Gynécologue, pédiatre... : la pénurie s’installe en Aveyron

  • Gynécologue, pédiatre... : la pénurie s’installe en Aveyron
    Gynécologue, pédiatre... : la pénurie s’installe en Aveyron
  • En matière de pédiatrie, le Ruthénois présente un accès «difficile», représenté par la couleur rose. Les secteurs en situation de désert médical (implantation 60% moins nombreuse qu’au niveau national) est représenté en rouge.
    En matière de pédiatrie, le Ruthénois présente un accès «difficile», représenté par la couleur rose. Les secteurs en situation de désert médical (implantation 60% moins nombreuse qu’au niveau national) est représenté en rouge.
Publié le
Xavier Buisson

Comme en 2012, l’Union fédérale des consommateurs a analysé l’offre exhaustive de soins de ville pour quatre spécialités (généralistes, pédiatres, ophtalmologistes et gynécologues. Dans un rayon de 45 km autour de Rodez, la situation est stable pour les généralistes («offre abondante) mais s’est dégradée pour gynécologues et pédiatres, toujours «difficiles» d’accès.

Quatre ans après une première étude, les quelque 600 membres aveyronnais de l’UFC-Que choisir ont repris la route de l’ensemble des cabinets médicaux du département afin d’actualiser leur étude sur l’accès au soin. À l’image de Myriam, de la délégation ruthénoise, qui avait en charge un secteur comprenant Rodez, Mende, Marvejols, Capdenac, Decazeville... Chaque cabinet a été visité pour des relevés de tarifs permettant de faire un état des lieux de l’implantation des médecins et d’établir des comparatifs par rapport à 2012.

En matière de pédiatrie, le Ruthénois présente un accès «difficile», représenté par la couleur rose. Les secteurs en situation de désert médical (implantation 60% moins nombreuse qu’au niveau national) est représenté en rouge.
En matière de pédiatrie, le Ruthénois présente un accès «difficile», représenté par la couleur rose. Les secteurs en situation de désert médical (implantation 60% moins nombreuse qu’au niveau national) est représenté en rouge.

GENERALISTES

«Offre abondante, situation stable». C’est le seul point rassurant de l’étude: dans un rayon de 30 minutes de route autour de Rodez, l’offre en matière de généralistes reste «abondante», identique à celle de 2012. La densité des généralistes autour de la préfecture se situe dans une fourchette entre la moyenne nationale et 30% au-dessus. Dans l’Aveyron, 14% de la population vivrait dans un «désert médical», ce qui représente une offre au moins 60% en dessous de la moyenne nationale.

GYNÉCOLOGUES

«Accès difficile, situation dégradée». Dans un rayon de 45minutes autour de Rodez, l’accès aux gynécologues est «difficile» et la situation s’est dégradée selon la récente étude. « Inacceptable » pour l’UFC, qui explique ce fort recul dans l’accès aux soins par les départs en retraite non remplacés. À l’échelle du département, le nombre de gynécologues a été divisé par deux (-53 %) depuis 2012.

OPHTALMOLOGISTES

«Accès satisfaisant, situation dégradée». «Entre la moyenne nationale et 30% en dessous», voilà ou se situe le Ruthénois. Un chiffre plutôt rassurant, même si le nombre de spécialistes a chuté de 72% à l’échelle départementale depuis la dernière étude de l’UFC: dans le département, 26% des Aveyronnais habitent un désert médical du fait de leur éloignement du premier praticien.

PÉDIATRES

«Accès difficile, situation dégradée». Dans cette spécialité, le désert médical est aux portes du Ruthénois. Trémouilles, Pruines ou Boussac sont par exemple concernés. L’implantation des pédiatres de Rodez (ils sont, dans le département, 43%, moins nombreux qu’en 2012) répond de manière bien trop faible à la demande actuelle. Ce sont les pédiatres installés à Villefranche ou même Aurillac et Figeac qui désengorgent l’Aveyron et rendent la situation globale moins douloureuse.

Les dépassements d’honoraires au crible

L’association de consommateur s’est par ailleurs penchée sur les dépassements d’honoraires, qualifiés de «double peine pour les plus modestes». Les généralistes ne sont concernés qu’à la marge par cette pratique qui a plutôt cours chez les spécialistes, bénéficiant parfois d’une situation de quasi-monopole. Pour ce qui est des pédiatres, l’UFC juge l’offre au tarif de la sécurité sociale «très insuffisante». Si l’on ne considère que les pédiatres ne pratiquant pas de dépassement d’honoraires, 38% de l’Aveyron est en désert médical. Pour les gynécologues, ce chiffre monte à 53%, les ophtalmologistes sans dépassement d’honoraires pointant à 36%.

«Electrochoc»

«La situation d’urgence sanitaire que nous connaissons impose un électrochoc pour se donner les moyens d’enfin combler la fracture sanitaire», affirme l’UFC. Pour ce faire, l’association a dernièrement demandé de façon officielle la fermeture du secteur2, celui dans lequel les médecins peuvent pratiquer des dépassements d’honoraires libres. 

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