En Argentine, Obama veut écrire un nouveau chapitre de réconciliation

  • Barack Obama, son épouse Michelle (g) et leurs filles Sasha et Malia (derrière eux) à l'aéroport international Ministro-Pistarini à Ezeiza, près de Buenos Aires, le 23 mars 2016
    Barack Obama, son épouse Michelle (g) et leurs filles Sasha et Malia (derrière eux) à l'aéroport international Ministro-Pistarini à Ezeiza, près de Buenos Aires, le 23 mars 2016 AFP - JUAN MABROMATA
  • Obama visite l'Amérique Latine
    Obama visite l'Amérique Latine AFP - Gustavo IZUS, Nicolas RAMALLO
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le président américain Barack Obama a rencontré mercredi à Buenos Aires le nouveau président de centre-droit Mauricio Macri pour tisser une nouvelle relation entre les Etats-Unis et l'Argentine, après douze ans de discorde.

Barack Obama est arrivé vers 11h00 (14h00 GMT) au palais présidentiel sur la Plaza de Mayo, pour un entretien avec son homologue argentin et la signature d'accords bilatéraux en matière de sécurité, de lutte contre le blanchiment d'argent, de commerce et d'investissements.

Les deux hommes donneront une conférence de presse commune vers 13h00 locales (16h00 GMT).

C'est la première fois qu'un président des Etats-Unis se rend en visite officielle en Argentine depuis celle de Bill Clinton, en 1997.

Washington compte sur le gouvernement de Mauricio Macri pour étendre son influence en Argentine, troisième économie d'Amérique latine, mais aussi dans une région où les gouvernements hostiles aux Etats-Unis sont en perte de vitesse.

En 2005, George Bush avait participé à un Sommet des Amériques dans la station balnéaire de Mar del Plata, qui avait enterré un projet de zone de libre-échange continentale et altéré la relation entre les deux pays.

Washington voit d'un bon oeil l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, ancien président du club de football de Boca Juniors et ex-maire de Buenos Aires, qui, aussitôt à la tête du pays, a engagé des réformes économiques applaudies par les milieux économiques.

Dans un entretien récent à la chaîne de télévision CNN, M. Obama a cité l'Argentine comme "un bon exemple de changement" et décrit Mauricio Macri comme "un président qui regarde vers l'avenir", critiquant en revanche "les politiques anti nord-américaines" de ses prédécesseurs.

Les présidents de gauche Nestor et Cristina Kirchner, aux affaires de 2003 à 2015, avaient rompu avec l'étroite relation Washington-Buenos Aires. D'après le quotidien économique argentin El Cronista, le commerce bilatéral a chuté en 12 ans à son plus bas niveau depuis huit décennies.

La date de la visite de M. Obama a soulevé une polémique à Buenos Aires alors que l'Argentine commémore le début il y a 40 ans d'une sanglante dictature, mais l'acceptation d'une revendication ancienne - la levée du secret-défense sur des archives de l'armée et de la CIA - semble avoir désamorcé les tensions.

Le Vatican a emboité le pas à Washington en annonçant mardi que l'Eglise allait faire de même, prochainement. Le travail de recensement des archives "pourrait être achevé dans les prochains mois", "après, il faudra étudier les temps et les conditions" pour la consultation de ces archives, a précisé le porte-parole du Saint-Siège Federico Lombardi.

- Hommage aux victimes de la dictature -

Le président américain doit se rendre jeudi au Parc de la Mémoire. C'est la première fois qu'un président des Etats-Unis rendra hommage aux victimes de la dictature, qui a fait des milliers de morts et disparus de 1976 à 1983.

Un geste réclamé par le président argentin Mauricio Macri et par les Mères et Grands-Mères de la Place de Mai, symboles de la lutte contre la dictature.

A l'époque de la Guerre froide entre les Etats-Unis et l'Union soviétique, Washington avait appuyé les dictatures militaires d'Amérique latine, notamment la junte argentine, au nom de la lutte contre le communisme.

Après avoir lancé à Cuba un appel à la démocratie et à la fin de l'embargo, Barack Obama veut sceller la réconciliation avec l'Argentine. Pour sa part, Mauricio Macri veut renforcer la relation avec la première puissance mondiale pour attirer des investissements et assurer des débouchés aux exportations argentines.

Ces derniers mois, le gouvernement argentin a levé le contrôle des changes, les restrictions aux importations et permet désormais aux entreprises étrangères de rapatrier leurs bénéfices. Le vieux conflit sur la dette datant de la crise économique de 2001 est même en voie de règlement.

Les agences de notation ont aussitôt relevé la note de l'Argentine. Le défi est désormais de faire baisser l'inflation annuelle de 30% et de relancer une économie au bord de la récession.

Des organisations d'extrême gauche ont appelé à manifester en fin d'après-midi près de l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires contre la venue de M. Obama et des slogans anti-américains fusaient aux abords du passage du convoi présidentiel.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?