Sévérac-Laissac. Transfert du collège privé : la justice rendra sa décision ce lundi

  • Dès la fin janvier, le comité diocésain avait validé le transfert.
    Dès la fin janvier, le comité diocésain avait validé le transfert. archives Rachid Benarab / Centre Presse
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

Le tribunal des référés s’est donné un délai pour dire si l’Ogec a raison ou non de s’opposer au déménagement.

On attendait vendredi l’arbitrage de la justice dans le conflit qui oppose l’Ogec (organisme de gestion de l’enseignement catholique) du collège du Sacré-Cœur de Sévérac au Codiec (comité diocésain de l’enseignement catholique) qui regroupe notamment l’évêque et le directeur de l’enseignement diocésain (lire plus bas).

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Rodez a finalement remis sa décision à lundi. Cette assignation avait pour but de contraindre par le droit l’Ogec-et son président Jean-Luc Majorel-à signer le document validant le transfert du collège de Laissac à Sévérac. Ce à quoi l’organisme se refuse, s’estimant, entre autre, insuffisamment informé. L’enseignement diocésain lui dénie ce refus qui est, selon lui, contraire aux statuts de l’Ogec. Par ailleurs, le transfert aurait dû être validé avant le 31 mars (jeudi), le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) ayant imposé un ultimatum pour préserver le délai nécessaire à l’ouverture en septembre du collège à Laissac. Et c’est peut-être bien ce délai, au-delà de la décision du tribunal qui emportera le report du projet...

"Pas très optimiste"

D’ailleurs, Claude Bauquis, directeur de l’enseignement diocésain ne cachait pas, hier, son peu de confiance quant à l’issue du référé et quant à la possibilité d’ouvrir le nouveau collège dès la rentrée: "Je ne suis pas très optimiste. Mais c’est un bon projet, il va falloir trouver le chemin pour le présenter autrement, pour obtenir l’adhésion de tous, même si toutes les pistes de dialogue ont été engagées à ce jour". Et de confirmer que le projet sera un jour mené à son terme "quoi qu’il en soit".

De son côté, Jean-Luc Majorel, président de l’Ogec de Sévérac s’avoue confiant: "Dans le droit républicain, on a le droit de ne pas signer, c’est ce qu’a plaidé notre avocat. En droit canon je ne sais pas, mais il n’est pas reconnu par un tribunal...". Et de rappeler: "Personne n’a présenté à l’Ogec quoi que ce soit de concret, y compris financièrement, sur ce projet. Il y a encore du chemin à faire. On a demandé trois ans pour envisager réellement la viabilité du collège à Sévérac...".

Recontextualisons...

Depuis l’annonce il y a cinq mois par les institutions catholiques de la fermeture du site sévéragais et de son transfert vers Laissac, les parents d’élèves et l’organisme de gestion (Ogec) n’ont cessé de se battre pour assurer son maintien, aidés par quelques élus locaux. La commune de Laissac, de son côté, accueille le projet à bras ouverts et avec elle de nombreux parents ravis de scolariser leurs enfants à proximité. Le conflit s’attise chaque jour un peu plus.

Au centre du débat reste la décision de l’enseignement diocésain, soutenue par l’évêque, "et par l’Éducation nationale", précise son directeur, Claude Bauquis. Lequel ne cesse depuis cinq mois de plaider "la pertinence" d’un projet "qui n’a d’autre but que de sauver le collège privé, qui perd chaque année trop d’élèves et qui doit s’insérer dans un ensemble territorial pédagogique élargi propre à assurer sa survie".

D’où son transfert à Laissac. Arguments que réfutent les opposants au déménagement. Et en premier lieu l’Ogec qui refuse désormais de signer les documents administratifs validant cette mutation géographique, en évoquant "l’absence de concertation" et "le flou quant au devenir des personnels", comme le martèle son président Jean-Luc Majorel.

Si le projet venait à être repoussé, que deviendraient dès lors, les cinquante pré-inscriptions déjà enregistrées à la mairie de Laissac (22 en sixième, 28 dans les autres niveaux)? "On accompagnerait alors les familles en leur laissant libre choix", assure Claude Bauquis. Soit Sévérac, soit Rodez, soit ailleurs... Ce qui provoque déjà la colère des Laissagais s’estimant, dans ce scénario, laissés pour compte. Ils ont écrit au maire de Laissac, Claude Salles, qui "met tout en œuvre pour la réalisation de ce projet", dont on mesurera mieux dès aujourd’hui sa capacité à aboutir au plus vite.

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