Dominique Dardé, ça a toujours été son choix

  • Après le titre mondial en 1985, la télévision fait les yeux doux à l’Aveyronnaise : Denisot, Dechavanne -« avec un Serge Gainsbourg en bon état et limite correct », se souvient-elle dans un rire-, les vedettes du petit écran se l’arrachent. Mais c’est surtout avec Michel Drucker qu’elle «se lie d’amitié ». Après Champs Élysées, elle participera ainsi à Stars 90.
    Après le titre mondial en 1985, la télévision fait les yeux doux à l’Aveyronnaise : Denisot, Dechavanne -« avec un Serge Gainsbourg en bon état et limite correct », se souvient-elle dans un rire-, les vedettes du petit écran se l’arrachent. Mais c’est surtout avec Michel Drucker qu’elle «se lie d’amitié ». Après Champs Élysées, elle participera ainsi à Stars 90. Repro CP
  • À 62 ans, «Domi» continue de s’entraîner tous les jours. «Un peu, pour la forme», dit-elle.
    À 62 ans, «Domi» continue de s’entraîner tous les jours. «Un peu, pour la forme», dit-elle. Repro CP
  • Le concours Miss Olympia 1988. «C’est le plus haut niveau, nos JO», décrit la Ruthénoise (au centre). Cette année-là,
au Madison Square Garden de New York-excusez du peu-, elle finit 9e. «Les Européennes, on ne pouvait pas gagner», souffle-t-elle.
    Le concours Miss Olympia 1988. «C’est le plus haut niveau, nos JO», décrit la Ruthénoise (au centre). Cette année-là, au Madison Square Garden de New York-excusez du peu-, elle finit 9e. «Les Européennes, on ne pouvait pas gagner», souffle-t-elle. Repro CP
  • La plastique de Dominique Dardé lui a valu 
les lumières du cinéma : deux projets, dont un dans lequel elle devait incarner une «Rambo» au féminin. Mais un seul film ne verra réellement le jour. Ce fut «Une beauté fatale» , téléfilm policier de Stéphane Kurc dans lequel elle tourna avec son mari. La plastique de Dominique Dardé lui a valu 
les lumières du cinéma : deux projets, dont un dans lequel elle devait incarner une «Rambo» au féminin. Mais un seul film ne verra réellement le jour. Ce fut «Une beauté fatale» , téléfilm policier de Stéphane Kurc dans lequel elle tourna avec son mari.
    La plastique de Dominique Dardé lui a valu les lumières du cinéma : deux projets, dont un dans lequel elle devait incarner une «Rambo» au féminin. Mais un seul film ne verra réellement le jour. Ce fut «Une beauté fatale» , téléfilm policier de Stéphane Kurc dans lequel elle tourna avec son mari. Repro CP
Publié le
Centre Presse Aveyron

Véritable personnage, la Ruthénoise de 62 ans était l’invitée de l’émission «C’est mon choix», mardi, à l’occasion de la journée de la femme. Un retour au premier plan, comme un rappel de la carrière de celle qui fut une star du body-building dans les années 80 malgré des à-côtés qu’elle a toujours assumés.

Au 48, rue Raynal, le temps s’est figé. Pas de néon criard, de grande pancarte tape-à-l’œil. Dans la petite rue ruthénoise, au rez-de-chaussée d’un immeuble, collé au local de la CGT, le Global gym center est à l’image de ses propriétaires. Tout en discrétion.

«Depuis 35 ans», se félicite Jacques dit «Jacky» Lecocq. Au mur, sur le lambris, les photos ont un peu vieilli. Mais comme les nombreuses coupes et médailles en haut de l’escalier menant aux appareils de musculation, elles rappellent toutes la même chose : le passé glorieux de la maîtresse de maison, Dominique Dardé, reine du body-building mondial dans les années 80, devenue championne du monde amateur (+57 kg) en 1985 avant d’être Miss Univers 87 de son sport. 

Le palmarès, agrémenté de cinq ans de professionnalisme, est immense. Mais pour les moins de 20 ans, hormis les jeunes adhérents du lieu, ce nom ne dit pas grand-chose. Mardi, il a pourtant résonné une nouvelle fois dans le poste. Ce n’était plus les grandes heures, celles de Michel Drucker ou Mireille Dumas, des autographes, d’«une véritable folie médiatique». Et plus de vingt ans plus tard, «Domi» «ne (s’est) pas aimée», face à Évelyne Thomas, animatrice de «C’est mon choix».

Le concours Miss Olympia 1988. «C’est le plus haut niveau, nos JO», décrit la Ruthénoise (au centre). Cette année-là,
au Madison Square Garden de New York-excusez du peu-, elle finit 9e. «Les Européennes, on ne pouvait pas gagner», souffle-t-elle.
Le concours Miss Olympia 1988. «C’est le plus haut niveau, nos JO», décrit la Ruthénoise (au centre). Cette année-là, au Madison Square Garden de New York-excusez du peu-, elle finit 9e. «Les Européennes, on ne pouvait pas gagner», souffle-t-elle. Repro CP

En cette journée du droit de la femme, l’émission phare de Chérie 25 avait décidé de faire la part belle à celles qui ont décidé de se muscler. «Moi, j’avais tourné la page. Les larmes me sont montées qu’on s’intéresse à nouveau à moi. Mais je voulais montrer qu’on peut avoir fait du haut niveau et ne pas être pourrie à 62 ans !» 

Carré blanc parfait, maquillage de rigueur, malgré le peu de temps qui lui a été accordé, Dominique Dardé a largement relevé ce défi personnel. Celui aussi de montrer encore que l’on peut s’accepter et faire accepter cette différence. Loin des manifestations de dégoût ou même de violence qu’elle a longtemps encaissées.

«Vers 1984, lorsque j’ai commencé à vraiment prendre du volume, il y avait des regards méchants, voire agressifs. J’entendais des choses, du genre “mais c’est un travelo”, raconte, derrière son comptoir, la fringante sexagénaire avec son petit air de Mireille Darc. 

Pourtant, on ne fait de mal à personne... Je disais souvent que le regard des autres était semblable à celui que subissent les handicapés. Mais je me suis mis à expliquer aux gens, à leur dire que je faisais ça pour le sport.»

Études de médecine arrêtées, maternité mise de côté

C’était un choix. Ça l’a toujours été. Comme lorsqu’elle s’est jetée corps et âme dans une discipline alors en plein boom, dans le sillage du futur Terminator, Arnold Schwarzenegger. Mais au départ, en 1980, c’était un hasard. Un entraînement à la MJC avec son mari Jacky, karatéka 2e dan, un premier contact avec les haltères et, tout de suite, cette «sensation agréable».

À 26 ans, la touche-à-tout, passée par le saut en hauteur, le handball, le volley, le basket, vit sa révolution. Fille de docteur, elle en abandonne ses études de médecine en 2e année. Pas empêchée par sa famille, encouragée par son époux, elle enchaîne les séances: jusqu’à 6 heures par jour, quasiment «52 tonnes quotidiennes» de fonte soulevée, se souvient Jacky.

Après le titre mondial en 1985, la télévision fait les yeux doux à l’Aveyronnaise : Denisot, Dechavanne -« avec un Serge Gainsbourg en bon état et limite correct », se souvient-elle dans un rire-, les vedettes du petit écran se l’arrachent. Mais c’est surtout avec Michel Drucker qu’elle «se lie d’amitié ». Après Champs Élysées, elle participera ainsi à Stars 90.
Après le titre mondial en 1985, la télévision fait les yeux doux à l’Aveyronnaise : Denisot, Dechavanne -« avec un Serge Gainsbourg en bon état et limite correct », se souvient-elle dans un rire-, les vedettes du petit écran se l’arrachent. Mais c’est surtout avec Michel Drucker qu’elle «se lie d’amitié ». Après Champs Élysées, elle participera ainsi à Stars 90. Repro CP

«C’est elle qui s’est faite, souffle-t-il. C’est une telle volonté. Mais toujours avec le sourire. Même quand je m’empiffrais de foie gras à côté et qu’elle était au régime toute l’année! Mais un jour, elle m’a dit: “Si je commence, je vais au bout”.» Elle y est allée, remportant son premier titre national lors de sa première année de compétition, en 1980. Europe, monde, Olympia (l’équivalent des JO), 1re Européenne à battre les Américaines, une foule d’autres suivra. Qu’importe les sacrifices et les moqueries.

Aujourd’hui, «Domi» s’est bien rattrapée sur la nourriture, dit-elle. En pleine ascension, elle a aussi renoncé à la maternité. Elle le regrette à présent. Mais c’était son choix. Les galas à Las Vegas, les shows pour des grands constructeurs automobiles à Cannes, la photo dans le Guiness book des records à côté de «Schwarzy», le cinéma, elle a préféré tout prendre du culturisme. «Tout en restant féminine, toujours», insiste-t-elle, trapèzes encore saillants.

«On voyait des barbes apparaître sur les visages...»

Mais les mauvais côtés, il fallait bien qu’ils lui reviennent en plein visage. Ce fut «le dopage et la chirurgie esthétique», deux fléaux qui ont miné et mineraient toujours son sport, d’après elle. «Domi», qui revendique haut et fort sa «propreté», est bien placée pour en parler. Elle l’a vu de très près. «C’était en 1988, après un gala aux États-Unis, raconte-t-elle à toute vitesse, rattrapée par ses souvenirs. Nous étions toutes les filles dans le bus pour aller au restaurant et, d’un coup, Jacky me dit de regarder: on voyait des barbes apparaître sur les visages. C’était impressionnant. Et les voix...»

«Choquée», irritée d’être souvent la seule -car Européenne- à être contrôlée, elle arrêtera sa carrière deux ans plus tard, en 1990. Elle fera même d’un combat contre le dopage une réalité au quotidien, avec les athlètes qu’elle préparera, ou avec des médecins. Ainsi va Dominique Dardé. Toujours déterminée, portée par une force que ses seuls muscles, même couverts d’huile de plage et bandés à leur maximum, ne laissaient pas paraître. C’est avec cette «volonté» chère à Jacky qu’elle sillonnera le monde jusqu’à ses 51 ans pour se produire en spectacle.

Une manière aussi de vivre enfin d’un sport où, même à son apogée, «(elle n’a) rien gagné, sauf les coupes», dit-elle. Aujourd’hui, les trophées sont la mémoire de ce passé glorieux au Global gym center. Entre deux balades avec son chien Baloo, «Domi», elle, accepte le temps qui passe et conseille les jeunes. Une autre vie mais toujours un choix. 

La plastique de Dominique Dardé lui a valu 
les lumières du cinéma : deux projets, dont un dans lequel elle devait incarner une «Rambo» au féminin. Mais un seul film ne verra réellement le jour. Ce fut «Une beauté fatale» , téléfilm policier de Stéphane Kurc dans lequel elle tourna avec son mari.
La plastique de Dominique Dardé lui a valu les lumières du cinéma : deux projets, dont un dans lequel elle devait incarner une «Rambo» au féminin. Mais un seul film ne verra réellement le jour. Ce fut «Une beauté fatale» , téléfilm policier de Stéphane Kurc dans lequel elle tourna avec son mari. Repro CP

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