« Qui a tué Fualdès ? » (17/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (17/40)
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Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc « Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutumes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie : www.quiatuefualdes.com

Ce fut le 12 juillet 1815 que les institutions me nommèrent préfet de l’Aveyron. En arrivant ici je découvris que les guerres napoléoniennes avaient vidé les campagnes et que la petite vérole aggravait la situation. Je m’attelais à cette tâche avec une grande détermination. Si bien qu’un jour, je reçus un courrier du ministre Elie Decazes dont je connaissais le libéralisme, l’influence considérable, et la confiance que lui accordait le roi. Il s’adressait à moi en ces termes :

Monsieur le préfet Joseph d’Estourmel, Cher ami, J’ai eu connaissance des actions importantes que vous avez menées comme la création de maisons de charité et les campagnes de vaccination contre la vérole. Il faut que les préfets des autres départements s’inspirent de vos actions et je ne manquerai pas de leur faire savoir lors de notre prochain congrès. Mais c’est d’un tout autre sujet que je voudrais vous entretenir aujourd’hui. Vous savez que notre roi a, dans votre département, de très forts appuis avec lesquels il avait tenté de reprendre le pouvoir. Vous n’êtes bien sûr pas sans savoir que le procureur Fualdès avait fait échouer cette entreprise. Le roi en a gardé un souvenir amer et le nom de Fualdès écorche encore ses oreilles. Toutefois l’expérience menée avec les ultra-royalistes qui l’ont un jour soutenu, ne peut se poursuivre. La chambre introuvable sera dissolue. Les extrémistes peuvent faire échouer notre politique et nous nous devons d’agir avec la plus grande prudence. Notre mission : royaliser la nation et nationaliser les royalistes. J’ai eu vent d’une vengeance qui tentait de s’organiser contre Fualdès. Si le sort de Fualdès ne me préoccupe guère, il est très important que la responsabilité du pouvoir ne soit en rien entachée. Je sais que, votre habileté aidant, vous saurez prendre cette question en mains et que rien ne transparaîtra. Recevez, cher ami, l’expression de ma plus grande considération.

Je vous cite cette lettre de mémoire, car il ne fait aucun doute qu’un tel courrier serait du plus mauvais effet entre des mains ni avisées, ni enclines au pouvoir de notre Roi.

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