Tour de France: Sagan change de couleur et passe au jaune

  • Le Slovaque Peter Sagan, vainqueur de la 2e étape du Tour de France et nouveau maillot jaune, le 3 juillet 2016 à Cherbourg
    Le Slovaque Peter Sagan, vainqueur de la 2e étape du Tour de France et nouveau maillot jaune, le 3 juillet 2016 à Cherbourg AFP - jeff pachoud
  • Le Slovaque Peter Sagan (g), remporte la 2e étape du Tour de France, le 3 juillet 2016 à Cherbourg
    Le Slovaque Peter Sagan (g), remporte la 2e étape du Tour de France, le 3 juillet 2016 à Cherbourg AFP - LIONEL BONAVENTURE
  • L'Espagnol Alberto Contador (d) après une nouvelle chute, lors de la 2e étape du Tour de France entre Saint-Lô et Cherbourg, le 3 juillet 2016
    L'Espagnol Alberto Contador (d) après une nouvelle chute, lors de la 2e étape du Tour de France entre Saint-Lô et Cherbourg, le 3 juillet 2016 AFP - KENZO TRIBOUILLARD
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Centre Presse Aveyron

Le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan, vainqueur dimanche à Cherbourg de la deuxième étape, a changé de couleur en s'emparant du maillot jaune du Tour de France, qui tourne mal pour son coéquipier espagnol Alberto Contador.

Sagan, habitué au maillot vert à Paris (quatre fois), a devancé le Français Julian Alaphilippe, prometteur néophyte du Tour, au terme d'un sprint en montée. Mais, au contraire de ses habitudes, il a montré une inhabituelle réserve en franchissant la ligne.

"J'ai été très étonné quand on m'a dit que j'avais gagné, je pensais qu'on arrivait pour la troisième place", a expliqué le Slovaque, personnage majeur d'un peloton qu'il a vilipendé ensuite, lors de la conférence de presse réservée au vainqueur de l'étape.

"On voit des choses stupides. Personne ne freine quand c'est mouillé. On voit sept trains devant, toutes les équipes en ont et se fichent des autres coureurs. Certains coureurs ne savent pas faire du vélo...", a tempêté Sagan, adepte à 26 ans de l'antienne des anciens, +c'était mieux avant+. "Il n'y a plus de respect dans le peloton. Les choses étaient différentes quand j'ai commencé en 2010."

Sur le vélo, Sagan s'est imposé sans aucune discussion. Il a dominé Alaphilippe et les autres meilleurs puncheurs mondiaux, l'Espagnol Alejandro Valverde (3e), l'Irlandais Dan Martin (4e) et l'Australien Michael Matthews (5e).

- Contador amoindri -

Le coureur de Tinkoff, qui n'a pas oublié de remercier le milliardaire russe propriétaire de l'équipe (Oleg Tinkov, présent à l'arrivée), a endossé pour la première fois de sa carrière le maillot jaune. Comme le Britannique Mark Cavendish, logiquement débordé dans la montée d'arrivée, l'avait fait samedi.

Pour la formation russe, le bilan est terni par la nouvelle mésaventure survenue à Contador. Bis repetita, l'Espagnol est tombé pour la deuxième fois en deux jours. Sans que sa responsabilité, au contraire de la veille, paraisse engagée.

"Alberto a été malchanceux. Aujourd'hui, Tony Martin a pris un ralentisseur un peu trop vite, il est tombé et a fait tomber Alberto. S'il était tombé de l'autre côté, c'était pour moi", a expliqué Sagan.

Dans la montée finale, Contador, visiblement amoindri, a lâché 48 secondes à la plupart de ses rivaux.

"J'ai tenté de tout donner pour minimiser la perte mais elle est quand même très grande", a estimé le double vainqueur du Tour (2007, 2009). "Je suis handicapé physiquement, je ne peux pas pédaler comme je le voudrais. Ce n'est pas évident de garder le moral. Je suis touché des deux côtés".

- Porte dépité -

Si le Français Thibaut Pinot a lâché une broutille (11 sec) sur le groupe de tête fort de 26 coureurs, l'autre perdant notable du final de Cherbourg s'appelle Richie Porte. L'Australien a cédé beaucoup de temps (1 min 45 sec). Par la faute, à moins de cinq kilomètres de l'arrivée, d'une crevaison qui l'a contraint à un changement de roue arrière plus long qu'espéré.

"C'était une catastrophe. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire", s'est-il interrogé, dépité. "Bien sûr, c'est un mauvais jour mais il ne chute pas, c'est le principal", a tenté de relativiser Yvon Ledanois, le directeur sportif de la formation BMC, dont Porte, recrue-phare de l'intersaison, est le coleader (avec Van Garderen).

Pour le gain de l'étape, le peloton a joué avec le feu, en l'occurrence Jasper Stuyven, rescapé d'une échappée de quatre coureurs (avec Breen, Voss et Benedetti) lancée dès le départ des 183 kilomètres. Le Belge n'a été repris qu'à 450 mètres de la ligne.

Stuyven a distancé ses deux derniers compagnons (Breen, Voss) dans la côte d'Octeville, aux 8 kilomètres. Il a abordé la montée de la Glacerie avec un peu plus d'une minute d'avance. Mais il a été débordé par l'avant-garde du peloton dans la ligne droite finale, que Sagan a franchi à la vitesse de 40,8 km/h, preuve d'une pente significative (68 km/h pour Cavendish la veille).

Le fantasque Slovaque quittera donc la Normandie en jaune, lundi, pour une longue étape de plaine menant de Granville à Angers (223,5 km). Il n'avait plus gagné depuis 2013, à Albi, et avait surtout accumulé les deuxièmes places au fil de ses quatre premières participations au Tour. Pas moins de seize!

Source : AFP

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