Pour Brian, quitter l’UE serait «une catastrophe»

Alors que le référendum sur le Brexit, qui consiste à demander aux citoyens britanniques s’ils souhaitent rester dans l’Union européenne ou la quitter, se déroule aujourd’hui, nous avons posé la question à un Anglais résidant en Aveyron.

Aujourd’hui âgé de 67 ans, Brian Watkinson fut directeur du service de sécurité pour l’alimentation électrique du métro de Londres. Depuis 2003, ce jeune retraité vit à La Fouillade, où il a fait l’acquisition d’une ancienne ferme.

Autant dire que, pour lui, la réponse ne fait pas l’ombre d’un doute. Brian Watkinson est un fervent partisan du « Remain » (rester) et il s’est empressé de voter par correspondance pour dire « non » au retrait britannique.

«Je ne pense pas qu’un Anglais qui habite en France puisse voter pour quitter l’UE. Et toute ma famille va voter pour rester dans l’UE», insiste-t-il, lui qui s’attend à une forte participation des Britanniques, pour un résultat que les observateurs jugent très indécis.

«Selon les sondages, les jeunes veulent rester dans l’UE et les plus âgés veulent la quitter», résume Brian. Pour lui, si les adeptes du « leave » (quitter) venaient à l’emporter « ce serait une catastrophe économique pour le Royaume-Uni».

«La peur de l’immigration»

Comment Brian explique les velléités de repli de nombre de Britanniques ? « Beaucoup d’Anglais ont peur des conséquences de l’immigration, commente le Néo-Fouilladais. À Londres, les gens n’ont pas de problème avec l’immigration. C’est plutôt dans les campagnes et les petites villes. »

Une peur que certains, à l’image de Nigel Farage, le leader du United Kingdom Independance Party (Ukip), répandent et amplifient. « Il diffuse des affiches et des messages prétendant que tout les migrants veulent venir en Angleterre, qu’il y a 32 millions de Turcs et tous les Roumains qui veulent s’installer en Angleterre.»

Et Brian Watkinson de rappeler, à ce propos, que «dans les années 50 et 60, l’Angleterre a acceuilli beaucoup de travailleurs étrangers, parce qu’elle en avait besoin.» Avant de rajouter : « Aujourd’hui, la plupart des immigrés travaillent et font ce que les Anglais ne veulent plus faire...»

Lors de la campagne pour les élections générales de 2015, David Cameron avait promis à ses électeurs d’organiser une consultation avant la fin d’année 2017. La campagne du Brexit a été marquée par l’assassinat de Joe Cox, députée du Labour, qui militait ouvertement contre la sortie de l’UE.