Évacué de Paris en guerre, Claude Aurières témoigne

  • En janvier, l’ouvrage de Claude Aurières a obtenu une mention spéciale «prix littéraire» aux concours des Talents de l’Aveyron.
    En janvier, l’ouvrage de Claude Aurières a obtenu une mention spéciale «prix littéraire» aux concours des Talents de l’Aveyron. Lola Cros
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Centre Presse Aveyron

Dans son livre «Ma famille de guerre», il lève le voile sur un pan ignoré de l’histoire de la 2nde guerre mondiale.

Retour en 1942. Chaque jour, des civils meurent à Paris, bombardée de toutes parts. La mairie décide alors d’«évacuer» des milliers d’enfants vers le centre de la France. Là, ils sont accueillis par des familles volontaires pour une durée d’un an. Sont prioritaires les enfants issus de familles «nombreuses» et/ou «nécessiteuses».

«Trié» puis «numéroté» à la gare d’Austerlitz, Claude Aurières fait partie de ces gamins «envoyés par camion» loin de la capitale. Il a 6 ans. Sa mère, veuve ayant la charge de quatre enfants, demande à ce que ses deux petits ne soient pas séparés. Le troisième, plus âgé, sera accueilli dans une commune voisine, tandis que l’aîné des quatre est mobilisé pour les travaux forcés en Allemagne.

Des familles «Justes»

«Deux bouches à nourrir, ce n’était pas évident pour les familles, se souvient l’homme, aujourd’hui âgé de 80 ans. Je me souviens de ce jour où nous avons été accueillis à la mairie de Beaulon (Allier). Avec mon frère, nous regardions les autres partir avec leurs familles. Nous avons été choisis les derniers.»

Plus de soixante-dix ans après les faits, les mots claquent dans la bouche de Claude Aurières comme un souvenir traumatisant. Finalement, Claude et Michel Aurières resteront plus de trois ans à Beaulon, dans cette même famille. Et, ils y reviendront un mois chaque été pendant les années qui suivirent.

«Je suis toujours en contact avec eux aujourd’hui, même avec la 7e génération de ma famille d’adoption !», sourit l’homme qui partage désormais sa vie entre Paris et Laissac. Aujourd’hui, Claude Aurières milite pour que ces familles d’accueil soient reconnues comme «Justes».

«J’aimerais faire connaître ce bout d’histoire oublié, j’aimerais faire parler de ce sujet et rendre hommage à ces gens qui, eux aussi, ont sauvé des vies. Et pas que la mienne, je parle de milliers de vies !» Son seul regret ? «Ne pas avoir publié ce témoignage avant !» 

«Ma famille de guerre, témoignage d’un enfant évacué durant la guerre par la mairie de Paris», Claude Aurières.

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