Rugby : Rodez - Agde, duo piquant en 5 dates

  • Ici l'ancien coach de Rodez, Furet, et son homologue agathois Millet, en 2012.
    Ici l'ancien coach de Rodez, Furet, et son homologue agathois Millet, en 2012. Centre Presse
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Mathieu Roualdés

Fédérale 1. Si les Ruthénois et Aveyronnais ont pignon sur rue du côté d’Agde et de son port, les rencontres de rugby entre les deux villes donnent lieu à de sacrés affrontements depuis plusieurs années. Retour sur une rivalité entretenue par des petites phrases et autres « piques » avant de se retrouver demain à Paul-Lignon (15h30).

  • 29 mai 2011: «Ces 4000 enc... »

Stade Paul-Lignon. Au milieu de ses troupes, devant les caméras de L’Équipe TV, l’entraîneur d’Agde se lâche. Quelques minutes auparavant, son équipe vient d’être éliminée en 8e de finale de Fédérale 2 après un drop miraculeux de Julien Carrié dans les arrêts de jeu. Score final: 11-10 (17-17 à l’aller). Agde, loin d’être favori dans l’affrontement, est passé à deux doigts de l’exploit. Et son entraîneur tient à féliciter les siens de tout son cœur. "Vous m’avez fait ban... devant ces 4000 enc...", déclare-t-il. Les caméras et micros de L’ÉquipeTV, suivant la rencontre pour un reportage sur la Fédérale 2, n’en loupent pas un morceau et les images tournent en boucle. À Rodez, on est scandalisé. L’insulte passe mal. Et elle lance la rivalité entre Rodez et Agde.

  • 27 mai 2012: « Mon seul regret est de ne pas avoir pu l’attraper»

Dimanche 27 mai 2012, à Mazamet. Rodez et Agde ont, chacun de leur côté, composté leur billet pour la Fédérale 1. Ils se retrouvent en quart de finale pour un match couperet. Cette fois, Agde est annoncé comme le grand favori. Mais Rodez s’en sort encore miraculeusement grâce à une pénalité de Jérôme Accorsi, à plus de 55 mètres des perches, dans les arrêts de jeu! La rencontre, elle, a été émaillée de nombreuses bagarres dont une monumentale «générale» avant la pause. La tension est très forte. Et quand Rodez s’impose, le président Philippe Laüt court sur la pelouse pour fêter le succès avec les siens. Démonstratif comme à son habitude, il est notamment pris à parti par les supporters agathois. Quelques minutes après cela, Jean-Michel Millet, toujours, dira: "Mon seul regret du jour est de ne pas avoir pu l’attraper! La défaite, je m’en fiche. Ce type a le don d’énerver tout le monde". Ambiance, ambiance.

  • 27 mai 2012: «Les aigles sont restés bloqués à Rocamadour»

Ce même jour, alors que la tension est retombée, le héros du match, Jérôme Accorsi, s’approche du micro de Radio Temps Rodez. Là, il y va de sa petite « pique »: "On nous avait annoncé les Agathois comme des aigles. Finalement, ils ont dû rester bloqués sur le rocher de Rocamadour car je n’en ai pas vu un sur la pelouse". Encore une fois, le son fera le tour des forums et réseaux sociaux nourrissant encore un peu plus la rivalité entre les deux formations. Accorsi expliquera plus tard avoir déclaré cela en réponse aux nombreux appels de ses adversaires, notamment en pleine nuit, dans la semaine précédant la rencontre...

  • 13 octobre 2012 : « Ici, on n’a pas l’habitude d’être du gibier!»

Quelques mois après s’être affrontés en phases finales, Rodez et Agde se retrouvent reversés dans la même poule pour leur première saison en Fédérale 1. Le match aller, dans l’Hérault, sent la poudre. L’entraîneur local, Jean-Michel Millet, a de la mémoire. Il promet aux Ruthénois une réception en bonne et due forme: "Les aigles seront sur le terrain aujourd’hui, vous allez voir! Sachez bien qu’on n’est plus bloqué sur le rocher de Rocamadour... Ici, on n’a pas l’habitude d’être du gibier". Le duel, le lendemain, promet.

  • 14 octobre 2012: «Il n’y a que des fêlés ici»

Patrick Furet, entraîneur de Rodez, n’en revient pas. Pourtant, l’homme a l’habitude des duels tendus. Mais ce qu’il vient de voir ce 14 octobre 2012 sur la pelouse du stade Michel-Millet dépasse l’entendement. "Je n’ai jamais vu ça!", dit-il. Effectivement, Agde a tenu ses promesses. Et a offert à Rodez une réception en bonne et due forme. Des bagarres aux quatre coins du terrain, en tribunes entre supporters des deux camps et durant la rencontre, Patrick Furet est pris à parti "comme jamais". Alors qu’une générale éclate à la 20e minute, le coach tente de séparer tout son monde. Bien mal lui en a pris. Son homologue, Jean-Michel Millet, lui saute dessus. Les supporters locaux n’en demandaient pas tant et débarquent nombreux derrière le banc ruthénois. Derrière les grilles, les insultes et les crachats pleuvent... Jean-Michel Millet s’excusera auprès du coach ruthénois plus tard. Mais le club est, lui, invité à vite regagner l’Aveyron, sans passer par la case réception, après la rencontre (défaite 37-35 dans les arrêts de jeu). "Il n’y a vraiment que des fêlés ici", dira un membre du staff ruthénois. Ce jour-là, la rivalité entre les deux formations a atteint son paroxysme. Lors du retour, Rodez s’imposera facilement et se maintiendra in extremis. Agde, lui, descendra.

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