Un policier renvoyé au tribunal pour avoir frappé un lycéen à Paris

  • Des photos  accrochées le 25 mars 2016 à la grille du lycée Henri Bergson à Paris près duquel un lycéen de 15 ans a reçu des coups en marge des manifestations
    Des photos accrochées le 25 mars 2016 à la grille du lycée Henri Bergson à Paris près duquel un lycéen de 15 ans a reçu des coups en marge des manifestations AFP - JOEL SAGET
  • Des photos  accrochées le 25 mars 2016 à la grille du lycée Henri Bergson à Paris près duquel un lycéen de 15 ans a reçu des coups en marge des manifestations
    Des photos accrochées le 25 mars 2016 à la grille du lycée Henri Bergson à Paris près duquel un lycéen de 15 ans a reçu des coups en marge des manifestations AFP - JOEL SAGET
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Centre Presse Aveyron

Un policier mis en cause dans une vidéo où on le voit frapper un lycéen à Paris en marge de manifestations contre le projet de loi travail, le 24 mars, sera jugé en mai pour violences volontaires, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Après 48 heures de garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ce gardien de la paix de 26 ans s'est vu notifier par le parquet sa convocation en mai devant le tribunal correctionnel. Il y comparaîtra pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique.

Filmée le 24 mars près du lycée Henri-Bergson, dans le XIXe arrondissement, la vidéo montre un jeune de 15 ans à terre, relevé par un policier lui intimant "lève toi!". Alors qu'il est en train de se redresser, maintenu par deux policiers, le gardien de la paix lui assène un coup de poing violent.

Le policier a été confronté au lycéen durant sa garde à vue vendredi. Outre son renvoi en procès, un juge des libertés et de la détention (JLD) a prononcé un contrôle judiciaire lui interdisant d'exercer dans l'attente de son jugement et d'entrer en contact avec la victime, a précisé la source judiciaire.

Après la diffusion de la vidéo, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était dit "choqué" et avait demandé l'ouverture d'une enquête administrative, toujours à l'IGPN. La préfecture de police de Paris avait précisé que des lycéens avaient jeté des projectiles sur des véhicules de police et provoqué des violences.

Le lendemain des faits, des jeunes s'en étaient pris à deux commissariats parisiens, dans les Xe et XIXe arrondissements, lançant notamment des projectiles sur les façades et tentant de briser les vitres blindées des locaux de police.

Le parquet de Paris a ouvert une seconde enquête après la diffusion de deux autres vidéos où l'on voit notamment un policier en civil, visage dissimulé par un foulard et une capuche, donner des coups de matraque à des élèves, toujours devant le lycée Bergson le 24 mars.

Deux nouvelles plaintes ont aussi été déposées vendredi par des élèves de ce lycée. L'un d'eux, interpellé le 24 mars, fait état de violences policières lors de sa garde à vue. Il a été mis en examen pour sa participation aux incidents. Le parquet a ouvert une autre enquête sur ces nouveaux faits allégués de violences policières, a précisé la source judiciaire.

La FCPE (parents d'élèves) du lycée Bergson avait critiqué "une intervention excessivement brutale et disproportionnée de la police" et demandé "l'abandon de toute poursuite" à l'égard de l'adolescent.

Des milliers de lycéens et d'étudiants ont manifesté contre la loi travail aux côtés des syndicats. Deux nouvelles journées de mobilisation sont annoncées les 5 et 9 avril.

Source : AFP

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