Laurent Peyrelade : «S’il faut être moche mais qu’on gagne, allons-y»

  • L’objectif est clair pour le Raf : «Entre la 1re et la 8e place». Pour l’atteindre, Laurent Peyrelade prévient, «il faut être prêt à lutter».
    L’objectif est clair pour le Raf : «Entre la 1re et la 8e place». Pour l’atteindre, Laurent Peyrelade prévient, «il faut être prêt à lutter». Jean-Louis Bories
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Maxime Raynaud

Football. Après un exercice «pourri», conclu par une relégation puis un repêchage, le Raf débute une nouvelle aventure, avec un premier match à Colomiers, samedi (18 heures). Pour son entraîneur Laurent Peyrelade, resté en poste cet été, ce nouveau départ est «une chance à saisir».

Après un exercice «pourri», conclu par une relégation puis un repêchage, le Raf débute une nouvelle aventure, avec un premier match à Colomiers, samedi (18 heures). Pour son entraîneur Laurent Peyrelade, resté en poste cet été, ce nouveau départ est «une chance à saisir».

Un peu plus de deux mois après la fin de la dernière saison et ça repart. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

On espère avoir dressé les bons constats, avoir trouvé les éléments qui permettront une saison sans souffrance. Il a fallu adapter le discours aussi.

Quels sont ces constats après une campagne conclue à la 14e place (premier relégable), à un point du maintien ?

Nous avions un groupe très hétéroclite, en termes d’âge. D’autre part, il ne fallait pas que les cadres travaillent (allusion aux joueurs pluri-actifs, désormais tous retraités, David Suarez, Adrien Faviana et Julien Lorthioir, NDLR). Et puis, nous avions la volonté de mettre en place une identité de jeu. Mais ça prend du temps. Elle ne nous a pas permis d’être efficaces, on a parfois perdu de vue les fondamentaux. Donc on s’est adapté, pour ne pas connaître la même chose. 

Avez-vous le sentiment que le Raf se voit donner une seconde chance avec ce repêchage ?

La réflexion, ce n’est pas ça. Mais de savoir qu’on a de la chance. Aujourd’hui, on est sur la ligne de départ, à nouveau, avec toutes ces équipes. Et ça, on ne doit pas le laisser passer. On remet les compteurs à zéro mais on doit tout faire pour que les difficultés ne se reproduisent pas. Saisir l’opportunité, c’est ça le maître mot.

On évoque beaucoup la saison dernière. Ça vous agace ? 

Ça m’emmerde pour l’image du club, de notre équipe parce que le résultat final n’a pas reflété le jeu. Mais le constat (la relégation) était là à la fin. Par rapport à ma vision du jeu, je suis frustré de ne pas avoir eu les résultats qui doivent aller avec. Mais mes convictions sont restées les mêmes, tout en s’adaptant: le plaisir passe par le jeu mais aussi par le résultat. Surtout au début du championnat. Quand on aura gagné 9 matches, qu’on sera à l’abri, on travaillera d’autres choses. Il ne faut pas se tromper de voie cette fois.

Vous l’avez souvent concédé: l’une de vos erreurs a été d’être «trop gentil». Vous essayez de changer cela ? Ça s’améliore. Comment ?

Je suis plus dur, plus exigeant aussi à l’entraînement, dans ma façon d’être. J’ai beaucoup appris. Dans la défaite, comme dans le succès, on apprend. On se dit qu’on a raté des choses.

Vous auriez pu partir, vous en avez eu l’opportunité. Mais vous avez choisi de rester. Est-ce par revanche ?

Non, c’est que je me sens bien ici. J’aime la région, le club. Je m’entends bien avec Greg (Ursule, manager), le président (Pierre-Olivier Murat). C’est moi qui aie décidé. Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu les résultats que je n’ai pas eu le sentiment de bien travailler. Mon plaisir, c’est d’être sur le terrain. Mais la finalité, c’est de gagner. S’il faut être moche mais qu’on gagne, allons-y.

André Blanc, le coach de Hyères qui a vécu la même mésaventure il y a deux ans, dit que le plus traumatisé dans pareille situation, c’est l’entraîneur. Qu’en pensez-vous ?

C’est vrai, c’est toi le plus responsable. Mais il y a deux facettes. D’un côté, on te prend pour un perdant, un gentil, quelqu’un qui n’est pas fait pour le club. Et de l’autre, il y a ce en quoi tu crois. Sur ce point, je n’ai pas de traumatisme. J’ai foi en ce que je fais. Parce que j’ai de l’ambition, que j’ai envie de résultats. Regardez Pascal Dupraz. À Évian, ça ne marche pas et c’est une trompette. Mais à Toulouse, c’est un magicien. Pourtant, c’est le même. Il était au bon endroit, au bon moment. Dans ce cas, la dynamique de groupe est cruciale.

Justement, le précédent a souvent été tancé pour sa jeunesse, son immaturité aussi. Le recrutement a-t-il été axé pour éviter ces travers ?

Mais ça dépend aussi de tes finances! L’an dernier, on prend Séb (Da Silva) et Erwin (Zelazny, parti à Troyes, NDLR) puis des jeunes. Cette fois, on a dégagé de la masse salariale pour des mecs qui t’amènent de l’exigence, qui ont bourlingué. Mais quand même, si on avait été des tocards, on n’aurait pas mis trois gars dans l’équipe-type (Da Silva, Rosier et Zelazny), ni attiré un joueur comme Maxime Ras qui, de lui-même, voulait venir. Maintenant, à nous de trouver l’équilibre. Le groupe est encore très jeune. Et il te manque un aboyeur mais c’est le plus dur à trouver.

Le dernier amical, avec le revers 2-0 contre Moulins- Yzeure (CFA), a démontré que le Raf a encore du travail...

T’as raté un match, oui. Ce qu’il faut, c’est bien pointer les erreurs. Pendant la préparation, on a fait des choses un peu plus dures que l’an dernier. On s’est aussi concentré sur la cohésion pour que chacun trouve sa place.

Quel est l’objectif fixé ?

Entre la première et la 8e place. Il faut coller à ce haut de tableau, vendre sa peau chèrement, être «casse-couilles» à jouer et, surtout, être régulier. Tu ne peux plus perdre des matches comme ceux face à Pau la saison dernière (1-0 et 2-1). Je rêve d’une victoire 1-0, acquise à la 84e après un match héroïque de mon gardien, au courage. La compétition dira si on est prêt à ça.

L’an passé, à quelques jours de la première journée, vous confiez être «convaincu que ça va fonctionner». Que dites-vous aujourd’hui ?

J’espère que ça va fonctionner (rires). J’attends de voir la compétition. L’an dernier, je savais qu’on jouerait bien. Là, on s’est préparé à lutter et on jouera ensuite. Si j’avais fait la même chose, c’est que je n’aurais rien appris. 

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