Donald Trump sème le trouble sur un principe démocratique

  • Donald Trump, entouré de sa famille dont sa femme Melania (G) et son fils Donald Jr (D), le 19 octobre 2016 à Las Vegas
    Donald Trump, entouré de sa famille dont sa femme Melania (G) et son fils Donald Jr (D), le 19 octobre 2016 à Las Vegas AFP/Archives - Robyn Beck
  • Donald Trump et Hillary Clinton lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas
    Donald Trump et Hillary Clinton lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas AFP - Mark RALSTON
  • Qui a remporté les débats ?
    Qui a remporté les débats ? AFP - Gal ROMA
  • Hillary Clinton lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas
    Hillary Clinton lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas AFP - Brendan Smialowski
  • La course à la Maison Blanche
    La course à la Maison Blanche AFP - Thomas SAINT-CRICQ, Paz PIZARRO
  • Donald Trump lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas Donald Trump lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas
    Donald Trump lors du 3ème et dernier débat présidentiel, le 20 octobre 2016 à l'Université du Nevada à Las Vegas AFP - SAUL LOEB
Publié le
Centre Presse Aveyron

Reparti jeudi faire campagne dans l'Ohio, Donald Trump a semé le trouble y compris dans son propre camp en laissant entendre la veille qu'il pourrait refuser le verdict des urnes, lors de son dernier débat face à Hillary Clinton, qui creuse l'écart dans les sondages.

"Je verrai à ce moment là", a déclaré Donald Trump, lorsqu'il a été interrogé en fin de débat pour savoir s'il accepterait le résultat de l'élection présidentielle le 8 novembre, quel qu'il soit.

Il a affirmé vouloir garder "le suspense", au risque d'ébranler la confiance dans le processus démocratique américain, alors que tous les candidats d'une présidentielle aux Etats-Unis ont jusqu'à présent reconnu les résultats des urnes, même tardivement dans le cas du scrutin très serré de 2000.

Son équipe de campagne, qui assurait avant le débat que Trump reconnaîtrait les résultats, faisait machine arrière jeudi pour expliciter ses propos. "Je suppose que Trump a voulu dire qu'il devait regarder (les résultats) pour voir s'il y a eu des fraudes" avant de se prononcer, a affirmé sa directrice de campagne Kellyanne Conway sur MSNBC.

Et même après le débat, le président du parti républicain Reince Priebus assurait que le milliardaire allait "accepter les résultats de l'élection", inquiet de voir non seulement la présidentielle mais aussi le Congrès lui échapper.

Le 8 novembre, les Américains éliront leur président mais aussi leurs représentants à la Chambre des représentants et, en partie, au Sénat. Les républicains y disposent aujourd'hui de la majorité.

Le colistier de Hillary Clinton, Tim Kaine, a qualifié jeudi sur CNN les propos de Trump "d'abomination", rappelant que "le transfert pacifique du pouvoir est un pilier de la démocratie de notre pays".

Mme Clinton, dont la cote dans les sondages est au plus haut depuis son investiture en juillet, devait rester discrète jeudi, envoyant au front sa carte maîtresse, le couple Obama.

"Personne n'est aussi prête à devenir présidente" qu'Hillary Clinton, s'est exclamé jeudi sur Twitter le président sortant, Barack Obama, qui va faire campagne pour elle jeudi en Floride. Il avait enjoint Donald Trump mardi à cesser de "pleurnicher".

- 'Le brouillard se lève' -

Michelle Obama, populaire porte-voix d'Hillary Clinton, qui s'était fait remarquer par un discours sans ambages dans le New Hampshire où elle avait dénoncé l'attitude "effrayante" de Trump à l'égard des femmes, ira dans l'Arizona.

Cet Etat traditionnellement conservateur suscite soudain l'intérêt des démocrates, qui se prêtent à rêver de l'emporter.

L'écart entre les deux candidats se creuse en faveur de Hillary Clinton, qui recueille plus de 45% des intentions de voix contre 39% pour Donald Trump et 6,5% pour le libertarien Gary Johnson.

"Le brouillard se lève", estimait jeudi Larry Sabato, politologue de l'Université de Virginie. "Hillary Clinton est en position de force dans la course pour devenir le 45e président des Etats-Unis".

Le candidat républicain avait pourtant bien démarré ce troisième débat, mercredi soir à Las Vegas, en rattrapant ses travers des deux premiers duels. Plus méthodique, visiblement mieux préparé, il a multiplié les appels du pied à la base conservatrice, sur l'avortement et l'immigration, attaquant sans relâche la démocrate sur les affaires qui la poursuivent.

Reste à savoir si les républicains qui se présentent au Congrès choisiront de rester associés ou non à leur porte-flambeau.

"Hillary Clinton gagnera très probablement l'élection, mais la question devient: quel sera l'effet sur les candidats républicains au Sénat et à la Chambre des représentants", souligne Robert Erikson, professeur de sciences politiques à l'Université Columbia à New York.

"Les républicains ont peur de ce que fera Donald Trump dans les trois prochaines semaines", dit cet expert à l'AFP.

Après cette finale au vitriol, les deux candidats se retrouveront jeudi soir au même dîner de gala caritatif Alfred Smith à New York, une tradition où ils sont censés débiter des plaisanteries l'un sur l'autre dans une ambiance bon enfant.

Source : AFP

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