Rentrée : en Aveyron, « un travail considérable a été mené »

  • Dominique Roure : "Je pars serein".
    Dominique Roure : "Je pars serein". José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Le directeur académique effectue ce jeudi sa dernière rentrée. Lundi il cédera sa place à Gilbert Cambe, jusqu'alors Dasen adjoint de l'Hérault. Il nous livre son sentiment sur ses trois années passées en Aveyron, où il a choisi de s’installer.

Quelques jours après votre arrivée en Aveyron, il y a trois ans, vous disiez avoir un sentiment d’ensemble «positif». Qu’en est-il aujourd’hui, , à quelques heures d’une nouvelle rentrée et à l’heure de votre départ à la retraite?

Je vais partir en me disant que l’Aveyron est un département attachant. Je le savais, mais j’en ai eu la confirmation, que ce soit en terme d’accueil ou de travail. Puis je ne peux que souligner l’engagement envers l’éducation et la scolarité. J’ai été frappé de la qualité du travail effectué par les équipes pédagogiques.

Il y a une vraie valeur travail dans ce département. Et ce, quel que soit le niveau scolaire. Je n’ai pas toujours trouvé cela ici ou là. Le peu de chômage, le nombre important de petites entreprises ou encore la solidarité aveyronnaise expliquent cela aussi je pense.

A propos de travail, vous n’en avez pas manqué entre réforme des rythmes scolaires, des maternelles, des collèges...

Oui, pendant ces trois dernières années, beaucoup de travail a été fait. Très souvent, il y a eu une longue réflexion, et une fois que le processus a été engagé, cela a bien avancé. Et je salue vraiment le travail qui a été fait dans les établissements, avec les équipes pédagogiques et d’encadrement. Cela n’a pas empêché quelques discussions animées.

Justement au cours de ces trois années, on a certes assisté à quelques rapports tendus, mais globalement, les dossiers ont avancé...

On en est à la quatrième année de refondation de l’école. En trois ans, énormément de choses ont été faites. Cela ne se voit pas forcément de l’extérieur, mais un travail considérable a été mené sur le décrochage scolaire, le numérique, les valeurs de la République. Beaucoup de choses ont bougé. Et encore une fois, il y a eu des discussions, mais une fois les choses engagés, cela a avancé. Il y aura une grève le 8 septembre, cela fait partie du jeu national.

Mais ici, pratiquement partout, les organisations sont prêtes, les EPI ( enseignements pratiques interdisciplinaires) sont mis en œuvre... Et ce n’est pas juste un affichage, il y a de vrais projets derrière.

Les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) ont également fait partie de vos chevaux de bataille...

Parce que c’est un dossier essentiel qui conditionne l’avenir de l’école rurale, pour les vingt ou trente années à venir. Si on ne bouge pas, si on attend que cela se passe, on va connaître d’importantes difficultés en terme d’aménagement du territoire. Et je suis attaché à ce que tous les élèves aient les mêmes chances de réussite sur l’ensemble du territoire. Rendez-vous compte, il y a des classes à neuf niveaux. C’est du trapèze volant ! L’avenir de l’école rurale se joue maintenant. L’État nous a laissé des moyens supplémentaires pour cela.

C’est le message que vous laissez aux élus aveyronnais?

Le message est plus simple: on a une école qui fonctionne bien. Or, la vie et les besoins changent. La question est: quelle capacité a-t-on pour s’adapter? Pour que l’école en Aveyron reste un instrument de réussite et de promotion sociale.

Y-a-t-il une chose que vous regrettez de ne pas avoir mis en place avant de partir?

Outre les nombreux dossiers qu’il faut mener, j’aurai surtout aimé aller au bout du protocole rural. Mais je m’en vais serein. Parce que je sais aussi que l’on ne laisse aucun élève au bord du chemin. En Aveyron, on les connaît presque tous un par un. Il en reste cinq, sur 13 000, qui n’ont pas d’affectation pour cette rentrée. Tous ont été contactés et des processus de rescolarisation sont à l’étude. Il ne faut laisser personne sur le bord du chemin. C’est l’honneur du service public.

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