Le chômage atteint un nouveau record en France

  • La ministre du Travail Myriam El Khomri dans une agence de Pôle emploi, le 24 février 2016 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)
    La ministre du Travail Myriam El Khomri dans une agence de Pôle emploi, le 24 février 2016 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Des manifestants contre la loi Travail, à Toulouse le 24 mars  2016
    Des manifestants contre la loi Travail, à Toulouse le 24 mars 2016 AFP - ERIC CABANIS
  • Le président François Hollande, le 24 mars 2016 à Paris Le président François Hollande, le 24 mars 2016 à Paris
    Le président François Hollande, le 24 mars 2016 à Paris AFP - THOMAS SAMSON
  • Forte hausse du chômage
    Forte hausse du chômage AFP - AFP
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Centre Presse Aveyron

Le chômage est reparti à la hausse en février pour atteindre 3,59 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité, soit une augmentation de 1,1% en un mois: une douche froide pour le gouvernement après la nette baisse enregistrée le mois précédent.

Ironie du calendrier, ces chiffres tombent le jour de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi travail, une réforme que l'exécutif présente comme une réponse au chômage de masse.

En février, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a fortement augmenté, avec 38.400 nouveaux inscrits en métropole.

Cette hausse brutale efface largement une baisse importante d'inscrits enregistrée en janvier par Pôle emploi: 27.900 personnes de moins que fin décembre 2015. Mais les services statistiques avaient alors évoqué des événements "inhabituels et inexpliqués" qui rendaient l'interprétation de la baisse difficile.

Le bond enregistré en février, le plus fort depuis septembre 2013, s'explique "en grande partie" par le passage en catégorie A (sans aucune activité) de personnes inscrites en catégories B et C (avec activité) "les mois précédents", analyse la ministre de l'Emploi Myriam El Khomri dans un communiqué.

Avec les demandeurs d'emploi ayant exercé une petite activité, Pôle emploi recensait fin février 5,46 millions d'inscrits (+3.100) en métropole et 5,77 millions en incluant l'outre-mer, soit une hausse sur trois mois de 0,3%.

La hausse est plus spectaculaire sur un an: 3,7% en métropole et 3,6% en France entière.

Par rapport à janvier, les chiffres sont mauvais aussi bien en ce qui concerne les jeunes de moins de 25 ans (+0,5% en catégorie A) que les seniors (+0,9%).

Pour les chômeurs de longue durée, la hausse, petite activité comprise, est de +0,3% sur un mois mais surtout +8,5% sur un an.

- "échec continu" -

Ces mauvais chiffres qui font suite à "de très fortes variations d'un mois à l'autre", "invitent à intensifier l'action" du gouvernement, a commenté Mme El Khomri depuis Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Depuis juin 2012, le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 647.400 en métropole. Mais l'année 2015 avait donné des signes d'amélioration : le chômage a connu sa plus faible hausse depuis 2010 et l'économie a créé plus de 82.000 emplois marchands, après en avoir détruit pendant trois ans.

Et malgré un climat mondial morose, la croissance française devrait retrouver du tonus en 2016, selon l'Insee qui table sur un taux de croissance de 0,4% au premier et au deuxième trimestre, grâce à un rebond de la consommation, des investissements soutenus et des exportations dynamiques.

Mais en attendant, il n'y a pas encore "suffisamment d'emplois pour enclencher la mécanique de baisse du chômage", relève Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

François Hollande l'a répété: l'inversion de la courbe du chômage, qu'il promettait avant fin 2013, déterminera sa candidature à un second mandat en 2017.

Jeudi, les Républicains ont fustigé "le désastre en matière d'emploi", les chiffres de février confirmant "l'échec continu" du président.

Le chef de l'État a décrété en début d'année "l'état d'urgence" contre le chômage en annonçant un vaste plan de formation pour 500.000 chômeurs supplémentaires et une nouvelle prime à l'embauche pour les TPE-PME.

L'exécutif s'est lancé dans une ultime réforme du droit du travail, avec un impact espéré sur l'emploi mais à plus long terme. Objectif: permettre aux entreprises de mieux s'adapter aux aléas de l'activité économique via des assouplissements accrus du temps de travail, et encourager l'embauche en CDI plutôt qu'en CDD.

Le projet est contesté par une partie des syndicats et des organisations de jeunes: ils étaient encore des milliers - 43.000, selon le ministère de l'Intérieur- dans les rues jeudi à réclamer son retrait, avant une journée d'action le 31 mars à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl.

Mais il est aussi critiqué par le patronat lui-même, qui dénonce le retrait des mesures en faveur de l'emploi dans TPE-PME, comme le plafonnement des indemnités prud'homales. Réagissant aux chiffres, le Medef a ainsi réclamé "le retour à l'ambition initiale du projet de loi Travail" afin de "libérer la création d'emplois durables".

A l'inverse, la CGT a de nouveau réclamé son retrait et prôné une nouvelle "réduction du temps de travail" pour sortir d'une situation devenue "dramatique".

Source : AFP

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