« Qui a tué Fualdès ? » (20/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (20/40)
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Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc « Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutumes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie : www.quiatuefualdes.com

Avant de vous raconter cette histoire, permettez-moi ce petit rappel, L'Aveyron, comme une grande partie du Sud-Est de la France, attendait avec impatience le retour des Bourbons. À l'hiver 1813-1814, la débâcle militaire de Napoléon et l'invasion du territoire par les armées coalisées nourrissaient leurs espoirs. Des notables royalistes s'étaient organisés en une société secrète : les chevaliers de la Foi. Il s'agissait pour eux d'accélérer le cours de l'histoire, de forcer le destin, en proclamant Louis XVIII roi de France. En février 1814, trois cents conjurés se réunirent au château de la Goudalie, près de Rodez, dans le but de marcher sur la ville et d'imposer le retour des Bourbons.

Prévenu du complot, le procureur Fualdès fit échouer la manœuvre. Cette histoire, nous vous l’avons déjà racontée. Mais elle ne se termine pas là car la mobilisation des conjurés avait coûté fort cher et les conjurateurs avaient engagés des sommes importantes qu’il fallait rembourser. Tous les 10 jours, une vieille diligence, une patache comme on disait, transportant les fonds publics quittait Espalion pour se rendre à Rodez.

Le 1er avril 1814, quelques semaines après l’échec du complot, huit hommes attendaient à cheval. Au vu de leurs chevaux et malgré leurs habits qui dissimulaient leurs visages, on aurait pu deviner que plusieurs d’entre eux étaient de noble condition. Parmi eux, deux hommes s’étaient postés en avant, en haut d’un promontoire, à côté du château de Vayssettes à deux lieues du château de la Goudalie. Lorsqu’ils virent arriver la patache, ils donnèrent un signal au reste de la bande. Ceux-ci disposèrent un tronc d’arbre en travers de la route puis se reculèrent rapidement pour se mettre à l’abri. À la vue du tronc qui lui barrait la route, la patache s’immobilisa. Elle était gardée par quatre gendarmes armés, dont deux étaient à cheval, les autres assis sur le véhicule.

Au même moment, les deux hommes qui avaient donné l’alerte arrivèrent à l’arrière du convoi alors que les autres arrivaient de tous côtés. La bataille fut brève, les assaillants n’hésitant pas à tirer. Un gendarme tomba à terre, raide mort, un autre fut blessé. Quant aux deux derniers, ils s’envolèrent comme une flopée de moineaux, petite certes, car ils n’étaient que deux. En quelques gestes précis, les hommes équipés d’outils, firent céder le fourgon et s’emparèrent de la cargaison, un sac contenant plus de vingt-mille francs or… L’enquête sur l’affaire fut bâclée jusqu’à ce qu’un homme s’en empara, le procureur Fualdès.

Pis encore, il déploya un grand zèle pour découvrir les responsables de l'attaque. Son enquête, interrompue par le retour de Louis XVIII sur le trône, tendait à prouver que les auteurs de cette attaque n'étaient autres que les comploteurs royalistes. Un homme avait même été inculpé. Il n'était rien moins que l'oncle par alliance d'Élie Decazes, le favori de Louis XVIII. Rien de moins pour se faire quelques ennemis, Monsieur le procureur….

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