Poujol, problème de riche du Raf

Longtemps privé de compétition la saison dernière, lors d’un exercice avec le Paris FC (L2) qui ne lui laissera pas un goût impérissable (7 apparitions), Loïc Poujol est engagé dans une quête : celle du plaisir et de la forme. Samedi, à voir son visage et le large sourire qui le barrait au coup de sifflet final de l’interminable 7e tour de Coupe de France face au FC M’Tsapéré (3-2 ap), il a un peu plus touché du doigt la première partie du contrat qu’il s’est fixé en rejoignant le Raf.

« Il a envie de jouer, de cavaler, c’est top !, reconnaissait le jeudi précédent son entraîneur Laurent Peyrelade. Il dévore. » « Il s’est super bien intégré au groupe, abondait Pierre Bardy, confirmant un avis général. Il est très ami avec Loïc (Coupin), forcément ça a aidé. »

Peyrelade : « à 75-80 % de son potentiel »

Arrivé cet été, avant d’être présenté par son nouveau club début octobre, le milieu défensif né à Rodez cultive aussi sa discrétion. En dehors, comme pour l’instant sur le terrain, avec trois entrées en jeu en CFA et trois titularisations en Coupe. Plus les semaines passent, plus elles rapprochent néanmoins celui qui fut international tricolore U20 et cumule près de 70 matches de Ligue 1 des questions inhérentes à son statut. Va-t-il bouleverser l’ordre établi, au sein d’un entrejeu où Rémy Boissier et Pierre Ruffaut forment une paire brillante ? Son entraîneur doit-il modifier son système de jeu pour lui faire une place ?

« J’ai déjà essayé un système à trois milieux, à l’entraînement. Mais, pour l’instant, je n’ai pas envie de changer, répond Peyrelade. Mon objectif, avec Loïc, c’est d’abord de le préparer à s’éclater, puis on fera des choix. » La prestation de Loïc Poujol samedi, sérieuse à défaut d’être au niveau d’un tel joueur, a démontré que l’heure des réponses n’est pas encore pour aujourd’hui. « Il est de mieux en mieux, de plus en plus dynamique, dit de lui son coach. Mais il lui manque encore des repères. Pour moi, il est à 75-80 % de son potentiel. »

« Les gens sont super pressés de le voir jouer, ajoute Peyrelade, ils sont peut-être déçus mais le foot, ça demande de l’entraînement, du temps. » Comme les casse-tête. « Je préfère ça que devoir composer une équipe de bric et de broc, entre les suspendus et les blessés », balaie Peyrelade. « Si on ne pouvait avoir que des problèmes comme celui-là chaque saison », se marre Bardy. Bref, si Loïc Poujol devient un problème, ce sera celui d’un riche.