Syrie: 28 morts dans des raids contre un camp de déplacés, trêve à Alep

  • Un marchand de fruits et légumes ouvre son étal quelques heures après l'annonce d'une trêve de 48 heures à Alep en Syrie, le 4 mai 2016
    Un marchand de fruits et légumes ouvre son étal quelques heures après l'annonce d'une trêve de 48 heures à Alep en Syrie, le 4 mai 2016 AFP - KARAM AL-MASRI
  • Guerre civile en Syrie
    Guerre civile en Syrie AFP - John SAEKI, Adrian LEUNG
  • Un magasin de nourriture ouvre quelques heure après l'annonce d'une trêve de 48 heures à Alep en Syrie, le 4 mai 2016
    Un magasin de nourriture ouvre quelques heure après l'annonce d'une trêve de 48 heures à Alep en Syrie, le 4 mai 2016 AFP - KARAM AL-MASRI
  • Une moto circule dans les rues d'Alep quelques heures avant l'annonce d'une trêve de 48h dans la ville d'Alep en Syrie, le 4 mai 2016
    Une moto circule dans les rues d'Alep quelques heures avant l'annonce d'une trêve de 48h dans la ville d'Alep en Syrie, le 4 mai 2016 AFP - KARAM AL-MASRI
  • Une vue générale de la cité antique de Palmyre, après que l'armée syrienne, appuyée par la Russie, l'ait reprise aux forces du groupe jihadiste État islamique, le 27 mars 2016
    Une vue générale de la cité antique de Palmyre, après que l'armée syrienne, appuyée par la Russie, l'ait reprise aux forces du groupe jihadiste État islamique, le 27 mars 2016 AFP - Maher AL MOUNES
  • Guerre civile en Syrie
    Guerre civile en Syrie AFP - John SAEKI, Adrian LEUNG
Publié le
Centre Presse Aveyron

Au moins 28 civils dont des femmes et des enfants ont péri dans des frappes aériennes contre un camp de déplacés en Syrie, dernière tuerie en date dans le pays en guerre, au moment où une trêve temporaire était respectée à Alep.

Dans une nouvelle démonstration des horreurs de la guerre, un camp situé dans la province d'Idleb (nord), où avaient trouvé refuge des familles ayant fui les combats dans la région voisine d'Alep, a été la cible de raids aériens, selon une ONG et des militants.

Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a affirmé que les raids avaient ciblé le camp d'Al-Kammouna près de la localité de Sarmada, frontalière de la Turquie, sans dire quel pays était derrière les frappes.

Vingt-huit civils dont des femmes et des enfants ont été tués et une cinquantaine blessés, a précisé l'OSDH.

Mamoun al-Khatib, directeur de l’agence de presse prorebelle Shahba press basée à Alep, a lui accusé le régime de Bachar al-Assad. "Deux avions du régime ont tiré quatre missiles sur le camp, deux sont tombés tout près provoquant un mouvement de panique et deux autres à l'intérieur où une dizaine de tentes ont pris feu".

Il n'y a que des civils dans ce camp, a-t-il dit, en précisant que les déplacés à Al-Kammouna avaient fui les combats dans le nord de la province voisine d'Alep.

Des images diffusées par des militants sur les réseaux sociaux montrent des secouristes éteindre les flammes dévorant les tentes de couleur bleu et blanc.

Il n'était pas possible de vérifier les accusations du militant contre le régime, alors que le ciel syrien est encombré par les appareils du régime, ceux de la Russie et ceux de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

- Trêve respectée à Alep -

La coalition internationale concentre ses frappes sur les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) alors que le régime utilise son aviation aussi bien contre les rebelles que contre les jihadistes du Front Al-Nosra et de l'EI. Les Russes, des alliés de M. Assad, ciblent certains groupes rebelles et les jihadistes.

La grande majorité de la province d'Idleb est contrôlée par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés rebelles.

Des milliers de civils avaient fui ces dernières semaines les combats dans la province septentrionale d'Alep pour s'installer dans des camps bordant la frontière de la Turquie qui refuse de les laisser passer.

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 270.000 morts, a aussi poussé à la fuite plusieurs millions de personnes depuis son déclenchement en mars 2011, provoquant un désastre humanitaire qui a atteint les portes de l'Europe.

Dans la ville d'Alep, les habitants goûtaient eux à une première journée de calme après l'entrée en vigueur d'une trêve pour mettre fin aux combats ayant fait près de 300 morts.

Aucun raid aérien n'a été signalé dans les quartiers rebelles dans l'est d'Alep depuis le début d'application de la trêve de 48 heures à 00H01 locale (22H01 GMT mercredi). De nombreux commerçants y ont rouvert leurs magasins et l'activité a repris sur les marchés de fruits et légumes, cibles de frappes sanglantes.

"La situation est meilleure et la circulation est revenue", affirme à l'AFP Mohammad Halwani, 31 ans, propriétaire d'un café internet. "Mais les habitants craignent la reprise des bombardements, des massacres".

- Concert russe à Palmyre -

Régime et rebelles se sont engagés à respecter la trêve.

Le régime a précisé qu'il la respecterait pendant 48 heures à partir de mercredi à 23H01 GMT.

"La communauté internationale doit augmenter la pression sur le régime et les Russes pour cesser de violer la trêve (...) Sinon rien ne les empêchera de lancer une offensive d'envergure contre Alep dès qu'ils se sentiront sous pression pour faire un compromis sur la transition politique", a dit Riad Hijab, coordinateur général du Haut comité des négociations (opposition).

Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé la trêve à Alep après que le cessez-le-feu du 27 février a volé en éclats avec la reprise des hostilités dans cette ville le 22 avril.

Alep est l'un des principaux enjeux du conflit qui s'est déclenché avec la répression sanglante de manifestations prodémocratie avant de se transformer en guerre complexe impliquant une multitude d'acteurs syriens et étrangers.

La trêve du 27 février concernait tout le pays à l'exclusion des secteurs tenus par l'EI et le Front Al-Nosra qui a lancé une offensive pour reprendre la région de Khan Toumane, au sud d'Alep.

Ailleurs dans le pays, au moins 12 civils ont été tués et 40 blessées dans un double attentat dans la province centrale de Homs, selon l'OSDH.

Dans cette même province, le célèbre chef d'orchestre russe Valéri Guerguiev a, dans une ambiance quasi-surréelle, dirigé un concert symphonique devant 400 spectateurs dont des soldats russes dans l'amphithéâtre de la cité de Palmyre où l'EI avait exécuté de nombreuses personnes et détruit des trésors archéologiques avant d'en être chassé fin mars par le régime.

Source : AFP

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