Policier et sa compagne tués: en plein Euro, la France à nouveau frappée par un acte jihadiste

  • Image tirée le 14 juin 2016  d'une vidéo du site Aamaq News Agency affiliée au groupe Etat islamique, montrant Larossi Abballa parler devant une caméra
    Image tirée le 14 juin 2016 d'une vidéo du site Aamaq News Agency affiliée au groupe Etat islamique, montrant Larossi Abballa parler devant une caméra Aamaq News Agency/AFP - HO
  • Combo fourni par la police française le 14 juin 2016 montrant Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider, assassinés le 13 juin 2016 près de Paris
    Combo fourni par la police française le 14 juin 2016 montrant Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider, assassinés le 13 juin 2016 près de Paris POLICE NATIONALE/AFP - HO
  • Cordon de police le 14 juin 2016 à Magnanville au lendemain d'une nouvelle attaque terroriste
    Cordon de police le 14 juin 2016 à Magnanville au lendemain d'une nouvelle attaque terroriste AFP - Thomas SAMSON
  • Un policier et sa femme tués par un jihadiste
    Un policier et sa femme tués par un jihadiste AFP - John SAEKI
  • Les véhicules du Raid à l'issue de l'assaut le 14 juin 2016 à Magnanville
    Les véhicules du Raid à l'issue de l'assaut le 14 juin 2016 à Magnanville AFP - MATTHIEU ALEXANDRE
  • Véhicule de pompiers le 14 juin 2016 à Magnanville
    Véhicule de pompiers le 14 juin 2016 à Magnanville AFP - MATTHIEU ALEXANDRE
Publié le
Centre Presse Aveyron

La France a été à nouveau frappée par une attaque jihadiste avec l'assassinat lundi soir d'un policier et de sa compagne près de Paris, revendiqué par un homme qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) et appelé à faire de l'Euro "un cimetière".

Dans une vidéo enregistrée avant de mourir dans l'assaut du Raid, le meurtrier Larossi Abballa, 25 ans, a promis "d'autres surprises" pendant l'Euro de football que la France accueille jusqu'au 10 juillet."C'est un acte incontestablement terroriste", a affirmé mardi matin François Hollande après une réunion d'urgence à l'Elysée. "Un cap dans l'horreur a été franchi", a insisté Manuel Valls.

Larossi Abballa a choisi pour cible Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux, dans les Yvelines. Abballa, qui a affirmé avoir prêté allégeance à l'EI et à son chef il y a trois semaines savait que la victime était un policier, a précisé le procureur de Paris François Molins.

Aux négociateurs du Raid, il a expliqué "avoir répondu à un communiqué" du chef du groupe jihadiste Abou Bakr al-Baghdadi qui demandait de "tuer des mécréants, chez eux avec leur famille", a ajouté François Molins. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête en flagrance, notamment pour assassinats terroristes sur personnes dépositaires de l'autorité publique.

Lundi peu après 20H00, Abballa a tué à coups de couteau le policier devant son pavillon de Magnanville, dans les Yvelines. Il a ensuite séquestré sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, qu'il a égorgée, et leur petit garçon de trois ans et demi, retrouvé "en état de sidération" et qui a été hospitalisé.

Il a revendiqué son acte sur Twitter et Facebook dans une vidéo filmée depuis la maison des victimes et diffusée mardi en fin d'après-midi par l'agence Amaq liée au groupe Etat Islamique.

"On vous réserve d'autres surprises pour l'Euro, je ne vous en dis pas plus. L'Euro sera un cimetière. Nous aussi Hollande nous serons impitoyables", promet-il dans cette vidéo visionnée par l'AFP. Il y enjoint également "à attaquer des policiers, des journalistes, des gardiens de prison et des rappeurs"

Les enquêteurs ont saisi dans le pavillon des victimes "une liste de cibles mentionnant des personnalités ou des professions (rappeurs, journalistes, policiers)" ainsi que trois couteaux dont un "ensanglanté", selon M. Molins.

Ce double meurtre a été mené sept mois jour pour jour après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts le 13 novembre.

- Policiers "au bout du rouleau" -

L'homme, originaire de Mantes-la-Jolie, avait un passé dans l'islamisme radical. Il avait notamment été condamné en 2013 à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour participation à une filière jihadiste vers le Pakistan. Pendant son incarcération, il s'était "livré à des actes de prosélytisme d'islamisme radical", a détaillé François Molins.

Son nom était ensuite apparu cette année dans une enquête sur une filière de départ vers la Syrie. Mais "plusieurs interceptions téléphoniques et géolocalisations" sur plusieurs lignes n'avaient pas permis "de déceler la préparation d'un passage à l'acte violent", a assuré le procureur.

En visite au commissariat des Mureaux, où travaillait le policier tué, le ministre de l'Intérieur a affirmé sa volonté de "mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices", sans se prononcer sur l'hypothèse d'un acte isolé.

Trois hommes de 27, 29 et 44 ans ont été placées en garde à vue. Deux d'entre eux avaient été condamnés avec Abballa en 2013 dans l'affaire de la filière pakistanaise, dont l'un parti en janvier 2011 au Pakistan avait été arrêté trois mois plus tard et expulsé vers la France.

A l'Assemblée nationale, Bernard Cazeneuve a appelé tous ceux "qui s'attaquent aux policiers (...) à retrouver un peu au fond d'eux-mêmes d'humanité, de tolérance, de respect, simplement en respect de ceux tombés hier et en respect de ce petit enfant" sous des applaudissements nourris venus de gauche et de droite.

Mardi après-midi, 29 policiers ont été blessés lors de la manifestation parisienne contre la loi travail, où des manifestants a scandé "CRS SS" ou encore "tout le monde déteste la police".

"Nos collègues pensaient qu'ils étaient à l'abri chez eux. Aujourd'hui, on est au bout du rouleau, on est tués. Les 140.000 policiers de France sont tristes, atterrés. Les policiers vont avoir peur", a réagi le secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO, Yves Lefebvre, venu rendre visite aux policiers des Mureaux.

A la sortie d'un entretien avec le ministre, les syndicats de policiers ont annoncé avoir obtenu la prolongation - au delà de l'état d'urgence en vigueur jusqu'au 26 juillet - de l'autorisation d'être armés, y compris hors service.

Source : AFP

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