L'Amérique retient son souffle avant le duel télévisé Trump-Clinton

  • Des portraits des candidats à la Maison Blanche sur un véhicule de la chaîne CNN, le 24 septembre 2016 à Hempstead, dans l'Etat de New York
    Des portraits des candidats à la Maison Blanche sur un véhicule de la chaîne CNN, le 24 septembre 2016 à Hempstead, dans l'Etat de New York AFP - PAUL J. RICHARDS
  • La candidate démocrate Hillary Clinton le 15 septembre 2016 à White Plains
    La candidate démocrate Hillary Clinton le 15 septembre 2016 à White Plains AFP/Archives - Brendan Smialowski
  • Le candidat républicain Donald Trump en campagne le 24 septembre 2016 à  à Roanoke en Virginie
    Le candidat républicain Donald Trump en campagne le 24 septembre 2016 à à Roanoke en Virginie AFP/Archives - MANDEL NGAN
  • Caractéristiques des groupes démographiques déterminant dans l'élection présidentielle américaine, autres que les Noirs et les Protestants évangéliques blancs
    Caractéristiques des groupes démographiques déterminant dans l'élection présidentielle américaine, autres que les Noirs et les Protestants évangéliques blancs AFP - Christopher HUFFAKER, Gillian HANDYSIDE, Jean Michel CORNU, Paz PIZARRO
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Centre Presse Aveyron

D'un côté Hillary Clinton, démocrate hyper-expérimentée qui peine à susciter l'enthousiasme. De l'autre Donald Trump, républicain novice et impulsif mais redoutable show-man. Les Américains attendaient lundi avec impatience le premier débat présidentiel, d'autant plus important que les sondages sont serrés à six semaines du scrutin.

La pression est énorme, et ce combat au sommet entre deux candidats à la Maison Blanche radicalement différents --que la majorité des Américains n'aiment pas-- promet des records d'audience, jusqu'à 100 millions de personnes.

Il doit commencer à 21H00 (01H00 GMT mardi). Avec les réseaux sociaux, le verdict sera immédiat. Un geste, une phrase déplacée, le moindre dérapage, tout sera important.

Au programme: la gestion du pays, la sécurité, l'économie, des sujets qui préoccupent particulièrement les Américains.

"Il est prêt pour ce soir", a assuré lundi Kellyanne Conway, directrice de campagne de Donald Trump, sur MSNBC. "C'est un débatteur naturel. Il a des dons et des compétences qui échappent parfois à des politiciens traditionnels". "Mon père sera présidentiel, passionné, résistant", a promis son fils Eric Trump.

Le directeur de campagne d'Hillary Clinton, Robby Mook, s'est aussi voulu optimiste. Il a estimé sur CBS que le format de 90 minutes était bon pour la candidate, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts et a déjà participé à plus de 30 débats politiques depuis 2000.

Mais il s'est inquiété du fait que le milliardaire "puisse mentir et faire de la désinformation. Et Hillary devra passer tout son temps à essayer de corriger, plutôt que (de parler) des choses dont elle veut parler".

Selon la chaîne NBC, M. Trump a en outre changé 117 fois de position à propos de 20 sujets majeurs depuis le début de sa campagne en juin 2015, notamment en matière d'immigration et de lutte contre le terrorisme.

Un sondage Quinnipiac donnait lundi les deux candidats dans la marge d'erreur, 44% pour la démocrate et 43% pour le républicain, si l'on prend en compte les deux autres petits candidats. Sans Gary Johnson (parti libertarien, 8%) et Jill Stein (parti des Verts, 2%) Hillary Clinton est à 47%, Donald Trump à 46%.

Les récents sondages (à 4 candidats) ne donnent plus à l'ancienne Première dame que 1,5 point d'avance en moyenne, quand elle en avait 7,6 le 9 août.

Dans plusieurs Etats clés, où devrait se jouer l'élection --dont la Pennsylvanie, le Colorado et la Virginie--, l'avance de Mme Clinton s'est récemment réduite. Et M. Trump est désormais en tête dans l'Ohio, selon une moyenne des récents sondages.

Le scénario d'une course aussi serrée était inimaginable il y a six mois, d'où l'énorme pression sur ce premier débat. Même si, dans l'histoire récente, aucun débat n'a changé une élection présidentielle.

- Double standard? -

La campagne de Mme Clinton, qui aspire à devenir la première femme présidente de l'histoire américaine, s'est inquiétée d'un "double standard" lors de ce débat qui se tiendra près de New York, à l'université Hofstra. Selon de nombreux experts, la barre est plus haute pour elle.

"Tout ce que nous demandons, c'est que si Donald Trump ment --ce qu'il a fait souvent dans le passé-- cela soit vérifié", a insisté lundi Robby Mook.

Pour appuyer ses dires, la campagne démocrate a publié plusieurs pages de mensonges attribués à Donald Trump.

Mais le milliardaire républicain a déjà fait savoir que le modérateur Lester Holt, journaliste respecté qui présente le journal du soir sur NBC, n'était pas là pour ça.

"Il doit être un modérateur. Si elle fait une erreur ou je fais une erreur, nous nous en occuperons", avait-il déclaré jeudi, dénonçant des "pressions" sur Lester Holt.

Lundi, le New York Times --qui a apporté son soutien samedi à Hillary Clinton-- a publié un éditorial cinglant contre M. Trump, un candidat cultivant "intolérance, fanfaronnade et fausses promesses" et qui, selon le prestigieux quotidien, est "plus consumé par lui-même que par le bien-être du pays".

Dans la guerre psychologique que se mènent les deux camps, la tension est montée d'un cran ce week-end, autour du choix de leurs invités au débat.

Le camp Clinton a invité l'homme d'affaires Mark Cuban, propriétaire de l'équipe de basket des Dallas Mavericks, très critique de Donald Trump.

Ce dernier a riposté, affirmant qu'il était prêt à inviter Gennifer Flowers, une très ancienne maîtresse de Bill Clinton. L'intéressée s'est dite prête à y assister.

Le colistier de M. Trump, Mike Pence, a ensuite calmé le jeu, affirmant que Gennifer Flowers n'avait pas été invitée par la campagne.

Deux autres débats sont prévus les 9 et 19 octobre, animés par d'autres modérateurs.

Source : AFP

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