L’Oustal, «le phare des jeunes Aveyronnais»

  • «L’Oustal est né de la volonté de fournir un toit aux jeunes Aveyronnais qui montaient à Paris», explique Gérard Paloc, président de la Fédération nationale des amicales aveyronnaises.
    «L’Oustal est né de la volonté de fournir un toit aux jeunes Aveyronnais qui montaient à Paris», explique Gérard Paloc, président de la Fédération nationale des amicales aveyronnaises. YM
  • L’Oustal, c’est donc ce bâtiment blanc que ce retraité de la fonction publique qualifie, non sans emphase, de «phare de l’Aveyron à Paris»
    L’Oustal, c’est donc ce bâtiment blanc que ce retraité de la fonction publique qualifie, non sans emphase, de «phare de l’Aveyron à Paris» YM
Publié le
Yann Mallet

Ouvert en 1996 près de Bercy à Paris, l’Oustal, immeuble privé locatif, propose des logements à des prix abordables aux jeunes Aveyronnais qui montent à Paris. Avec un succès qui dure depuis vingt ans. Et même un projet de 2e Oustal

C’est un grand bâtiment blanc, presque austère, qui s’élève à un coin de rue, tout près du parc de Bercy (XIIe arrondissement) à Paris. À première vue, rien ne le distingue des autres. Mais de plus près, on remarque que l’immeuble est bordé par la rue de l’Aubrac et que les enseignes du rez-de-chaussée fleurent bon l’Aveyron: Caseg, Salons de l’Aveyron, Auberge aveyronnaise, sans oublier les locaux de la Fédération nationale des amicales aveyronnaises (FNAA).

C’est là que nous reçoit Gérard Paloc, président depuis 1997 de la FNAA et de l’association «L’Oustal des Aveyronnais de Paris». L’Oustal, c’est donc ce bâtiment blanc que ce retraité de la fonction publique qualifie, non sans emphase, de «phare de l’Aveyron à Paris». Il faut dire que la très grande majorité des propriétaires des parts de cet immeuble locatif privé et des occupants des 89 logements sont Aveyronnais.

Des critères particuliers pour bénéficier du prix

Ouvert en 1996, l’Oustal, qui va donc fêter cette année ses vingt ans, est définitivement achevé au début de l’année 1997, ce qui fait dire au membre du conseil de surveillance de la SCPI que «les premiers ont essuyé les plâtres, au sens littéral». Rapidement, les logements -de 26 à 39 m² dont 6 T2- trouvent des occupants. En partie en raison de loyers défiants la concurrence : «Nous sommes en dessous des 20€ mensuels par m² quand la moyenne à Paris est de 28». Mais pour y accéder, il faut tout de même remplir certains critères : être Aveyronnais(e), âgé(e) de 18 à 28 ans, et membre de l’association «L’Oustal des Aveyronnais».

L’Oustal, c’est donc ce bâtiment blanc que ce retraité de la fonction publique qualifie, non sans emphase, de «phare de l’Aveyron à Paris»
L’Oustal, c’est donc ce bâtiment blanc que ce retraité de la fonction publique qualifie, non sans emphase, de «phare de l’Aveyron à Paris» YM

Afflux de demandes

À ces prérequis, il faut également ajouter la patience. «Entre le dépôt de dossier et l’obtention, j’ai attendu six mois», se rappelle ainsi Jérémy Combettes, 27 ans, originaire d’Entraygues- sur-Truyère, qui occupe un 28 m² depuis septembre 2013. De fait, comme le calcule Gérard Paloc, «les baux sont d’un an renouvelable deux fois au maximum, ce qui fait environ 35 départs par an pour 700 à 800 demandes. À présent, les dépôts de dossiers ne sont ouverts qu’en cas de départ et le premier arrivé est le premier servi». Un succès qui ne doit rien à une quelconque publicité mais tout au bouche-à-oreille.

«J’en ai entendu parler via des amis de ma sœur qui étaient à Paris, raconte Mathilde Burguière, 26 ans, originaire de Laissac et débarquée à l’Oustal en janvier 2014. C’est mon premier logement à Paris où je suis arrivée pour mon stage de fin d’études d’ingénieur.» Âgé de 23 ans, Pierre-Marin Fabry, lui, est monté à la capitale pour terminer ses études de photogrammétrie, qui consiste à réaliser des cartes grâce à des photos aériennes. Originaire de Vezins, il est arrivé à Paris sans projet de logement. Mais «j’avais vaguement entendu parler de l’Oustal donc je me suis renseigné et avant d’être pris en octobre 2013, j’ai navigué entre l’hôtel, la colocation, la chambre chez l’habitant». 

En quête d’un nouveau terrain

Mais ce qui fait l’attrait de l’Oustal, ce n’est pas uniquement les loyers modérés mais aussi un certain esprit familial, renforcé par l’origine commune. «C’est sécurisant pour un jeune qui arrive de se retrouver avec des gens similaires, explique Gérard Paloc, et ça l’est aussi pour les parents.» De plus, existe «une commission des locataires, ouverte à tous, qui se réunit dans la salle commune du bâtiment», détaille Jérémy Combettes. Mais surtout, c’est autour de l’Oustal que gravite la commission des jeunes Aveyronnais de Paris - appelés aussi Rabalaïres - affiliée à la FNAA et présidée par ce jeune conseiller en gestion.

C’est grâce à elle, et via les événements qu’elle organise, que les étudiants aveyronnais, et notamment les locataires de l’Oustal, se retrouvent, nouent des amitiés et finalement s’intègrent plus facilement. Ainsi, face au succès que rencontre l’Oustal - «un taux d’occupation de 99% qui en fait une SCPI très rentable avec une rémunération de 4,5 à 5% pour les porteurs de parts», se félicite Gérard Paloc -, est née l’idée de rééditer cette réussite. Mais tout n’est pas si simple. «Le dossier est avancé mais nous avons besoin d’un terrain, explique le président de la FNAA. Cela fait plusieurs années que nous cherchons et que nous discutons avec la Mairie de Paris, mais toujours pas de terrain.» L’Oustal devra donc attendre encore un peu pour avoir un petit frère.

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