Photofolies. Frédérique Bretin interroge l’espace historique

  • L’exposition (photos) et vidéo est à découvrir jusqu’au 30 octobre, à la galerie Sainte-Catherine, place Eugène-Raynaldy.
    L’exposition (photos) et vidéo est à découvrir jusqu’au 30 octobre, à la galerie Sainte-Catherine, place Eugène-Raynaldy. JAT
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Centre Presse Aveyron

Rodez. Frédérique Bretin expose des formats géants, au sein de la galerie Sainte-Catherine. 

Comment parler de l’Histoire en représentant le vide ? Comment retracer l’histoire dramatique d’Auschwitz sans tomber dans le pathos, ni ressasser les mêmes histoires, quitte à lasser le public ? Comment plus localement raconter la formidable histoire du couvent de Massip et de ses acteurs qui ont caché des enfants juifs ? C’est l’angle qu’a choisi Frédérique Bretin, qui dans le cadre des Photosfolies expose des formats géants, au sein de la galerie Sainte-Catherine.

Des images de silence sur fond assourdissant L’artiste relève ce défi en photographiant des grands espaces à vous donner le vertige. Elle réussit le paradoxe de mettre en relation le vide de l’espace et celui des morts dans les camps de concentration. Elle écrit l’ombre et la lumière pour donner encore plus de force aux témoignages des habitants de Capdenac-Gare, lieu où se trouve le couvent de Massip.

Pour donner la voix aux morts d’Auschwitz, Frédérique Bretin a aussi imaginé une vidéo statique. Une vidéo d’un lac où seul l’eau est en léger mouvement. La surface aquatique est bordée par des arbres qui ne bougent pas. Rien ne se passe dans le ciel qui reste désespérément vide. Pourtant, la bande sonore accompagnant la projection est tonitruante. Des corbeaux croassent, tandis que d’autres oiseaux poussent des cris inquiétants, à l’image du film d’Hitchcock.

D’Auschwitz au couvent de Massip

Dans ce monde aussi glauque qu’esthétiquement épuré, Frédérique Bretin interroge l’Histoire. Elle part sur des traces. Sa quête est à la croisée du travail de l’historien pour qui seuls les faits sont à retenir, du journaliste qui témoigne de son temps et du photographe qui immortalise l’instant présent. Comment cette photographe, qui vit et travaille en Dordogne, est-elle partie sur ce projet insensé ?

« En mars 2014, je me suis rendue au camp d’Auschwitz-Birkenau pour rechercher ces marais, sur les traces de Charlotte Delbo, résistante française, déportée en janvier 1943 et affectée dans un de ces commandos spéciaux. J’ai découvert un vaste territoire d’étangs marécageux, traversé par de nombreux chemins, jouxté par des terres agricoles fertiles », explique-t-elle dans son projet artistique.

C’est donc en partant sur les traces de la rescapée Charlotte Delbo, qui a retracé son expérience dans un ensemble de trois ouvrages, aux éditions de Minuit, que la photographe a réalisé la portée des marais actuels « muets et silencieux qui font écho au sentiment d’absence au monde qui fut la vie des survivants, à l’écueil d’une mémoire pétrifiée et à la tâche difficile de décrypter le présent ». salima ouirni L’exposition est à voir jusqu’au 30 octobre, aux heures d’ouverture de la galerie Sainte-Catherine, place Eugène-Raynaldy. Tél : 05 65 46 69 63.

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