Qui a tué Fualdès ? Une série pour présenter le spectacle

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    Qui a tué Fualdès ? Une série pour présenter le spectacle
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Centre Presse Aveyron

(2/40)

Estienne Després est un homme fourbu. À 67 ans, il porte sur ses épaules le poids de toutes les années difficiles de la paysannerie. Chez les paysans accablés par les privilèges seigneuriaux, la révolution fit naître une espérance en abolissant les privilèges et en vendant les biens de l’église et des nobles émigrés. Mais Estienne ne vit rien de cette redistribution. Trop pauvre pour acheter quoi que ce soit, il resta spectateur. Ce furent les bourgeois qui en profitèrent, à l’égal de son maître, Bastide Grammont, qui étendit son domaine de «Gros». Parfois Estienne pensait à cette phrase du général Coustine : «Les grands ne nous paraissent grands que parce que nous sommes à genoux».

Mais que faire sinon subir? Quand Napoléon Bonaparte prit le pouvoir, ce fut à nouveau l’espoir pour la paysannerie. L’ordre public rétabli, les déserteurs pourchassés, les bandes armées réduites ainsi que La mise en place des codes pénal, civil et commercial furent des sources de stabilisation. Bien que la conjoncture économique devînt plus favorable et les disettes plus rares, l’Empire fut aussi une source de mécontentements pour Estienne et tous les paysans car ce fut chez eux, que l’armée leva le plus de soldats et réquisitionna leurs bêtes. Les gendarmes vinrent au domaine pour lui prendre deux fils. L’un d’eux ne revint jamais.

Son frère raconta la prise de Moscou par les Français avec les russes qui mettaient le feu à la ville, leur propre ville! Puis la débâcle… Le général russe Koutousov, qui les harcelait sans trêve ni répit. Les Français étaient usés par des marches interminables dans le froid glacial. Mal vêtus et mal chaussés, l’épuisement, la faim puis la mort prirent son frère affaibli par une blessure. À ce récit que lui conta son fils, la mère ne put survivre. Elle s’éteignit doucement comme une bougie, sans un mot. Une immense tristesse assombrissait son regard de vieille femme. Mais la vie réservait encore quelques nouvelles épreuves à notre valet de ferme et à ses enfants… Chienne de vie ! Tu n’en finiras donc jamais ?

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