« Qui a tué Fualdès ? » (15/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (15/40)
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Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc « Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutumes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie : www.quiatuefualdes.com

En ces premiers jours de 1817, les murs du palais de justice de Rodez résonnaient de l'écho de la voix de stentor du Président du Tribunal, Monsieur Grenier. Juché sur l’estrade, flanqué de ses deux assesseurs, il conduisait les débats avec autorité, intimant avec fermeté, à un public nombreux, bruyant et indiscipliné, de respecter la solennité des lieux. Au-dessus de lui, un impressionnant crucifix s'imposait à la vue de tous. Comme pour rappeler que quoi qu'il advienne, la justice des hommes sera toujours supplantée par les lois divines. Les seules habilitées à punir les âmes entachées de la flétrissure du péché.

A la gauche du président, siégeait le juge Teulat, raide comme un code de procédure pénale et dont le visage sec ne laissait transparaître aucune émotion. Côté opposé, le Procureur du Roi, monsieur De Siran, hautain et suffisant tenait la place ; quand les accusés fuyaient son regard impitoyable, il semblait tirer une jouissance perverse de sa position. Encrier garni et plume d'oie affûtée, assistant les magistrats, le greffier. Charge lui était donnée, dans une écriture faite de pleins et de déliés, de consigner les témoignages. Sur le côté se trouvait le banc des avocats qui comptait parmi eux le ténor du barreau d'Albi, Maître Romiguières.

Rhéteur redoutable et démonstratif, il s'adressait au public à grands effets de manche. Joignant la théâtralité du corps à l'esthétique du verbe, il tentait de rallier son auditoire à la cause de ses clients. Le tribunal de Rodez ressemblait à un théâtre où se jouait une scène de la comédie de la vie...excepté que sur cette scène-là, on risquait de ne pas mourir pour de faux.

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