Loi travail: les opposants ne désarment pas

  • Manifestation contre la loi travail, le 2 juin 2016 à Marseille
    Manifestation contre la loi travail, le 2 juin 2016 à Marseille AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
  • Un manifestant contre la loi travail, le 2 juin 2016 à Marseille
    Un manifestant contre la loi travail, le 2 juin 2016 à Marseille AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
  • Manifestation contre la loi travail, le 2 juin 2016 à Toulouse
    Manifestation contre la loi travail, le 2 juin 2016 à Toulouse AFP - ERIC CABANIS
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Centre Presse Aveyron

Près de trois mois après le début de la mobilisation et à huit jours de l'Euro, les opposants à la loi travail restaient mobilisés, avec de nouvelles manifestations et des actions parfois spectaculaires, dont une coupure géante de courant.

Des milliers d'opposants à la loi réformant le droit du travail ont de nouveau battu le pavé dans plusieurs villes, en attendant une manifestation nationale à Paris, le 14 juin, à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL): Rennes, Nantes, Brest, Rouen, Grenoble, Toulouse, Auch...

"Un mouvement qui a autant la cote et la garde depuis trois mois, c'est exceptionnel", juge Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans une interview à L'Humanité dimanche parue jeudi.

Manuel Valls, qui enregistre de nouveaux records d'impopularité, tout comme François Hollande, a évoqué son "sentiment de gâchis" à propos de l'impact économique du conflit social, alors que les grèves persistent aussi dans les raffineries, dans les ports et docks, l'énergie ou encore le secteur du traitement des déchets.

La journée avait commencé par de nombreux blocages et barrages filtrants: centrale de Flamanville, gare de Lorient, chantiers navals STX de Saint-Nazaire, usine Renault Cléon près de Rouen...

Certaines manifestations ont été marquées par des tensions, avec des gardes à vue à Saint-Étienne et un manifestant légèrement blessé à Nantes. A Rennes, une charge policière, menée à l'aide notamment de véhicules de police, a fait plusieurs blessés qui ont dû être pris en charge par les pompiers.

En fin de matinée, un groupe de grévistes a occupé brièvement un poste de haute tension (225.000 volts) en Loire-Atlantique, qui alimente la région de Saint-Nazaire. Résultat: 125.000 foyers privés d'électricité pendant plus d'une heure et demie.

A Paris, des manifestants ont envahi le poste d'aiguillage à la gare de Lyon, empêchant tout départ durant une heure.

Sur un site Arkema près de Lyon, entre 1.300 et 5.000 personnes ont manifesté en marge d'une visite du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron.

Dans les secteurs de l'énergie, la CGT a lancé un appel à la grève reconductible, tandis que la CFE-CGC-Energies et l'Unsa-Energies se sont jointes à la mobilisation jeudi. Des arrêts de travail ont été votés dans 16 des 19 centrales nucléaires françaises, et des militants ont basculé dans la matinée plus d'un million de foyers en tarifs heures creuses en Ile-de-France, ainsi qu'à Lorient et près de Cherbourg.

- Grève SNCF reconduite vendredi -

Pour le symbole, des manifestants ont brièvement bloqué Radiall, l'entreprise du patron du Medef, Pierre Gattaz, dans l'Isère. Ce dernier avait créé la polémique en comparant certains militants CGT à des "terroristes". Un mot "inadapté", a-t-il ensuite reconnu.

Mais le gouvernement entend "tenir sur le fond" du projet, sur lequel près de 400 amendements ont été déposés en commission au Sénat.

A la SNCF, où les négociations d'entreprise sont dans leur phase finale, le trafic des trains était perturbé pour la deuxième journée consécutive. La grève, mêlant revendications propres aux cheminots et loi travail, a été reconduite pour vendredi. L'entreprise publique a recensé 15,2% de grévistes jeudi, contre 17% mercredi. Seulement 40% des Transiliens et RER circulaient en moyenne, le tiers des Intercités, la moitié des TER et six TGV sur dix.

Le trafic aérien était légèrement perturbé, notamment à Orly et Lille où Air France a annulé 10% des vols, en raison d'une grève des contrôleurs aériens à l'appel de la CGT-fonction publique contre "l'inacceptable" loi travail.

En revanche, les cinq syndicats des aiguilleurs du ciel ont levé leur préavis de grève pour le week-end, après négociation sur les effectifs et les primes.

Mais les difficultés vont arriver plus tard: à Air France, les trois syndicats de pilotes appellent à faire grève du 11 au 14 juin pour des raisons purement internes: défendre l'emploi et protester contre une modification de certaines règles de rémunération.

Le début de leur mouvement coïncidera avec les premiers jours de l'Euro de football (10 juin-10 juillet) organisé en France.

Source : AFP

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