Auprès des jeunes, l’artisanat reprend des couleurs

Ils arrivent motivés, un métier et un projet bien précis dans la tête. Souvent, avant même de découvrir le campus de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Aveyron (CMA), les jeunes apprentis ont trouvé une entreprise pour suivre leur cursus en alternance.

C’est à ce profil d’élèves qu’a, depuis cinq ans, affaire l’encadrement de la chambre de métiers. Après un «coup de mou» relatif à la crise économique, qui a dissuadé plus d’une entreprise de prendre des apprentis, l’établissement voit les effectifs de ses rangs repartir à la hausse. Actuellement, ils sont 850 apprentis à alterner entre une semaine de formation par mois sur le campus ruthénois et trois semaines en entreprise. Ils y apprennent 24 métiers et entendent décrocher l’un des 35 diplômes préparés. Des métiers de bouche aux métiers du bâtiment et du bois, en passant par la coiffure, l’esthétique, la vente et l’automobile.

Deux nouvelles formations seront d’ailleurs proposées à la rentrée: glacier fabricant et monteur en installation du génie climatique et sanitaire. Sur le campus et dans les ateliers techniques, se croisent jeunes et moins jeunes. Car la chambre accueille aussi des artisans en reconversion. «Des personnes qui reviennent à leur premier rêve ou à leur passion après une première carrière», sourit une encadrante qui se félicite de l’émulation créée par ce partage intergénérationnel.

Valorisation médiatique

«En 2015, nous sommes parvenus à stopper l’hémorragie, glisse-t-on du côté de la chambre consulaire. On peut l’expliquer de plusieurs façons: les différentes campagnes de valorisation de l’artisanat, mais également toutes ces émissions de télévision qui mettent en avant les métiers de l’artisanat: la cuisine, la pâtisserie, la coiffure, etc.» Et d’ajouter: «Aussi, l’artisanat s’inscrit dans la tendance du “consommer local” et des circuits courts. On revient au concret, à l’humain.»

Fière des équipements de grande qualité de son campus, la présidente de la CMA Christine Sahuet a également tenu à insister sur le taux d’insertion de ses jeunes pousses.«Un jeune qui rentre à 15 ans chez nous, en ressort à 20 ans avec trois diplômes, 5 ans d’expérience en milieu professionnel et 80% de chance de trouver un emploi directement en sortant.» Des chiffres qui, hier, avaient de quoi rassurer plus d’un parent.

Les portes ouvertes ont, samedi, été le théâtre des sélections départementales pour les concours des meilleurs apprentis de France. Dans chaque corps de métier, plusieurs apprentis concouraient sous les yeux experts de jurés.