EN IMAGES. Rugby - Rodez : Ils rêvaient d’autres adieux...

Certes, ils ont pris le temps de saluer le public avant de filer à la douche. Mais cette fois, le cœur n’y était pas vraiment. Car pour leur dernière à Paul-Lignon, les Ruthénois rêvaient d’un "happy end", d’une nouvelle cerise sur le gâteau... Mais cette fois, même le 16e homme n’a rien pu faire. Certes, il a chanté, chanté et encore chanté jusqu’à en perdre la voix. Mais cela n’a pas fait douter Chambéry. La montagne portait bien son nom.

Elle n’est pas aussi clinquante qu’un Nevers ou un Auch. Mais elle est toute aussi froide de réalisme, de sérénité. Car Rodez a tout tenté pour la faire trembler, vaciller. Il y est parvenu durant une heure... Avant la tempête. Elle est venue en moins d’une minute, sur une action anodine. D’ailleurs, à ce moment-là, les Savoyards reculaient dans leur camp sur un ballon porté. Mais ils sont parvenus à récupérer le cuir. Ils n’en demandaient pas tant et l’occasion était trop belle pour enfin faire briller leurs arrières sous la grisaille.

En un ballon écarté, trois passes et 60 mètres de course, dont la grande majorité par le seul ailier Thomas Gauci, et un bon vieux cadrage débordement pour finir, ils ont porté l’estocade. On jouait alors l’heure de jeu. Et c’en était trop pour les hommes d’Arnaud Vercruysse. Ils tiraient déjà la langue et tous leurs efforts n’avaient pas été concrétisé au pied (2/5)...

Le rêve est toujours permis

Durant tout ce temps, Chambéry a su faire le dos rond, patienter. Et sur cette petite erreur de son adversaire, il s’est montré d’un glacial réalisme, comme seuls les grands savent le faire. Alors, Rodez peut-il s’en vouloir? Non. Car encore une fois, il a tout donné. Encore une fois, son mental a bien failli payer quand dans les toutes dernières secondes de jeu, Arnaud Miquel était à deux doigts de filer à l’essai. Encore une fois, il a joué comme il sait le faire: avec du cœur et du courage.

Le SRA n’a jamais revendiqué autre chose. Jusqu’alors, cela passait et suffisait à renverser des montagnes comme Limoges. Hier, cela n’a pas été cas. Car Chambéry et son célèbre entraîneur, Michel Ringeval, n’ont jamais semblé surpris par ce Rodez-là. Ils ont même changé leurs plans de jeu en cours de match, histoire de remettre les choses à plat. Et qu’importe si leur buteur sud-africain Dean Grant n’a pas connu sa réussite habituelle dans les tirs au but (3/5), ses «petits» camarades de devant sont venus le soulager grâce à une mêlée diablement efficace (6 pénalités contre une, lire en page suivante).

Bref, Rodez n’a rien à regretter. Il est tombé sur plus fort. Et si ce score ressemble déjà fort à une fin de parcours, il reste tout de même une deuxième mi-temps à jouer en Savoie dimanche prochain. Cette saison, le SRA n’a jamais gagné à l’extérieur. Il devra le faire avec plus de 7 points d’écart. Car au bout, il y a une finale du championnat de France. Et un possible bouclier. Ce n’est pas rien. Et comme on dit: la motivation, c’est quand les rêves enfilent leurs habits de travail...