Voitures d'occasion : des "anomalies" dans la moitié des cas

  • S'adresser à une grande enseigne réduit les risques pour le consommateur, selon la DGCCRF.
    S'adresser à une grande enseigne réduit les risques pour le consommateur, selon la DGCCRF. Repro CP
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Près de la moitié des commerces d'automobiles d' occasion inspectés par la Répression des fraudes en France présentent des "anomalies" qui peuvent aller jusqu'à des pratiques illicites "systématiques", selon une enquête publiée lundi.

Compteurs falsifiés, voitures de "première main" douteuses, entreprises se présentant comme des particuliers sur internet: l'enquête de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) réalisée auprès de 1.471 commerces a constaté un taux d'anomalie de 47,11%, a précisé ce service dépendant du ministère de l'Economie. De même source, "les manquements constatés ont donné lieu à 860 avertissements, 192 procès-verbaux pénaux, 114 dossiers contentieux, 55 injonctions, 33 procès-verbaux d'amendes administratives et 25 mesures de police administrative"

Manque de rigueur

S'adresser à une grande enseigne réduit les risques pour le consommateur, selon la DGCCRF, qui remarque que "les infractions majeures sont relevées chez les marchands et négociants indépendants". Les manquements des concessionnaires et agents, plus bénins, traduisent plutôt "un manque de rigueur". Parmi les manquements constatés, de "fausses allégations concernant la notion de première main", des vendeurs n'ayant pas "procédé préalablement à la vérification de l'historique des véhicules". En infraction avec la réglementation, des vendeurs offraient des "véhicules d'auto-école ou de location vendus sans mention de cette utilisation".

Kilométrage erroné 

Plus spectaculaire, les agents de la DGCCRF ont découvert chez un casseur une voiture "vendue avec 55.000 km au compteur alors que les vérifications (...) ont fait apparaître un kilométrage réel de 347.000 km". "Chez un autre professionnel, une annonce présentait à la vente un véhicule en très bon état général avec un kilométrage réel de 165.000 km alors que l'enquête a démontré que le véhicule avait été accidenté (longerons arrières déformés) et avait parcouru 335.000 km". Le service s'est aussi penché sur le commerce en ligne, souvent "repaire de faux particuliers qui procèdent à un négoce clandestin de revente de véhicules d' occasion".

Des vendeurs liés au grand banditisme

L'enquête évoque également le caractère "systématique et récurrent de pratiques illicites" chez des négociants indépendants, en lien avec l'économie souterraine et même "la découverte de vendeurs liés au grand banditisme". Le marché français de l'automobile d' occasion a représenté 5,62 millions de transactions en 2015, trois fois plus que le marché des voitures neuves. La DGCCRF a enquêté notamment chez des concessionnaires, agents, garages, mandataires, casseurs, stations-service, sociétés de vente aux enchères et sur des sites internet spécialisés.

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