Finale de l'Euro : avis d'experts aveyronnais

«Au coup d’envoi, on sait!»

Bruno Gares (escrime)

Championnats d’Europe, du Monde ou encore Jeux Olympiques! Le Ruthénois Bruno Gares a connu tous les plus grands moments sportifs de l’escrime française au sein du staff des équipes de France. Et s’est souvent retrouvé, comme les Bleus, à une petite marche de l’apothéose. À ce titre notamment, son analyse est forcément éclairante sur la préparation de cet événement: «Comme on s’entraîne tous les jours, on sait où on en est. Que ce soit le Portugal ou a France, ils sont montés en puissance, notamment leurs meilleurs joueurs, tour après tour. Et ça, avec les victoires qui s’enchaînent, ça permet de capitaliser de la confiance. Mentalement, c’est la meilleure préparation possible. Ensuite, le jour J, au coup d’envoi, on sait. C’est du moins comme ça en escrime, j’imagine que c’est similaire en sports co. Au regard des comportements, si le gars est détendu ou crispé... On voit déjà si l’événement le transcende ou alors s’il va se retrouver bloqué par l’enjeu. Mais je ne me fais pas trop de soucis, car encore une fois, voir les meilleurs joueurs monter en puissance, c’est un très bon signe. Enfin, bien souvent pour le sportif, plus c’est dur, plus ça donne envie. Alors...» 

«Didier Deschamps, un atout pour la France»

Bruno Delfraissy (tennis)

Au coaching des tennismen de Capdenac (N4) depuis plusieurs années et joueur lui-même, Bruno Delfraissy voit en «Deschamps, un atout pour la France». «Il a tout gagné dans sa carrière. Et cette réussite qu’on lui prête, elle n’arrive pas seule, elle se provoque. Il sait ce qu’il faut faire pour aller jusqu’au bout.» Un constat doublé par le fait que le Portugal «n’a, lui, jamais rien gagné». Pour autant, «la pression est sur la France», envoie le technicien. Car «si son parcours est assez irrégulier» avec «une marche à réaction», elle reste malgré tout «favorite». «Les Portugais sont des miraculés», étaye-t-il. «Du coup, ils devraient aborder cette finale plus facilement. »

« Évacuer la demie »

Vincent Bousquet (quilles de huit)

Aujourd’hui, le conseiller technique départemental des quilles de huit, Vincent Bousquet, sera sur les terrains avec le maillot du Monastère. Mais dès le championnat de l’Aveyron individuel terminé et peut-être un succès digéré, il filera devant une télévision pour suivre avec attention la finale de l’Euro. Et s’il voit bien les Bleus s’imposer, il craint tout de même le Portugal : « Nos adversaires n’ont rien à perdre. Ils savent qu’ils n’ont éliminé aucune grosse équipe, que leur jeu est faible et il faudra donc se méfier. Car les Bleus ont déjà créé l’exploit face à l’Allemagne et ils doivent rapidement évacuer cette demi-finale. Il ne faut pas s’enflammer et vite retomber les pieds sur terre. Notre préparation de match ne doit pas changer d’un iota car ce n’est jamais bon. Certes, il y aura du stress à gérer pour les joueurs le jour de la rencontre mais j’ai l’impression que les Bleus en ont dans la tête cette année. Donc je ne m’inquiète pas trop sur cela. J’espère vraiment qu’on gagnera car cette équipe de France attire la sympathie. »

« Le danger N.1 ? Les médias ! »

Arnaud Vercruysse (rugby)

Entraîneur du Stade Rodez Aveyron, Arnaud Vercruysse n’en est pas moins un passionné de football. Comme depuis le début de la compétition, le technicien supportera les Bleus demain pour la finale. Il nous livre son sentiment sur la préparation et l’avant-match d’un tel événement : « Donner des conseils à Didier Deschamps ? Cela serait plus que présomptueux car il a tout gagné ! Il maîtrise parfaitement la préparation et son expérience malheureuse avec Monaco lors de la défaite en finale de la Ligue des Champions (2004) lui servira. Je suis admiratif de cet entraîneur. C’est un véritable meneur d’hommes et il a créé une véritable équipe, mis l’accent sur le collectif. Il a convaincu son groupe qu’il pouvait gagner et cela se sent dans les attitudes des joueurs. Le danger N.1 avant cette finale, ce sont les médias. Car ils ont la capacité de jouer le match en amont et surtout d’ériger certains joueurs en star alors qu’on n’a encore rien gagné ! Mais j’ai confiance en ce groupe car il me paraît être très humble. Quant à la finale, il faut faire attention car nous ne sommes pas ultra-favoris comme on peut l’entendre. C’est du 51-49 et l’équipe qui marquera la première aura de grandes chances de gagner. »