Mobilisés dans le cadre de la journée d’action intersyndicale du 31 mars contre le projet de la «loi travail», des militants de la CGT disent avoir été interpellés par Véronique Revel, adjointe à la mairie de Decazeville, vendredi matin, lors de la distribution de tracts sur le marché de la place Decazes. L’élue leur aurait apparemment demandé d’interrompre leur démarche de mobilisation pour la manifestation départementale prévue jeudi, à Rodez.
Cette "attitude provocatrice", agrémentée selon le syndicat d’"une menace de recourir aux forces de l’ordre", suscite chez les militants "tout à la fois la réprobation et l’incompréhension". Et la CGT de s’interroger : "Faut-il voir au travers de cette envolée la révélation d’une hostilité envers les soucis de défense des droits des salariés ou une expression d’agressivité récurrente par rapport à notre organisation syndicale?"
"Dérives autoritaires"
Quoi qu’il en soit, le syndicat tient à préciser que "quelles que soient les menaces, nous ne nous soumettrons jamais à un tel dictat et nous appellerons tous les salariés actifs et retraités à se mobiliser chaque fois que nécessaire pour faire échec aux dérives autoritaires de ce genre. La liberté d’expression qui prévaut à Decazeville doit être respectée."
Jointe mardi par téléphone, Véronique Revel a tenu à apporter son éclairage sur cet épisode. Pour l’élue, "l’article 10 du règlement intérieur à la commission foire et marché précise qu’il est interdit de distribuer ou de vendre à l’intérieur des marchés des journaux écrits ou imprimés quelconque". C’est donc à ce titre et à la demande d’un marchand non sédentaire qu’elle a demandé aux militants de la CGT de s’éloigner des étals, le tout, selon elle, s’étant déroulé "de manière courtoise et polie".
