-midi à Genève par une "task force" regroupant les représentants des 17 membres du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) et dirigée par Washington et Moscou.

- Une résolution à l'ONU -

Ensuite, l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, aura à 20H00 GMT une réunion par vidéo avec le Conseil de sécurité après laquelle il décidera si les conditions sont remplies pour une éventuelle relance des discussions intersyriennes à Genève après l'échec de janvier.

"Demain (vendredi) sera un jour très important, je dirais même crucial", a déclaré M. de Mistura.

Des diplomates à l'ONU ont affirmé que les membres du Conseil de sécurité discutaient d'un projet de résolution qui entérinerait l'accord de trêve, et qu'ils espéraient pouvoir l'adopter vendredi.

Dans ce conflit qui a fait plus de 270.000 morts et déplacé plus de la moitié de la population syrienne, la Russie et l'Iran soutiennent le régime Assad alors que les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la Turquie notamment appuient les rebelles.

Alliée des Etats-Unis dans la guerre anti-EI, la principale milice kurde syrienne des Unités de protection de peuple kurde (YPG) a annoncé qu'elle respecterait la trêve tout en se réservant le droit de "riposter" en cas d'attaque.

Mais la Turquie est en profond désaccord avec son allié américain au sujet des YPG qu'elle considère comme "terroriste" et qu'elle bombarde depuis une dizaine de jours. Elle a estimé d'ailleurs que l'accord de cessez-le-feu n'était "pas contraignant" pour elle.

Alors que la guerre anti-EI va se poursuivre, des avions de combat saoudiens venant participer à la campagne de frappes contre les jihadistes devraient arriver jeudi ou vendredi en Turquie.

- Obama prudent -

Sur le terrain, les violences font toujours rage dans plusieurs régions notamment dans la province d'Alep (nord) où l'armée appuyée par l'aviation russe a repris à l'EI Khanasser, une localité stratégique près de la ville d'Alep.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 20 jihadistes ont été tués dans les raids russes lors de la prise de cette localité.

Fort de ses succès forgés avec l'aide de la Russie, le régime a souligné, en acceptant la trêve, qu'il poursuivrait ses "opérations militaires pour lutter contre Daech (acronyme en arabe de l'EI), Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés".

Les rebelles craignent que Damas et son allié russe ne profitent de cette exclusion pour frapper les régions où ils sont alliés avec le Front Al-Nosra, notamment à Alep.

"Nous sommes très prudents pour ne pas créer des attentes trop fortes", a déclaré mercredi le président américain Barack Obama, alors qu'un cessez-le-feu censé entrer en vigueur vendredi dernier avait été ignoré.

Son secrétaire d'Etat John Kerry a affirmé de son côté que les Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime iranien, étaient en train de se retirer de Syrie, tout en continuant à convoyer des armes.

L'Iran, allié de Damas, n'envoie officiellement pas de soldats en Syrie mais seulement des "conseillers" membres des Gardiens de la Révolution.

Alors que la situation humanitaire est catastrophique, avec notamment 500.000 personnes assiégées à travers le pays, l'ONU a annoncé que son premier largage aérien d'aide humanitaire sur Deir Ezzor (est) -assiégée par l'EI- avait été un échec, des aides ayant notamment manqué leur cible.

Source : AFP

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