Irak: dans le ciel de Mossoul, l'appui de la coalition contre l'EI

  • Un char des forces irakiennes avance vers Mossoul, le 1er novembre 2016
    Un char des forces irakiennes avance vers Mossoul, le 1er novembre 2016 AFP - AHMAD AL-RUBAYE
  • Un soldat américain à la base militaire d'Al Qayyarah, près de Mossoul, le 20 octobre 2016
    Un soldat américain à la base militaire d'Al Qayyarah, près de Mossoul, le 20 octobre 2016 AFP/Archives - YASIN AKGUL
  • Des membres des forces irakiennes antiterroristes près du village de Bazwaya, à l'est de Mossoul, le 31 octobre 2016
    Des membres des forces irakiennes antiterroristes près du village de Bazwaya, à l'est de Mossoul, le 31 octobre 2016 AFP - BULENT KILIC
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Centre Presse Aveyron

Ce sont les forces irakiennes qui combattent pour reprendre Mossoul au groupe Etat islamique, mais les avions de la coalition internationale leur apportent un appui aérien décisif, coordonné depuis un centre de commandement dernier cri dans un pays du Golfe.

A tout moment, de 15 à 20 appareils de la coalition tournent dans le ciel autour de la grande ville irakienne, principalement des drones.

Sur les écrans du centre de commandement, qu'un journaliste de l'AFP a pu visiter, ces appareils créent comme un cercle de petits points verts centré sur Mossoul.

Cette bataille est "la priorité maintenant" du QG aérien de la coalition, explique un responsable militaire irakien.

Les militaires qui conduisent ces opérations aériennes ont adapté leurs pratiques, ayant désormais la responsabilité de soutenir une opération terrestre majeure, et non plus de mener une guerre d'usure contre les jihadistes.

Les frappes ne sont plus "délibérées", décidées après des jours de reconnaissances par les drones d'observations. Ce sont désormais pour l'essentiel des frappes "dynamiques", décidées parfois en quelques minutes pour venir en aide à des troupes au sol en pleine bataille.

Il s'agit par exemple de détruire une position ennemie ou de faire exploser le véhicule piégé d'un kamikaze fonçant sur les troupes irakiennes.

Ces dernières comptent fermement sur ces alliés aériens, au point de s'être plaintes, aux premiers jours de l'offensive, de n'être pas assez "couvertes" par les appareils de la coalition, contraints de se disperser sur les différents fronts autour de la ville.

- Chemise dans le pantalon -

Mais pour le général américain Jeffrey Harrigian, chef des opérations aériennes de la coalition, il s'agissait plus d'une illusion d'optique qu'autre chose: la couverture aérienne n'a rien perdu de son efficacité.

Des membres des forces irakiennes antiterroristes près du village de Bazwaya, à l'est de Mossoul, le 31 octobre 2016"Parce qu'elles (les forces irakiennes) ne voyaient plus d'avions juste au-dessus de leur tête, elles pensaient qu'on ne serait pas capable de répondre à leurs demandes, alors qu'on en est tout à fait capable", explique-t-il.

Un avion de combat qui circule à plus de 700 km/h a tôt fait d'aller d'un point à un autre de l'agglomération, note-t-il: "A chaque fois qu'un de nos partenaires a réclamé" un soutien aérien, "il l'a eu, et ça va continuer", affirme-t-il.

Mercredi, la coalition a ainsi frappé à Mossoul et ses environs un centre de commandement du groupe Etat islamique (EI), deux mortiers, deux positions de combat, un poste de sniper, un poste d'observation, deux tunnels et un site de fabrication d'engins explosifs, selon son compte-rendu quotidien.

Les capacités de surveillance 24 heures sur 24 des drones de la coalition, essentiellement américains, sont également impressionnantes, comme en témoignent les images des huit écrans géants installés dans la salle de commandement des opérations aériennes.

Au moment de la visite des journalistes, l'un des écrans montre un homme chargeant un pick-up, quelque part en Irak, espionné par un drone volant à 3.000 mètres d'altitude. Les images sont si bonnes qu'on le voit distinctement remettre sa chemise blanche dans son pantalon. Mais le sort de ce probable combattant de l'EI restera inconnu: le temps de la frappe n'est pas encore venu.

- 'Attendrir' le terrain -

Le QG de la coalition a déjà en tête son prochain objectif, Raqa, le bastion de l'EI en Syrie, et l'endroit où ont été planifiés les attentats qui ont frappé le monde entier.

Les appareils de la coalition ont déjà commencé à "attendrir" le terrain, une métaphore militaire désignant les bombardements qui précèdent une offensive.

La coalition a mené environ 16.000 frappes en Irak et Syrie depuis le début des opérations aériennes contre l'EI, en août 2014, pour un coût avoisinant les 10 milliards de dollars.

Près de 80% d'entre elles ont été menées par les Etats-Unis, malgré les nombreux pays contributeurs de la coalition: France, Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas, Danemark, Canada, Australie, Jordanie, Bahreïn, Emirats arabes unis, Arabie saoudite et Turquie.

La coalition bénéficie d'une supériorité aérienne incontestée sur les jihadistes, même si l'exécution atroce d'un pilote jordanien capturé par l'EI puis brûlé vif montre que le danger n'est pas complètement absent.

Les craintes que les jihadistes parviennent à mettre la main sur des missiles sol-air n'ont pour l'instant pas été confirmées.

Source : AFP

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