GB: meurtre d'une députée pro-UE, la campagne du référendum tourne au drame

  • La députée britannique Jo Cox, devant les Chambres du Parlement à Londres
    La députée britannique Jo Cox, devant les Chambres du Parlement à Londres WEBSITE OF JO COX/AFP/Archives - JO COX
  • La police scientifique sur le site de l'attaque mortelle de la députée britannique Jo Cox, le 16 juin 2016 à Birstall dans le nord de l'Angleterre
    La police scientifique sur le site de l'attaque mortelle de la députée britannique Jo Cox, le 16 juin 2016 à Birstall dans le nord de l'Angleterre AFP - OLI SCARFF
  • La police a interpellé un suspect âgé de 52 ans décrit par ses voisins comme un "solitaire".
    La police a interpellé un suspect âgé de 52 ans décrit par ses voisins comme un "solitaire". AFP - OLI SCARFF
  • Brexit: les intentions de vote Brexit: les intentions de vote
    Brexit: les intentions de vote AFP - Paz PIZARRO, Thomas SAINT-CRICQ
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le meurtre de Jo Cox, une députée travailliste pro-UE, tuée par balles jeudi à Birstall (nord de l'Angleterre), a fait basculer dans le drame la campagne du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, à une semaine du vote.

En début d'après-midi, un homme a tiré plusieurs balles contre la jeune députée, qui s'est effondrée en sang. Un suspect a été interpellé par la police peu après le meurtre, un homme de 52 ans, décrit par ses voisins comme un "solitaire" et identifié par les médias comme s'appelant Tommy Mair.

Ses motifs n'étaient pas encore connus mais selon un témoin cité par les médias, le meurtrier aurait crié "Britain first", soit "Le Royaume-Uni d'abord".

Aussitôt l'agression connue, le camp militant pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE a annoncé la suspension de sa campagne jusqu'à samedi.

L'ancien maire de Londres et chef de file du camp pro-sortie de l'UE Boris Johnson a également annoncé qu'il cessait de faire campagne jeudi tandis que David Cameron a annulé un meeting pro-UE prévu dans la soirée à Gibraltar.

"La mort de Jo Cox est une tragédie. C'était une députée engagée et bienveillante. Mes pensées vont à son mari Brendan et à ses deux jeunes enfants", a-t-il écrit sur Twitter.

A Gibraltar, le Premier ministre a salué dans un discours une femme "au grand coeur" qui a "un bilan impressionnant en matière d'aide aux réfugiés".

Le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn a salué la mémoire d'une militante et "parlementaire exemplaire" lors d'une veillée en sa mémoire qui a rassemblé des dizaines de personnes près du parlement de Westminster dans la soirée à Londres.

"Ce soir, son mari Brendan est effondré et leur deux enfants ont perdu une maman qu'ils ne reverront plus jamais", a-t-il dit, entouré de collègues en larmes. "Ce qui s'est passé va au-delà de l'horreur", a-t-il ajouté.

- Le Brexit en tête dans les sondages -

Une veillée était également organisée à Birstall, à proximité de la bibliothèque municipale où la députée avait pour habitude de rencontrer régulièrement ses administrés.

Le meurtre de la députée de 41 ans, étoile montante de son parti, intervient alors que deux nouveaux sondages ont donné gagnant jeudi un Brexit (British Exit), renforçant l'inquiétude à Bruxelles et dans les milieux économiques.

A Londres, la livre sterling a atteint un plus bas en dix semaines face au dollar, à 1,4013 dollar à 14H35 GMT.

La Banque d'Angleterre a rappelé qu'elle considérait le référendum comme le "plus gros risque immédiat" pour les marchés financiers britanniques et mondiaux. Son gouverneur, Mark Carney, a annulé le discours qu'il devait prononcer jeudi soir suite au meurtre de Jo Cox.

Nombre de responsables européens parmi lesquels les Premiers ministres belge, luxembourgeois, danois et finlandais ainsi que la ministre des Affaires étrangères suédoise, ont présenté leurs condoléances.

Le président français François Hollande a fait part de sa "profonde émotion" après l'assassinat de la députée et le Premier ministre Manuel Valls a jugé qu'"à travers elle, notre idéal démocratique a été visé".

Le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite à Copenhague, a estimé que c'était "une attaque contre tous ceux pour qui la démocratie importe".

Au Luxembourg, l'Eurogroupe réunissant les ministres des Finances européens a marqué une minute de silence en hommage à la députée. Et le Fonds monétaire international (FMI) qui devait publier son rapport annuel sur l'économie britannique dans la nuit a décidé de reporter la publication de 24 heures.

En Suède, ce drame a rappelé un très mauvais souvenir. Le 10 septembre 2003, à quatre jours d'un référendum sur l'adoption de l'euro par la Suède, la ministre des Affaires étrangères Anna Lindh avait été mortellement poignardée à Stockholm par un déséquilibré qui avouera, longtemps après, qu'il avait agi par "haine envers les politiciens".

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?